La Tournée des Quatre

Texte de Louise Lachance
Encadrés de Monique Desrochers et de Jean-François Bouchard

Arrivée à Salta
25 octobre  (nuageux)

Il est 14h. Je suis enfin arrivée à Salta après 20h de bus. Les gars nous attendaient. Le bus était très confortable, beaucoup de place, mais la nourriture peu recherchée et trop sucrée. On se rend à l’Hostel Las Rejas. C’est comme chez nous car nous y reviendrons deux autres fois durant le voyage, à chaque fois que nous repasserons à Salta. Marche dans la ville, beaux édifices anciens. On s’est donné rendez-vous à 20h45 pour aller souper tous les 9 ensemble au restaurant La Casona del Molino. C’est de la nourriture typique Argentine, on s’est installés dans la cour intérieure, il fait très beau. Nous avons commandé une parilla, c’est composé de diverses viandes cuites sur feu de bois, j’ai préféré le boudin. La fête s’est poursuivie à l’intérieur, avec de la musique (guitare et tambour). Un voisin nous a offert des feuilles de coca… Quelle de débauche ! Ça commence bien !

Journée à Salta
26 octobre  (nuageux)

Visite du marché artisanal de Salta. J’ai trouvé et acheté de beaux objets. Puis visite du marché public et dîner sur place. Dépaysement total; c’est vieux, sale, puant et ça parle fort. De la viande qui pend sur des crochets, j’y ai même vu des trachées et leurs poumons ainsi que des tripes et des pattes. Je crois que tout de l’animal a été récupéré. Hé oui nous avons tout de même dîné là, la bière a aidé à tout digérer. Mon repas; un plat de poulet avec des frites, du riz et une salade. Jean-François a pris une humita et un tamal les deux enrobés de feuilles de maïs et cuits à la vapeur, très beau à voir. J’y ai goûté, c’est bien bon. Finalement j’ai bien mangé. Durant le repas de “milliers” de vendeurs itinérants nous ont offert des “milliers” d’objets hétéroclites. Une jeune mère allaite son bébé sans aucune discrétion. C’est habituel selon Jean-François. Après une petite sieste (car tout ferme à Salta en début d’après-midi, pour la “sieste” évidemment), nous avons visité le Musée d’Archéologie de la Montagne, là où se trouve les momies de 3 enfants Inca, impressionnant. Ils avaient été sacrifié il y a 500 ans sur le Llullaillaco, une montagne de 6700 mètres d’altitude. Ils les ont retrouvé il y a peu de temps, ils se sont bien conservé car ils sont gelés et desséchés. Puis visite de 2 églises et souper avec les 9 chez Mamma Mia (italien). C’est ce soir que le groupe se divise.

De Salta à Cafayate
27 octobre  (soleil)

Location de l’auto, on part avec Monique et Mario pour la “Tournée des Quatre” vers Cafayate. La montée se fait lentement car la route nous offrait des paysages à couper le souffle, entre autre les formations géologiques appelées l’Amphithéâtre et la Gorge du Diable. Nous longions une vallée dans les Andes. Arrivée à Cafayate; petite ville calme, beaucoup de vélos. Autour de la ville des vignes en abondance, c’est la région du Torrontés. Ensuite montée dans l’arrière-pays dans la montagne où nous avons découvert un canal type levada comme à Madère. Revenu à Cafayate nous avons mangé de la crème glacée alcoolisée, une au Torrontés et l’autre au Malbec. Ordinaire comme goût. Puis souper chez “El Rancho” à 20h30. Surprise j’ai sorti mes jumelles pour regarder des oiseaux, il y en a des tonnes et on les voit bien car c’est désertique (peu de feuilles dans les arbres). J’ai vu des perroquets verts, des tourterelles tristes, des moineaux et aussi des jaunes et des rouges.

Cafayate, Quilmes et Amaicha
28 octobre  (nuage soleil le matin, soleil en p.m.)

