Mon "scrapbook", tout simplement

Avec Mario

Cette page documente le voyage que j’ai effectué dans le Noroeste argentin, entre le 25 octobre et le 8 décembre 2008, plus précisément la seconde partie, effectuée en compagnie de mon vieil ami Mario Gagné. Nous avions deux objectifs de randonnée qui représentaient des défis pour nous. Le premier étais l’ascension du Nevado de Cachi, un massif de la province de Salta comprenant plusieurs sommets dont le plus élevé s’établit à 6380 mètres. Le second était la traversée du “col” du Matadero, reliant à 5000 mètres les localités de San Bernardo de las Zorras (Salta) et la province de Jujuy, un itinéraire rarement utilisé. Dans les deux cas, l’altitude représentait le principal défi, même si la longueur de la randonnée elle-même représentait une difficulté; la difficulté technique n’était pas particulièrement grande. Pour notre première randonnée, nous avons atteint l’altitude de 5100 mètres, avant de choisir de rebrousser chemin. Pour la seconde, nous avons préféré ne pas nous y aventurer, à la fois parce que nous n’avions pas suffisamment d’information et parce que la première randonnée nous avait fatigué.

La plupart des photos sont de Mario.

 

Journal de Mario  —  Jeudi 13, vendredi 14, samedi 15 et dimanche 16 novembre 2008

Le voyage commence par des vols sans histoire de Québec à Toronto puis vers Buenos Aires en Argentine via Santiago (Chili). Le vendredi soir, je prends l’autobus au terminus de Retiro pour parcourir le long trajet me permettant d’atteindre ma destination, le nord-ouest argentin. Jean-François est au rendez-vous à Salta en fin d’après-midi le samedi. Le dimanche, il me fait voir un peu la ville puis on prépare notre départ tôt le lendemain vers Cachi, village au pied du Nevado de Cachi, montagne dont on veut tenter d’atteindre le sommet de plus de 6000m.

Je suis maintenant à Salta, qui est la base des excursions de haute montagne que et moi ferons au cours des prochaines semaines. C’est ici que nous terminons l’approvisionnement en combustible et nourriture. Il est midi samedi et Mario est sur le point d’arriver à la gare des bus, où j’irai bientôt le chercher. Il terminera ainsi 24 heures d’avion (Québec – Toronto – Santiago – Buenos Aires) et presque autant en autobus ( – Tucuman – Salta). Inutile de dire qu’il sera très fatigué.

Dimanche 16 novembre

Il ne fait pas très beau à Salta, cette fin de semaine. Le vendredi soir, il faisait chaud, mais les gros nuages et la pluie (le samedi soir) s’installent jusqu’à notre départ du lundi matin. Dimanche, c’est une virée dans la banlieue ouest de San Lorenzo pour une petite randonnée dans la verdeur humide des forêts de ces collines et une grosse pizza dans un restaurant. Puis une tournée des kiosques du marché des artisans de la rue Balcarce. Finalement, ce sont les emplettes de fromages, saucissons, biscuits et autres aliments pour la longue ascension du Nevado de Cachi.

Salta (comme l’Argentine en général) est un endroit où l’on mange bien. Chaque repas est une fête. J’en profite pour faire connaître à Mario les spécialités de la cuisine régionale typique du Nord-Ouest, qui est à son meilleur à Salta. À chacune de mes visites dans cette agréable et jolie ville (ne l’appelle-t-on pas Salta la Linda, Salta-la-Jolie), je découvre de nouveaux restaurants, tous parfaits chacun dans son genre, depuis les bouis-bouis du marché jusqu’aux restaurants touristiques (Doña Salta) en passant par les restaurants familiaux et de quartier.

Journal de Mario  —  Lundi, 17 novembre 2008

Un très bon petit déjeuner au terminus de Salta débute de belle façon la superbe montée en bus vers le village de Cachi (2350m). Ce village un peu perdu, loin des villes, est remarquablement joli, propre et bien aménagé. On s’installe à l’hôtel, se promène dans le village, s’inscrit à la police en vue de notre expédition, se cherche un transport pour le mercredi matin et on voit ce que d’éventuels guides ont à offrir pour la montée du Nevado de Cachi. Cependant, notre idée est assez arrêtée à l’effet de monter en duo à notre propre rythme. On mange bien : des grillades caractéristiques du pays. Je souffre d’un début de grippe qui m’inquiète un peu.

Lundi 17 novembre

Levés tôt (05h30), Mario et moi allons directement au terminus des bus pour prendre le bus de Cachi. Déjeuner particulièrement de jus d’orange, café et croissants au terminus. Puis la magnifique montée de plus de 4 heures vers Cachi, sous le soleil radieux, et le ciel d’un bleu profond. La longue et impressionnante Cuesta del Obispo, les déserts de hauteur avec les guanacos, la descente par la plaine de Tin-Tin. Pendant la dernière heure du voyage, nous voyons le massif du Nevado de Cachi juste devant nous. Une énorme masse à 30-50 kilomètres devant. Un petit peu de neige au sommet, rien de marquant.

