Mon "scrapbook", tout simplement

2008 Torres del Paine

Dès le matin de la seconde journée de la randonnée des Torres del Paine, la caméra de Jean-François (la seule que nous ayons…) se permet d’arrêter de fonctionner. Un problème mécanique de lentilles et de zoom. Le résultat: plus de photos ! La solution: des pactes avec plusieurs voyageurs rencontrés le long du chemin, d’échanger nos photos de l’île de Navarino contre leurs photos du grand circuit des Torres del Paine.

Voici ceux qui ont accepté de nous sauver.

Hege NORNES, de Harstad en Norvège (hegenornes@hotmail.com)
Samuel DOMB, de Santiago au Chili (sdomb@vtr.net)
Simone SAETTONE + Caroline SHANNON, d’Italie, d’Angleterre, du Canada et de tous les pays européens et américains qu’on peut imaginer (sae.s@tiscali.it)
Natacha RAÏHANI, de Montréal (natiouchka@hotmail.com)

Note de 2019: Ces photos ne sont plus visibles

Aller  —  jeudi 21 février 2008

De Punta Arenas au Refugio Torres

Le journal de Mario

Nous voici au parc Torres del Paine après une journée d’autobus ponctuée d’un bref arrêt/transfert à Puerto Natales qui ressemble un peu à un village touristique du Nord de Montréal, en tout cas dans le quartier central où se concentre une grande quantité de restaurants, de boutiques de matériel de plein air et de boutiques de cadeaux. C’est plein de jeunes et de touristes en route ou de retour de Torres del Paine, ce qui donne une ambiance particulière. Pour dîner, on se prend une bonne pizza dans un resto sympa avec une bière patagonienne de marque Austral que nous avons définitivement adoptée : il y a de la bière en fut, de la lager, de l’ambrée et de la foncée.

Dans la navette dans laquelle on fait les derniers kilomètres avant d’arriver à notre premier refuge au parc Torres del Paine, il y a beaucoup de jeunes autour de la trentaine, tous beaux et plein d’entrain. J-F et moi on se sent vieux… On verra plus de gens de notre âge, une fois au refuge, lequel est très bien : c’est beau et
c’est calme. La température est so so mais on verra demain. Il vente assez fort maintenant.

Nos sacs a dos sont plus légers car on ne transporte ni tente, ni poêle, ni fuel, ni nourriture, sauf des en cas, des repas pour le jour #4 et une nouvelle provision de scotch achetée à Punta Arenas pour garder le moral
des troupes et se faire des amis… Le contraste est assez marqué par rapport à notre première expédition à Navarino où on était pratiquement seuls, mais on s’y attendait. L’aventure est normalement derrière nous. Ici, on marche dans un sentier bien tracé, on dort et on mange en refuge et on profite des paysages spectaculaires de Torres del Paine.


Jour 1 — vendredi 22 février 2008

Du Refugio Torres au Puesto Serón

Le journal de Mario

Vendredi matin, il fait un temps magnifique pour débuter le grand circuit qui nous fait contourner en huit/neuf jours l’énorme massif qui contient notamment les fameuses tours qu’on a vu s’illuminer de rose ce matin au refuge quand le soleil s’est montré. Depuis le début du voyage, on se dit souvent en dérision “Une chance que c’est l’été” car la température fréquemment changeante n’est jamais très chaude. Mais aujourd’hui, il fait vraiment beau et chaud. Alors, on se dit “C’est l’été après tout”. La beauté du paysage n’en est que plus frappante. Donc, pour aujourd’hui, la piste est belle, facile au pied, comme consentante. Le contraste est fort avec le trek de Navarino qui était d’une beauté sauvage, isolé, rétif et dont presque chaque mètre demandait à être conquis. Le trajet du premier jour, à partir du refuge Torres, est court et, même en prenant notre temps, on arrive au camping Serón avant 15h00. On a remonté le rio Paine qui est en cru. Le niveau de l’eau et le débit du courant sont impressionnants. Le camping Serón est situé dans un grand champ herbeux et sec juste avant un virage à 90 degrés du rio Paine que nous continuerons de remonter demain. Ici, il n’y a pas de refuge comme tel, juste une petite cabane où nous mangerons et on dort dans une tente fournie. Le vent se lève…