Départ vers 10h après un bon déjeuner à l’hôtel Casa del Sol, très bel hôtel. Visite des ruines de Quilmes, un village dont les habitants ont résisté longtemps aux envahisseurs inca et espagnol . Puis j’ai vu, dans un arbre, un nid de “fournier”, un oiseau qui fait un nid de terre en forme de four. Visite par la suite du musée de la Pachamama (déesse de la terre) à Amaicha. Très beau musée intéressant. Une partie géologie, une autre ethnologie et 2 parties des œuvres de Hector Cruz (tapisseries peinture et céramique, inspirée par la tradition de la vallée Quilmes). Dîner à Amaicha, petit resto sur la place San Martin. Retour à Cafayate pour une dégustation de vin chez Etchart. Jean-François a beaucoup apprécié les explications de la dame et bien sûr tous les vins. Moi j’ai apprécié le vin blanc. Puis court arrêt chez Nanni (un autre vignoble) pour s’informer d’un certain Arcanus à 150 pesos que Jean-François a sur le cœur, je crois que nous en rapporterons une bouteille. Détente à la chambre avant d’aller souper, un peu plus tôt car on veut partir plus tôt demain matin. La bouffe des restaurants argentins ne me plaît pas beaucoup.

De Cafayate à Cachi et à Las Pailas
29 octobre  (soleil)

Départ à 9h30, nous longeons la mythique route 40 entre Cafayate et Cachi. Route de terre en lacets fréquents et peu large. Mais la vue en vaut la peine, nous traversons plusieurs cols de montagne et les paysages sont magnifiques. Des montagnes désertiques avec au fond une vallée où coule une rivière, ce qui fait apparaître de la verdure. Il y a quelques villages ici et là. La Quebrada (vallée étroite) de Las Flechas est un paysage où les montagnes forment des flèches. C’est tout simplement époustouflant. Il y en avait sur une grande distance. Arrêt à Molinos pour voir des vigognes, ça ressemble à des petits lamas. Arrivée à Cachi à 14h, dîner à un petit resto (l’Oliver wine bar), puis installation à l’hôtel. Nous avons repris l’auto pour nous rendre plus près du fameux Nevado de Cachi. Il y a tellement longtemps que j’en entends parler, c’est très beau. Jean- François en profite pour me décrire ses randonnées dans le coin. Le Nevado de Cachi est le seul (ou presque) sommet enneigé, on peut le repérer facilement. On a vu une ferme avec des chevreaux très mignons. Nous avons marché une heure à 3,200m d’altitude et le Nevado de Cachi est à 6,300m. La ville est toute petite mais touristique. Retour à la ville pour nous laver, souper et nous coucher.

De Cachi à San Antonio de los Cobres
30 octobre (nuage, soleil)

Ce matin randonnée de ± 7h en auto. Au départ c’était nuageux, donc on a pas pu voir les hauts sommets. Heureusement hier nous les avions bien vu. Départ vers Campo Quijano en passant par la Côte de l’Évêque qui au sommet était dans les nuages, donc peu de vue sur les montagnes. Nous sommes tout de même passé par la Recta de Tin-Tin (au soleil), une route droite sur une dizaine de kilomètres entre deux descentes vertigineuses de montagnes. La Côte de l’Évêque descend sur une heure, une route en lacets avec des virages en épingle (environ 20 kilomètres). Au fur et à mesure que l’on descendait, on sortait des nuages et le paysage s’est offert à nous. Pur délice. La vallée pour en sortir nous a pris 3h de plus à descendre. En bas vallée luxuriante. Nous dînons à Campo Quijano, du poulet rôti sur b.b.q. avec une salade de patates. Le cook était une homme bien sympathique. La toilette était à l’arrière du resto “en passant par la cuisine”. Puis après avoir mis de l’essence, on remonte une autre vallée jusqu’à San Antonio de los Cobres 3,700m d’altitude ±4h de route. On longe la voie ferrée du train (Tren de las Nubes) sur une bonne distance. Troisième train au monde qui monte le plus haut en altitude. Il atteint 4,650 m d’altitude et traversait vers le Chili. Maintenant il ne traverse plus. Vue imprenable tout au long du trajet. Arrêt pour voir les ruines d’un site Inca à Santa Rosa de Tastil, et un autre au sommet du col nous menant à San Antonio, le temps de prendre une photo à 4080m. Tout près de la ville nous avons aperçu un tourbillon de poussière produit par le vent. La ville est situé sur la Puna, une plaine très grande (environ 700km de long) entre 3,500 et 4,000m d’altitude. La ville me fait penser à une ville du grand nord québécois. Souper à l’hôtel et coucher à 22h30 après une grosse journée.