Nous nous installons dans l’hôtel bien confortable. D’abord un repas sympathique de chevreau grillé à la terrasse d’un très simple restaurant. Puis c’est le début des contacts avec des gens qui peuvent nous aider à terminer la préparation de la randonnée. Certains pour le transport vers LasPailas, le hameau qui marque le début de l’ascension. D’autres pour voir la possibilité de transport des bagages par de mulets sur une partie de la montée. D’autres pour voir l’intérêt d’engager un guide. Aussi, la police pour nous enregistrer. Sans compter les conversations avec les propriétaires de l’hôtel, qui en connaissent beaucoup sur la montagne.

Nous comprenons qu’il y a fréquemment des groupes qui tentent l’ascension. Un groupe de filles demain. Des Italiens plus tard cette semaine. Des Anglais le 22. Un plus gros groupe la semaine dernière. La plupart réussissent, à moins que la température soit mauvaise: de la neige forte la semaine dernière a empêché le gros groupe d’atteindre le sommet.

Nous choisissons de ne pas faire affaire avec les guides disponibles. Ils ont des horaires qui ne nous conviennent pas. Ou ils proposent de nous jumeler avec des groupes existants. Nous préférons mener notre petite montée à notre propre rythme, quitte à aller moins vite, quitte à ne pas atteindre le sommet.

Cachi est une très jolie petite ville. On sent une certaine aisance économique. On sent aussi une présence forte (et éclairée) du gouvernement municipal dans le développement local. Les restaurants sont assez nombreux et très intéressants.

Journal de Mario  —  Mardi, 18 novembre 2008

La principale activité du lendemain, mardi, consiste à préparer nos sacs à dos : choix final du linge et des équipements et répartition du matériel commun et de la bouffe. On fait un effort notable pour réduire nos charges… On se familiarise avec le GPS et je me suis décidé à prendre du CIPRO pour combattre ma grippe.

Mardi 18 novembre

La journée commence par ces quelques moments passés au local Internet. Elle se continuera cet après-midi par la “Grande Opération des Bagages”. Nous occuperons un grand coin du patio de l’hôtel avec toutes nos possessions. Ce sera le moment des grands choix (poids et utilité, plaisir et souffrance, …). Car partir pour 8 jours à de telles altitudes, ça demande un peu de réflexion. C’est certain que ça sera un bel après-midi de discussions un peu folles. Puis, demain matin, notre chauffeur nous prend à l’hôtel sitôt après déjeuner, pour nous mener à Las Pailas. Et ce sera le départ. Nous pensons être partis 8 jours. Nous tenterons d’atteindre le sommet (6350m). Mais nous ne prendrons aucun risque. Il se peut donc que nous revenions sans l’avoir atteint. À voir ! Je me propose d’émettre un signal satellite au milieu de chaque journée, et une seconde fois une fois le camp établi. Ce sera donc facile de connaître l’altitude atteinte à ces moments.

nevado-de-cachi

Journal de Mario  —  Mercredi, 19 novembre 2008

C’est le grand départ de notre expédition sur le Nevado de Cachi. Ma fièvre est tombée durant la nuit dernière (ouf!). Notre transport vers le début de la marche est un guide qui aurait pu nous ajouter à un groupe de 4 italiens qui partent pour le même trajet (avec mulets). On préfère monter en duo autonome. La montée de ce jour se passe bien. On avance lentement avec nos gros sacs et les petits arrêts sont appréciés. À 3550m, on trouve un bel endroit pour camper : plat avec des murets de roches pour couper le vent et un beau ruisseau. On est à côté d’une bergerie. La température est finalement bien correcte car les nuages empêchent qu’on ait trop chaud et qu’on se brûle la peau. Il tombe quelques gouttes de pluie mais rien de sérieux. Les italiens, les guides et les mulets nous dépassent en fin d’après-midi; eux s’en vont directement à 4000m.

Jour 1 – Mercredi 19 novembre

Départ Cachi 2360m en auto
Départ à 10h00 à pied au-dessus de Las Pailas 3170m
Camp établi à 3h50 près de la bergerie 3565m
Montée 395m en 3h50

Le guide Santiago Casimirio (et son oncle Teofilo, l’ânier) nous prend à l’hôtel avec sa voiture, pour nous mener vers le hameau de Las Pailas, au bas de la longue vallée qui est le l’accès le plus évident (et le plus facile, dit-on) vers le Nevado de Cachi. Nous dépassons les dernières maisons, les dernier champs, et nous nous engageons dans un simple chemin dans cette belle vallée célèbre pour ses cactus, les cardones.

 

La vallée est toute droite sur plusieurs kilomètres. Elle prend des allures de plaine toute droite, mais d’une plaine dotée d’une bonne pente, mais totalement régulière. Cela laisse croire à une vraie plaine. Mais, il n’y a qu’à se retourner de temps en temps pour réaliser que la montagne qui barre la vallée à sa base s’abaisse rapidement dernière nous. Comme quoi il est possible de monter une pente de 10-15 degrés tout en se croyant sur terrain plat!

 

Je connaissais déjà la vallée, pour y avoir passé une journée avec Nicole en juillet-août 2007. La végétation est basse, sèche et rare, avec ces grands cactus bien droits qui habitent le paysage. On a l’impression de grands êtres humains ! Sous l’empire inca, la vallée était habitée plus haut que les limites d’habitat actuelles. De nombreuses terrasses en témoignent, ainsi que des ruines de maisons, de tombes et de murailles défensives.