Jour 2  —  samedi 23 février 2008

Du Puesto Seron au Refugio Dickson

Le journal de Mario

Samedi, on atteint le refuge Dickson après un trajet de sept heures, arrêts inclus. Ce soir, on dort en refuge et on
aura droit à une chambre pour nous deux avec des lits superposés en croisé! Encore une fois, le décor est magnifique. La marche a été longue mais sans difficulté. Il a fait encore beau et chaud, ce qui diffère significativement de ce qu’on a connu plus au sud à Punta Arenas et Navarino. L’appareil photo est en panne depuis ce matin!!!


Jour 3 — dimanche 24 février 2008

Du Refugio Dickson au Puesto Los Perros

Le journal de Mario

Dimanche, est constitué d’une montée partant du refuge Dickson pour rejoindre le camping Los Perros près du lac glaciaire du même nom. Il fait toujours beau et chaud. La montée est facile et pas très longue (4 heures). La vue sur le glacier juste avant d’arriver au camping est exceptionnelle. Ici, on a aucun repas fourni et il faut s’arranger avec ce qu’on a apporté et le dépanneur sur place. Le prochain repas fourni sera servi au refuge Grey, demain soir lundi. 


Jour 4 — lundi 25 février 2008

Du Puesto Los Perros au Refugio Grey

Le journal de Mario

Lundi, c’est la longue traversée du camping Perros pour se rendre au refuge Grey en passant par le paso John Garner, le camping Paso et celui de Los Guardas. Au début, il a fallu passer un petit pont tout étroit et crochu avec u fil de fer pas très tendu pour se tenir les mains… Après, il y avait une montée en forêt puis il a fallu traverser plusieurs champs très vaseux. Pas grave, car il faisait très beau (encore) et après quelque temps on s’est retrouvé assez haut pour avoir un sol rocailleux et sec sous les pieds pour aller chercher le col qui nous amenait droit devant le glacier Grey dont la langue se jette dans le lago Grey. Encore chanceux, il n’y avait à peu près aucun vent sur le col et la passe a été facile. Ensuite, c’est la longue et abrupte descente sur le flan est de la vallée du glacier Grey. Le sentier est difficile et chauffe le dessous des pieds tout en faisant travailler fort les genoux. La vue sur le glacier est fantastique et le lac est ponctué de petits icebergs bleus. C’est très beau. On a fait la traversée dans les temps, soit de 8h15 le matin à 17h00 le soir pour un total de neuf heures. Pour ce faire, il a fallu pousser un peu le rythme mais ça s’est bien passé et une bonne douche en arrivant nous remet en place. On a marché avec Hege, une jeune norvégienne qui voyage seule et qui craignait un peu le passage du col car le guide Lonely Planet, la référence commune ici, fait de mises en garde sérieuses concernant ce passage à cause des forts vents possibles. En échange, on lui a demandé de partager ses photos puisque notre appareil est en panne. Au refuge Grey, le souper est joyeux, tout le monde étant content d’avoir fait la longue traversée. À table, avec la bière et le vin, il y a beaucoup de monde de toutes sortes de pays.


Jour 5 — mardi 26 février 2008

Du Refugio Grey au Refugio Pehoe

Le journal de Mario

Mardi, on passe du refuge Grey à celui Paine Grande au bord du lac Pehoé où l’eau est carrément turquoise. C’est très beau. La marche pour s’y rendre est relativement courte, 4 heures, ce qui permet e se reposer de la longue marche de la veille et de se préparer à celle du lendemain… En attendant, il faut profiter du refuge de Pehoé sur la rive du lac turquoise qui se démarque car il ressemble plus à un hôtel plutôt chic qu’à un refuge. Buenas noches.