Au viaduc de La Polverilla, à Salinas Grandes et à Tilcara
31 octobre (soleil)

Joyeuse Halloween, mais ici du moins dans les petites villes du nord-ouest, ça ne se fête pas. Ce matin beau soleil à San Antonio, les montagnes autour sont magnifiques. Départ pour voir le viaduc du Tren de las Nubes, très haut et long, il traverse en haut d’une vallée. J’ai réussi à escalader ± 200m pour me rendre à 4,200m, la hauteur du viaduc, c’est le plus haut que je n’ai jamais atteint. Route de terre presque toute la journée, fatiguant. Ensuite on se dirige vers Salinas Grande, 2h30 de route. C’est un très grand lac salé, mais on y est resté seulement 15-20 minutes, j’en aurais pris plus, aucune explication, on arrive on regarde et on repart. Ils ont fait comme des piscines creusées au bord du lac pour qu’on voit l’eau lorsqu’on enlève la couche de sel séchée très dure qui recouvre le lac. On peut y marcher et même rouler en voiture. De là on s’est rendu à Purmamarca, pour s’y rendre on doit traverser un col, on part à 4,000m près du lac salé et on descend sur une route en lacet durant ±1h. Heureusement la route est asphaltée, c’est Cuesta de Lipan, impressionnant. À Purmamarca commence les montagnes de toutes les couleurs, c’est encore une fois à tenir en haleine n’importe qui. La ville est touristique, il y a beaucoup de boutiques d’artisanat. En passant, sur la route on a vu des lamas, des vaches, des chevaux, des ânes et des vigognes. Puis on arrive à Tilcara pour 2 nuits. On a eu de la difficulté à trouver la route pour se rendre à notre hôtel. Déception, on devait avoir un chalet avec deux chambres avec lits doubles et il n’y en avait qu’un. Mais le pire c’est que c’était malpropre. Ce qui devait être un beau petit chalet pour nous quatre nous déçoit. La fatigue se fait sentir, je crois que demain il faudra s’accorder un petit repos. Souper bien arrosé, nous avons dormi comme des roches. P.S. On s’est trouvé un autre hôtel pour demain, chic et propre.

À Tilcara et à l’Alfarcito
01 novembre  (soleil)

Tilcara toute la journée. Nous avons dormi jusqu’à 9h même si l’hôtel était moyen, on en avait tous besoin. Arrivée à l’hôtel Al Sereno à 11h, puis on se rend acheter ce qu’il faut pour dîner, et en route pour une longue marche en montagne. Mario et Monique (qui ne venaient pas marcher) sont venus nous reconduire près de l’école au fond de la vallée de Alfarcito à 3,500m d’altitude. C’est ici que se trouve les montagnes de toutes les couleurs, on en a eu pour notre argent. Alfarcito c’est le nom de la plaine inclinée où on a marché. Départ à 12h, dîner à une oasis puis retour vers la ville en marchant à 17h30, environ 5h de marche. Quelle belle journée, comme je les aime. Apéro à l’hôtel avec Monique et Mario car c’est notre dernière soirée avec eux. Demain on retourne ensemble à Salta, d’où eux prennent le bus vers Mendoza. Souper dans un resto où il devait y avoir un spectacle de musique de folklore mais il n’y en a pas eu par respect pour la fête des morts. Ils avaient joint deux tables et déposé des offrandes sur ce qui semblait être une tombe. Les offrandes étaient du coke, des fleurs, de la nourriture, des cigarettes etc.

De Tilcara à Salta
02 novembre (soleil)

Départ pour Salta à 9h20 et arrivée à 12h. Finie la Quebrada de Humahuaca, une région montagneuse de toute beauté. Comme c’est la fête des morts et que les gens la respectent, nous avons vu un cimetière bondé de monde qui apportaient des fleurs (surtout une couronne de fleurs multicolores de plastique) et autres dons sur la tombe de leurs proches. On en a aussi croisé plusieurs sur la route. C’est une journée de transition. Arrivés à Salta, on passe à l’hôtel puis on va dîner. Ensuite on reconduit Monique et Mario à la gare de bus. On va faire laver l’auto, elle en avait bien besoin elle était pleine de poussière. On réserve l’autre pour demain, une Gol de Volkswagen blanche. Tiendra-t-elle le coup car on veut aller sur des routes moins fréquentées et parfois même en terre. L’autre celle qu’on avait avec Monique et Mario, une Sandero Stepway de Renault a eu un pneu et sa jante endommagés. Souper en ville chez Doña Salta. Au retour il fait encore 25 degrés. Beaucoup de gens dehors même plusieurs enfants, c’est l’habitude ici les gens soupent à 22-23h.