Monsieur Casimirio nous rend aussi loin que sa petite FIAT le permet sur ce mauvais chemin. Son oncle descend pour aller chercher plus haut dans la vallée les trois mulets qui serviront à porter les bagages du groupe des Italiens. Nous chargeons nos sacs sur nos épaules et partons de suite. Pour la première heure nous suivons le chemin, dont la condition empire rapidement. Parfait pour marcher, mais pas très bon pour les véhicules. Droit devant nous, le massif du Nevado de Cachi, avec ses neuf sommets, ses couleurs multiples (y compris une grande zone de pics complètement blanche). Nous arrivons bientôt prés d’une petite maison, inhabitée à ce moment, avec des bâtiments annexes et des corrales, à l’ombre de quelques grands saules qui jouissent de l’humidité d’un tout petit canal ancien qui fonctionne toujours même s’il paraît ne plus être entretenu. C’est juste au-dessus de cet endroit que Nicole et moi avions pique-niqué en 2007 et rebroussé chemin.

 

Nous continuons le chemin, et traversons un torrent qui “déboule” au milieu de cette drôle de plaine. Nous apercevons au loin Don Teofilo, avec ses trois mulets qui suit vers le bas de la vallée un itinéraire différent, qui s’avérera à la descente meilleur que celui que nous empruntons à la montée. Car il faut dire que le chemin s’est arrêté à la petite maison sous les saules, et que les sentiers n’ont pas pris la relève. Seuls quelques cairns(apachetas en espagnol) de place en place. Nous “perdons” souvent notre chemin. C’est à dire que nous nous trouvons devant une abondance d’options toutes aussi bonnes (aussi mauvaises ?) les unes que les autres. Sans toutefois perdre l’orientation, devant ce massif qui barre tout notre horizon devant.

 

Soudain, nous longeons un petit ravin, ou coule un fort agréable ruisseau. Tout juste de l’autre côté, une cabane bien simple, et un immense corral. Mais ce qui nous intéresse le plus c’est un tout petit corral de notre côté du corral. Il est tout propre, avec un fond de terre et de sable qui ferait un campement parfait. Il est encore un peu tôt, mais nous voyons devant nous une impressionnante pyramide d’éboulis à franchir, et nous savons donc que le prochain campement ne pourra être que quelques heures plus loin. C’est vite décidé: nous campons ici! Une rapide traversée du ravin pour demander la permission au propriétaire des lieux. Personne autour de cette vieille cabane en mauvais état. Seulement l’accueil bruyant d’un chien de garde. Et plusieurs chevreaux et agnelets, certains attachés par une patte. Seulement des bébés!

Nous nous installons. Beau camp. L’eau du ruisseau est fraîche, et elle goûte bon. Un peu plus tard, nous saluons Don Santiago et son groupe qui nous dépassent d’un pas rapide (car ce sont les mulets qui portent les bagages), vers le prochain camp. Nous nous couchons tôt (19h), avant le coucher du soleil. Toujours personne à la cabane.

Journal de Mario  —  Jeudi, 20 novembre 2008

Avec un réveil sous le soleil, on déjeune puis on défait le campement. J-F va faire un brin de jasette avec la bergère qui habite de l’autre côté du ruisseau. On fait ensuite la longue montée jusqu’au Campo Piedra Grande qui est finalement presqu’à 4200m. La montée se déroule bien sinon qu’avec nos gros sacs, il faut y aller lentement. On est au campement en début d’après-midi et on installe la tente dans/sous la grosse roche (piedra grande). Il y a maintenant des nuages et il faut bien se vêtir.

Jour 2 – Jeudi 20 novembre

Départ à 09h40 de 3565m
Camp établi à 14h10 à Piedra Grande 4180m
Montée 615m en 4h30

Lever vers 7 heures. Douze heures de sommeil. Normal après une journée de randonnée. Petit déjeuner sous le soleil qui inonde notre corral. Bientôt, au milieu du concert des aboiements d’une demi-douzaine de chiens, une toute petite dame apparaît de l’autre côté du ravin. Elle nous salue timidement. La propriétaire, faut-il croire. Je traverse le ravin pour la rencontrer.

 

Toute petite. La soixantaine. Presque entièrement édentée, comme il est courant ici. Elle vit seule dans cette cabane avec ses chiens et son troupeau de 200 bêtes. Elle ne descend jamais à Las Pailas ou à Cachi. Un de ses enfants, une fille, la visite de temps en temps. Pour les approvisionnements essentiels. Mais l’état pitoyable de sa cabane, la désintégration presque complète de ses chaussures, le très mauvais état de ses vêtements témoignent de la rareté de ces visites. Nous apprendrons plus tard qu’elle est la sœur de Don Teofilo, donc la tante de Don Santiago. Une affaire de famille. Il est question de lui acheter un fromage de chèvre, ce que nous pourrions faire sur le chemin du retour.

 

Nous reprenons bientôt la route. C’est la première vraie monté. Un immense pyramide sèche et rocheuse (en fait, la face antérieure d’une grande moraine centrale) traversée par quelques prairies humides occupées par quelques de vaches. Une montée longue, pleine de déceptions (sous la forme de “faux sommets”).

Au bout de quelques heures, nous sentons un relâchement de la pente et apercevons un très grand bloc de roche barré de deux grandes lignes qui nous paraissent être les limites d’un mur et d’un pan de toit. Or le prochain camp possible porte le nom de Piedra Grande, la Grande Pierre. Nous sommes donc certains de voir une cabane. Erreur. Les deux lignes sont des fractures dans le grand bloc. Mais, un autre grand bloc trône un peu plus loin. C’est bien la Piedra Grande, comme l’indique une inscription peinte sur le bloc même.