Jour 6 — mercredi 27 février 2008

Du Refugio Pehoe au Refugio Cuernos

Le journal de Mario

Mercredi, 10 heures de marche sous la pluie! Heureusement, ce n’était pas une grosse pluie méchante mais plutôt une bruine chaude d’été ponctuée de petits arrêts. Pas de vent : le fameux vent de la Patagonie ne s’est pas montré le bout du nez. Après un départ sous la pluie, le temps a fait mine de se lever mais les nuages ont repris le dessus et on a monté la vallée Frances à partir du campo Italiano vers le camp Britanico sous la pluie. Ici, on est dans le fameux “W”, le circuit plus court et plus spectaculaire que font plusieurs randonneurs qui ne disposent pas d’assez de temps. Malgré le temps maussade, on a eu droit à de belles vues de la vallée en remontant le torrent. De retour au campo Italiano, on prend le chemin qui nous mène au refuge Los Cuernos. La descente finale était un peu difficile à cause des pierres rondes qui roulaient sous nos pieds devenus eux aussi ronds après tant d’heures de marche. Encore une fois, une bonne douche et une bonne bière replace le tout.


Jour 7 — jeudi 28 février 2008

Du Refugio Cuernos au Refugio Chileno

Le journal de Mario

Le vent de la Patagonie et la pluie se sont bruyamment manifestés pendant la nuit. On était content d’être au sec dans le refuge. Au matin du jeudi, le temps était beau et on est parti vers 10h00 pour le refuge Chileno, en route pour un bon six heures de marche, accompagnés de deux suissesses. Il y avait une traversée de rivière un peu délicate mais si difficile que nous l’avait laissé entendre nos amis tchèques (de Navarino) qu’on a croisé au refuge Los Cuernos hier soir. Les six heures de marche vers Chileno se passent donc bien avec un fond de sentier facile pratiquement toute la journée : pas de boue, pas de rochers. On est arrivé au refuge Chileno en fin d’après-midi sous un beau soleil. On a regardé le “gaucho” se préparer à repartir avec sa troupe de chevaux après être venu livrer du matériel au refuge. Ici, c’est la vallée du rio Asencio. C’est très beau. On a les fameuses tours sous le nez. On vient de saluer Simone et Caroline, un couple italo-anglais fort sympathique, qu’on a croisé fréquemment tout au long de cette expédition et qui devraient eux aussi nous fournir des photos pour pallier notre carence.


Jour 8 — vendredi 29 février 2008

Du Refugio Chileno vers les Torres del Paine

Le journal de Mario

Vendredi matin, les nuages empêchent les gens de monter jusqu’à la base des tours pour les photographier au lever du soleil. Nous, on amorce la montée plus tard en matinée, pour se rendre, via le camping Torres, jusqu’au pierrier qui nous mène au pied des tours. Pas de chance, la pluie arrive avec nous à la fin de notre montée jusqu’au pied des tours… On a quand même des bouts de beau temps qui nous donnent de belles vues. On dîne au pied du pierrier pendant une de ces périodes de temps plus clément avec un peu de soleil. J-F revient au refuge Chileno tandis que Mario part du camp Torres pour rejoindre le camp Japonés, plus haut dans la vallée, près de la vallée Silencieuse. Le sentier qui remonte le torrent Asencio est très agréable, tranquille. Ballade très appréciée. Souper avec notre amie Hege, la norvégienne, qu’on a retrouvée, un roumain, et un couple de suisses allemands auquel s’ajoute Samuel, un chilien de Santiago qui a déjà vécu en Israël.


Retour — samedi 1er mars 2008

Du Refugio Chileno vers la Laguna Amarga et Punta Arenas

Le journal de Mario

Samedi matin, on descend le rio Asensio pendant un petit deux heures pour revenir à notre point de départ au refuge Torres et ainsi boucler la boucle. Ici, petit repos et derniers instants au parc avant de prendre la navette qui nous amène à l’autobus qui nous ramène à Puerto Natales. Re-pizza avant de reprendre le deuxième bus qui revient à Punta Arenas.

Après un petit tour en ville, samedi soir, c’est la dernière nuit à Punta Arenas puis on enfile les trois avions de suite pour revenir à Québec lundi matin via Santiago et Toronto. Le premier vol a 4 heures de retard, ce qui nous inquiète un peu mais finalement on arrive dans les temps pour notre transfert à Santiago. Ouf! Sur ce, au prochain voyage…