 

Une sorte de “cuisine” est aménagée sous un des côtés de la Piedra Grande. Assez grand pour y installer notre tente, et notre cuisine. Bonne initiative, car il pleuvra un peu ce soir là.

Depuis ce point, la vallée a tourné un peu. On ne voit plus Las Pailas. Mais on voit très clairement l’oasis de Cachi et sa piste d’atterrissage 1800m plus pas, ainsi qu’une bonne partie de la Valle Calchaqui et des montagnes au loin vers l’est.

Journal de Mario  —  Vendredi, 21 novembre 2008

Encore une belle montée au soleil : le temps est beau le matin et se couvre en après-midi. On a à peine quelques grains de grêle. On s’installe cette fois au Campo Casa de Piedro où le responsable des mulets, l’oncle du guide qui conduit les italiens, attend leur retour du sommet, prévu pour le lendemain. On est à quelque 4700m. La montée s’est bien passée mais chaque jour est plus difficile que le précédent à cause de l’altitude. Il faut aller lentement avec nos gros sacs et prendre plusieurs repos. On partage le repas du soir avec le responsable des mulets et on lui donne du chocolat.

Jour 3 – Vendredi 21 novembre

Départ à 09h30 de 4180m
Camp établi à 15h40 à Casa de Piedra 4760m
Montée 580m en 6h10

Dés le départ de Piedra Grande, il faut envisager une série de montées successives, la plupart étant des éboulis importants. Les pierriers sont en général assez stables. Mais, il est difficile de découvrir un passage plus facile ou plus évident que les autres. Ce sera au retour que les marquages avec des petits cairns (souvent un seul caillou sur un bloc gros comme un frigo ou comme une voiture) deviendront plus évidents. La montée est donc difficile. Nos choix de parcours ne sont pas toujours les meilleurs. Les haltes “de réflexion” pour convenir du meilleur parcours sont nombreuses. C’est certain que les services d’un guide auraient évité de telles ambiguïtés.

Sans oublier que les pauses dans la marche deviennent plus fréquentes et plus longues, dans la mesure où l’altitude augmente. Il est difficile de faire plus de 30 ou 40 pas sans arrêter 5 ou 10 secondes pour “stabiliser” la respiration et le rythme cardiaque. Ça devient plus difficile. Pas de vraie douleur. Mais de l’inconfort croissant. Nous sentons aussi de plus en plus le besoin de faire des pauses longues, afin de quitter les sacs à dos, nous asseoir, admirer le paysage, faire le point, … et simplement apprécier la pause.

La seconde moitié du parcours est plus facile, car nous sommes alors sur une “terrasse”. Voilà un mot bien généreux pour une montée qui continue, mais la topographie est plus douce.

Nous parvenons quand même à “perdre le chemin”, en tirant trop à droite plutôt que d’emprunter un large corridor central en “S”. Nous nous séparons pour faire une reconnaissance. Nous entendons tous les deux un cri, un appel, mais sans parvenir à le localiser. Nous aboutissons à un tout petit col latéral, d’où nous pouvons apercevoir de l’autre côté de la vallée une petite tente orange. Nous nous dirigeons directement à cet endroit, pour réaliser que c’est à cet endroit que Don Teofilo est installé pour garder et faire paître les mulets. Il nous attend tout calmement. Le cri, c’était de lui qu’il venait ! Il et installé au campement dit de “Casa de Piedra”, appelé ainsi car le resserrement de la vallée peut se comparer à l’intimité d’une maison de roche !

 

Nous passons la soirée avec lui. Nous l’invitons à partager notre repas, à la fois parce que nous avons chargé beaucoup trop de bouffe, et que ses ressources à lui (vêtements, tente, sac de couchage et aliments) semblent bien limitées.

Journal de Mario  —  Samedi, 22 novembre 2008

Aujourd’hui, on atteint les 5100m. après une montée plus difficile : le sol est souvent fait de gros rochers pas nécessairement sympathiques au pied. De plus, le choix du tracé exact à retenir n’est pas évident et c’est parfois après avoir atteint un certain palier qu’on peut voir où on aurait dû passer pour se faciliter la tâche. Personnellement, je ressens les effets de l’altitude et J-F s’est un peu amoché les genoux. On décide donc de s’arrêter à cet endroit, de très probablement renoncer à atteindre le sommet qu’on aurait voulu faire le lendemain, dimanche après avoir dormi un peu plus haut. J-F monte la tente pendant que je lui apporte une aide plus morale que réelle (c’est le mieux que je peux faire). Les italiens, qui reviennent du sommet, passent près de notre campement en fin de journée : ils sont fourbus et souffrent de problèmes liés à l’altitude.

Jour 4 – Samedi 22 novembre

Départ à 0900 de 4760m
Camp établi à 13h10 près de sources fréquentées par les guanacos 5100m
Montée 340m en 4h10

Ce quatrième jour, nous approchons de la tête de la vallée. Nous savons que le dernier camp possible (avant la journée du sommet) se trouve au pied de l’énorme mur de tête, que nous commençons à voir. L’altitude de ce campement est de 5600m. Le sommet peut être atteint depuis cet endroit en une journée sans bagages. Or, à juger par le rythme de notre avancée à ce moment, il est impossible d’envisager gravir plus de 800m en un seul jour. Nous proposons donc de maintenir le rythme de 400m ou 500m.

Il faut donc envisager un campement intermédiaire autour de 5200m. La question qui nous préoccupe est alors la disponibilité de sites de campement (terrain sableux relativement plat et une source d’eau). Les mulets ne dépassent pas le campement de Casa de Piedra car au-delà la végétation devient rare et très chétive. L’eau devient plus difficile à trouver. De plus, les efforts sont chaque jour plus grands. Nous sommes toujours en bonne forme mais nous demeurons à l’écoute de nos corps, dans l’attente d’éventuels symptômes d’une des formes du mal de l’altitude. Nous sentons bien que nous sortons de la mince enveloppe du confort humain sur terre. En effet, nos lectures nous ont appris qu’aucun groupe humain ne vit de manière permanente au-delà de 5000 mètres.

Nous partons avec espoir. Mais nous avons beaucoup de difficulté à naviguer dans les pierriers, qui deviennent en même temps plus instables. À un moment, nous jugeons bon de nous séparer pour tester deux approches. A ce moment, je déséquilibre une grosse pierre trop ronde, et je dois me rétablir à toute vitesse. Résultat: les deux genoux ont bien fait leur travail mais les tendons sont forcés. À peu prés au même moment, Mario doit se rétablir lui aussi et force un peu un de ses bâtons. La montée est plus difficile. Et nous commençons à sentir les limites de nos capacités. Les pauses sont longues, et elles sont maintenant essentielles. Nous identifions un bout de terrain qui pourrait faire un bon campement, nous notons l’endroit, et décidons de jeter un coup d’œil au delà de la prochaine butte.

Surprise: un magnifique petit bassin, occupé par un large ruisseau tressé et de nombreuses sources, juste au pied de deux énormes moraines. De nombreuses traces de guanacos dans les bancs de sable nous font espérer en rencontrer. On a une première vue dégagée sur le mur du fond de la vallée et ses névés. Nous constatons aussi que cette montée sera difficile, par sa hauteur et par l’apparente absence de sentier. Nous décidons de monter le camp. Et nous commençons à songer à interrompre ici notre ascension. Mario ne se sent pas bien: toux occasionnelle, frissons, fatigue, absence d’appétit. Premiers signes du mal de l’altitude. Monter le camp fut pénible. Chaque geste coûte cher en énergie. Les pauses étaient nombreuses. De vraies pauses: couchés de tout notre long sur le matelas gonflable pendant plusieurs minutes, …. au grand soleil toutefois. La décision de retourner vers Cachi est déjà presque prise. Vers 17h30, le groupe des quatre Italiens et de Don Santiago apparaît à la jonction des deux moraines. Leur descente est longue. Nous parlons un peu avec eux.

Ils ont quitté le camp du pied du mur à 4 heures du matin. Ils ont escaladé le mur, une ascension difficile exacerbée par l’absence de sentier ou de passages marques. Ils ont atteint le sommet, avec des maux de tête. L’un d’entre eux est visiblement affaibli, avec des difficultés respiratoires. Il ont encore le temps de gagner le camp de Casa de Piedra, où ils pourront retrouver plus d’oxygène. Ils avancent difficilement. Nous leur envions le sommet, mais nous n’envions pas leur état. Voilà qui ajoute à notre décision de retourner le lendemain. Mario ne se sent pas bien. Pas d’appétit. Fatigue forte. Etc. Le retour vers Cachi est la bonne approche. Pour l’instant la nuit permettra un repos nécessaire.

Journal de Mario  —  Dimanche, 23 novembre 2008

Les vents très violents de la nuit dernière, mes symptômes du mal de l’altitude et les genoux de J-F font définitivement pencher la balance vers un parcours vers le bas. On retient de cette expérience, qu’il faut transporter léger en altitude car l’énergie doit être dépensée avec parcimonie. C’est sûr aussi qu’un guide qui nous aurait fait prendre d’emblée les meilleurs tracés sans avoir à les chercher pour ne pas toujours les trouver, ça aurait été plus facile. Donc, on redescend, ce qui va beaucoup plus vite tout en demandant moins d’efforts : après une journée de neuf heures de marche, on a descendu ce qu’on avait mis trois jours à monter! À 3565m., je mange mon repas du soir avec appétit ce qui démontre clairement la disparition de mes symptômes de mal de l’altitude.

Jour 5 – Dimanche 23 novembre

Départ à 09h00 de 5100m
Camp établi à 17h30 près de la bergerie 3565m
Descente 1535m en 8h30

La nuit entre les jours 4 et 5 a été horrible. Surtout à cause d’un vent extrêmement fort (peut-être 100 kmh !) qui s’est levé juste après le coucher du soleil (alors que nous étions déjà couchés) pour ne se calmer qu’au lever du soleil. Cinq fois chaque minute, le vent vient frapper la tente de côté de pleine force pour retomber à presque rien l’instant d’après. Je dors de ce côté; donc je reçois un grand coup de toile dans le dos 5 fois par minute. À chaque fois, je me demande: La tente allait-elle résister ? Quelques fois durant la nuit, Mario et moi sentons le vent soulever le fond de la tente, sous nos jambes. En fait, le poids de nos corps maintient la tente en place. Encore chanceux que Louis-Gabriel ait prévu le coup en m’offrant sa tente de haute montagne, beaucoup plus résistance que mes deux autres tentes de randonnée.

À cause de sa grande fatigue, Mario dors bien cette nuit là. Quant à moi, c’est une nuit d’inquiétude, sans grand sommeil. Au petit matin, la décision était évidente. Nous devions retourner. Durant la nuit la température à beaucoup baissé, vers 5-10 degrés sous zéro. Toutes les branches du ruisseau sont profondément gelées. Une glace de 1cm les recouvre tous. Assez pour qu’ils supportent tous mon poids. Le vent est tombé. Le soleil est brillant. Le ciel est sans nuage. Nous prenons beaucoup de temps pour refaire les bagages. Vous ne pouvez pas imaginer l’effort qu’il faut déployer pour démonter et compresser une tente dans son étui ! Par contre, dès le départ, nous sommes tout de suite très satisfaits de l’aisance relative de la descente, par rapport à la difficulté de la montée.

De plus, comme je l’indiquais plus tôt, le chemin est plus facile à trouver depuis les hauteurs. Nous descendons à peu près 3 fois plus vite que nous avons monté. En réalité, nous faisons une journée assez longue de descente, sur une distance équivalente à la montée des trois journées précédentes. L’état de Mario s’améliore rapidement. Mes genoux, que Mario avait bandés le matin, résistent très bien à la descente, pourvu que je montre beaucoup de délicatesse dans mes mouvements, et que je dépose délicatement les pieds. Nous atteignons la bergerie, en fin d’après-midi, fatigués mais contents. Nous aurions pu coucher plus haut, mais atteindre la bergerie permettait d’envisager la descente complète à pied vers Cachi le lendemain, dans l’éventualité où nous ne pourrions pas trouver de transport entre Las Pailas etCachi.

Journal de Mario  —  Lundi, 24 novembre 2008

La nuit a été bonne et le petit déjeuner peut se prendre confortablement car ici, il fait plus chaud qu’en haut. Le retour au village est facile et on profite même d’un transport amical dans la boîte d’un camion de travailleurs qui étaient venus faire des travaux à l’école de Las Paelas. La douche est très très très bonne à l’hôtel. C’est suivi d’un bon repas au resto!!!

Fin de l’expédition. On n’a pas atteint le sommet mais on a vu des paysages magnifiques et on a respecté notre idée de ne pas forcer la note. On considère que cette prudence est de mise dans le contexte où on sort haut et loin en autonome malgré qu’on ne soit que deux. L’expérience a été intéressante et instructive. À la prochaine…

Jour 6 – Lundi 24 novembre

Départ à 09h10 de 3565m
Passage au point de départ à 3170m vers
10h40
Arrivée à l’école de Las Trancas vers 12h00
Descente vers Cachi en camionnette

Le matin, nous rendons visite à notre voisine d’en face, la bergère, pour lui laisser une partie de nos excédents de nourriture. Nous avons une rencontre bien agréable avec elle. Nous entreprenons la descente tout de suite. Et tout se passe très bien. Nous atteignons les premières maisons de Las Pailas, pour apprendre qu’un collectivo vers Cachi passe à 13h00 à l’école de Las Trancas. Nous avons le temps de traverser la vallée, et d’arriver bien en avance à l’école. Les enseignantes nous encouragent à profiter tout de suite d’une camionnette des employés de la municipalité, ce que nous faisons.

Nous arrivons donc à Cachi bien en avance sur notre horaire, sans avoir dû marcher les 16 kilomètres de la route. Douche. Passage à la police, …. où notre rapport de retour aboutit encore sur une vieille feuille volante. Tous nos muscles sont endoloris. Et nous profitons du reste de la journée pour relaxer.

Lorsque nous revenons du Nevado de Cachi, nous sommes rompus de fatigue, nos muscles dont “moulus”, les voies nasales embarrassées de sécrétions, les mollets durcis, les pieds endoloris. Nous sommes contents d’avoir réussi notre excursion. Nous sommes également contents d’être revenus à Cachi. Nous savons qu’il nous faut quelques jours de répit. Et nous ne désirons ni l’un ni l’autre repartir pour les grandes altitudes. L’expérience a été riche et agréable, mais le prix physique à payer a été important.

Nous convenons donc rapidement de ne pas entreprendre la seconde excursion que nous avions prévu en altitude, la traversée depuis la Quebrada del Toro (Puerta Tastil) vers El Carmen (sur la route “de corniche” entre Salta et Jujuy) en passant par le col du Matadero (5000m) et la mine abandonnée du Cerro Negro. La décision était d’autant plus facile à prendre qu’il nous manquait beaucoup d’information sur le tracé de la portion ouest du parcours. Les recherches effectuées sur Internet, et sur place auprès de guides de Salta nous avaient donné des informations encore trop incomplètes.

Autour d’un excellent bife de lomo (filet de bœuf grillé, le roi des grillades argentines) ce soir là à Cachi, nous convenons de nous rendre la vie facile et de nous en tenir à des sorties plus faciles, dans des régions qui attirent Mario. Nous établissons le programme suivant pour la seconde moitié du séjour: remise en état à Salta, séjour à Tilcara dans la Quebrada de Jujuy, séjour à Cafayate, et retour à Buenos Aires avancé d’une journée.

Journal de Mario  —  Mardi, 25 novembre 2008

Le retour vers Salta se passe sans histoire. Je me laisse bercer par le mouvement du vieil autobus, le vent et la chaleur et je somnole tout en surveillant su coin de l’œil l’impressionnante descente en multiples lacets. Après l’expédition, c’est une journée de repos qui est par contre marquée par un assaut aussi intense que bref que subit J-F en pleine ville à Salta en début de soirée par ce qu’on présume être un voleur qui n’a toutefois obtenu aucun butin.

Mardi 25 novembre

Nous retournons à Salta depuis Cachi. Un voyage sympathique dans un des très vieux bus de la compagnie Marcos Rueda, traversant des déserts, des plateaux et la mémorable Cuesta del Obispo.

Cette journée (et la suivante) sont consacrées à la remise en forme, … et à la nécessaire lessive.

Le soir du mardi, à partir de nombreux guides touristiques disponibles en référence à l’hôtel Las Rejas (notre base préférée), nous établissons une liste courte des restaurants nouveaux, tous à peu prés dans la même zone. Nous sommes en train d’en faire tranquillement le tour, avant de décider de celui où nous mangerons (Vous pouvez voir que la vie est bien difficile à Salta: trop de restaurants !!!!), en pleine heure de pointe du soir (20 heures), sur une rue bien achalandée du centre (rue Cordoba, prés Alvarado, juste à côté de la touristique église San Francisco, donc rien de risqué !) qu’un costaud jeune homme m’attaque par derrière, s’agrippant à mon thorax, lance une pluie de petits papiers, et tâte mes poches de pantalons (heureusement bien fermées), avant de lâcher prise et de détaler vers le coin de la rue. Nous sommes estomaqués. Tout s’est fait tellement vite! Je n’ai eu que le temps de ma surprise. Mario, qui était juste à côté de moi, n’a pas eu le temps de réagir non plus. Nous reprenons notre souffle, nous faisons l’inventaire des pertes et des dégâts (rien), nous essayons de comprendre le rôle de cette pluie de petits papiers dans l’événement (rien à faire), nous essayons de mesurer notre imprudence (aucune). Des passants nous incitent évidemment à la prudence. Gentil de leur part. Mais peine perdue! Ouf!  Plus de peur que de mal. Heureusement que Salta la linda a d’autres charmes.

Journal de Mario  —  Mercredi, 26 novembre 2008

Journée de transition, de repos, d’internet et de lecture. En fin de pm, on gravit le Cero San Bernando, une espèce d’équivalent, ici à Salta, du Mont-Royal à Montréal.

Mercredi 26 novembre

Durant cette journée de mercredi, nous mettons tous les bagages de grande randonnée de côté, pour les laisser en garde à l’hôtel. Nous n’aurons besoin que des bagages de ville et de petite randonnée. Cette journée tranquille se termine par la montée à la grosse colline qui domine la ville, le Cerro San Bernardo, avec son escalier de 1070 marches. Belle vues sur la ville, pendant que les éclairs zèbrent le ciel, et que l’orage se prépare. Nous aurons le temps de redescendre vers la ville avant que la pluie commence. En fait, juste le temps d’être un peu mouillés avant de trouver refuge dans un excellent (et plutôt chic) restaurant italien. Que la vie est difficile ! En fait, notre d’activité physique est suffisamment élevé pendant ce voyage pour que nous puissions rendre hommage à l’excellente cuisine argentine, surtout dans sa version du nord-ouest et de Salta, et aux bières et vins du pays, tout en réussissant à perdre un peu de poids. Belle combinaison!

Journal de Mario  —  Jeudi, 27 novembre 2008

Départ en bus vers le nord pour se rendre à Tilcara où on peut en fin de pm visiter des lieux historiques inca. Au souper, on mange dans un resto au centre du village avec musique traditionnelle. L’auberge de jeunesse où on loge est vraiment intéressante au plan architectural : il y a plusieurs bâtiments et aménagements charmants. Je remarque qu’il est caractéristique du nord-ouest argentin de rencontrer des rivières importantes dont le lit est sec ou presque. Les ponts enjambent des rivières vides qui ne se rempliront qu’à la saison des pluies.

Journal de Mario  —  Vendredi, 28 novembre 2008

Aujourd’hui, on fait une longue marche en haut de Tilcara à l’est du Rio Grande. C’est la journée des couleurs : Magnifique! Le retour se fait en descendant un sentier aménagé pour un pèlerinage annuel de 15 km (aller seulement) vers Punta Corral. C’est une superbe randonnée!

Jeudi 27 et vendredi 28 novembre

Nous faisons une courte virée vers Tilcara, le village le plus agréable de la Quebrada de Humahuaca. En fait, c’est un retour pour moi, puisque j’y étais encore avec Martine il y a juste deux semaines.

Le premier jour, c’est la visite au Pucara (la citadelle). Le second jour, c’est une bonne randonnée rapide vers les hauteurs de l’Alfarcito, un coin que j’aime beaucoup, et que je commence à mieux connaître. Mario choisit de faire l’excursion “transversale” que j’avais faite avec Martine, pour l’intérêt des vues, pour le contact avec la géologie locale, et pour les ruines des terrasses inca. Nous pressons un peu le pas, pour tenter de joindre la partie sud du plateau. Un petit défi, car un immense ravin divise les parties sud et nord du plateau. Nous faisons des hypothèses de parcours, qui se heurtent toutes à l’abîme du ravin. Finalement, en repoussant le moment de pique-niquer jusqu’à une heure bien avancée, nous parvenons à trouver un petit sentier bien accroché qui permet de traverser le ravin. Nous découvrons de l’autre côté une famille bien sympathique qui occupe un petit “royaume” de verdure dans le désert avec ses bêtes. La connexion est réalisée. Nous pouvons pique-niquer. Puis, c’est le retour (la “déboulade” sur 900m) vers Tilcara, en empruntant le sentier du pèlerinage de Punta Corral. Retour vers Salta durant la soirée, sous les éclairs et la pluie battante.

Journal de Mario  —  Samedi 29 novembre 2009

On est revenu tard hier soir de Tilcara vers Salta, notre base dans le nord-ouest argentin. Aujourd’hui, c’est une petite journée tranquille. Au resto où on a dîné, j’ai demandé un café ne sachant pas qu’il n’y en avait pas à cet endroit. La serveuse n’a rien dit et elle l’a fait venir d’un autre resto. Je l’ai attendu un peu mais il était très bon. Ça, c’est du service!

Samedi 29 novembre

Le temps est triste à Salta. Pas de pluie. Mais beaucoup de nuages. Une journée tranquille.

Nous partons demain pour Cafayate.

Journal de Mario  —  Dimanche, 30 novembre 2008

Aujourd’hui, on prend livraison de notre auto VW louée et on part plein sud vers Cafayate. Après une longue sortie des banlieues de Salta, on se retrouve dans une belle campagne « vallonneuse » et verdoyante. C’est superbe. Ensuite, on remonte une rivière et le terrain devient montagneux. Parfois, on a l’impression de descendre alors que l’on remonte toujours le cours de la rivière, ça fait un peu bizarre. Les paysages sont encore une fois magnifiques. On fait arrêt à la gorge du diable puis à l’amphithéâtre, deux lieux spectaculaires.

Journal de Mario  —  Lundi, 1er décembre 2008

On se réveille sous la pluie, ce qui étonne J-F. Même si le temps demeure gris, la pluie cesse en fin d’avant-midi et on part direction sud vers Santa-Maria. Le retour sur Quilmes est pittoresque avec une route toute petite, sinueuse et « bouetteuse » à cause de la pluie qui a repris. On visite un vignoble « bio » à l’entrée sud de Cafayate.

Journal de Mario  —  Mardi, 2 décembre 2008

Le retour à Salta se fait sous une lumière magnifique en reprenant la même route qu’à l’aller, ce qui est loin d’être ennuyeux. Tout de suite en arrivant à Salta, on remet la voiture louée et on prend le super autobus qui nous ramènera jusqu’à Buenos Aires sur un trajet d’une durée de 24 heures. Un petit problème mécanique dans les environs de Tucuman nous fait prendre un retard de près de deux heures mais c’est un incident sans conséquence significative.

Journal de Mario  —  Mercredi, 3 décembre 2008

On arrive à Buenos Aeres vers midi. Il fait beau et pas trop chaud, c’est parfait. Après un dîner dans un resto du quartier où est situé notre hôtel, on prend le métro (vieille ligne aux wagons pittoresques datant du début du XXième siècle) pour aller marcher au centre-ville qui nous offre de belles places et de belles rues. Dans la soirée, je reviendrai seul prendre l’air le long des quais du centre-ville car J-F va danser le tango avec une amie du pays.

Journal de Mario  —  Jeudi, 4 décembre 2008

On a encore droit à une belle journée ensoleillée avec un petit vent frais. Beau temps, pour découvrir la Boca, espèce de Vieux Québec de BA après une belle marche au départ de la Plaza de Mayo au centre-ville. On fait ensuite notamment la rue piétonnière Florida, la Place San Martin, près du terminus de Retiro, l’avenue du 9 juillet avec son obélisque au rond point de la Place de la République puis le quartier et le cimetière de La Recolleta. Comme toujours, J-F constitue un guide hors pair, ce qui est appréciable.

Journal de Mario  —  Vendredi, 5 décembre 2008

Toujours du temps beau et frais, c’est super. On prend le train pour Tigre (2,20 pesos aller-retour, c’est-à-dire à peu près rien, il faut le souligner) ce qui nous fait sortir de la ville et remonter assez loin dans le delta du Rio de Plata). De là, un prend un bateau autobus qui nous amène à une des nombreuses îles de ce secteur où l’eau est omniprésente et où on fait une marche en forêt accompagné de façon impromptue de deux chiens fort sympathiques. Le souper se prend chez Marini, un restaurant, genre buffet très « classe », offert par J-F qui voulait me remettre l’invitation que je lui avais faite à Cafayate pour le remercier de l’organisation du voyage et des avantages évidents dont je bénéficie étant donné sa grande connaissance du pays.

Journal de Mario  —  Samedi 6 et dimanche 7 décembre 2008

On fait une dernière visite au centre-ville, le long des quais et on visite la réserve écologique qui longe le Rio de Plata. On dîne avec Natalia, une amie de J-F demeurant à BA. En fin de journée, c’est le taxi vers l’aéroport où on prend, à 22h05, un vol qui nous ramène directement à Toronto. Dimanche matin, c’est le dernier saut jusqu’à Québec et la fin d’un très agréable voyage.