Mon "scrapbook", tout simplement

La Tournée des Deux

Texte de Louise Lachance

De Salta à Belén
03 novembre – soleil

Départ de Salta après avoir été chercher la voiture. Je peux enfin conduire. On passe par la Quebrada de las Conchas jusqu’à Cafayate, puis arrêt à Amaicha pour dîner. J’ai acheté des objets en bois de cactus au musée de la Pachamama. Puis on longe une plaine (Campo Arenal), qui est un désert et on peut y voir des tourbillons de sable ±60km en ligne droite. On devait passer par la mine de rhodochrosite de Capillitas, où on trouve le principal gisement cette pierre nationale d’Argentine d’un beau rose. Mais la route qui y mène nous a été déconseillée par la dame du bureau touristique. Puis on traverse un canyon, toujours impressionnant avec de la neige aux sommets(Puerta de San José). Nous avons fait environ 500 kilomètres aujourd’hui. Nous coucherons donc à Belén, à l’hôtel du même nom. C’est une petite ville avec des motos en nombre incalculable, il y a des enfants et même des bébés qui y circulent dans les bras de leurs parents (et personne ne porte de casque).
Bizarrerie: Nous avons traversé un tourbillon de vent sans le voir venir, car il ne soulevait pas de poussière, mais nous l’avons bien senti. Jean-François a vu passer une boule de végétation brune et moi un peu de sable, puis il y a eu une absence totale de son (même si les vitres étaient ouvertes) et une perte partielle de contrôle de l’auto.
J’ai aussi photographié un tourbillon de sable que nous apercevions au loin au moins 30 minutes avant de s’en approcher. Il restait toujours au même endroit.
Nous avons traversé aussi une rivière à gué, qui était assez grosse. Ce n’est pas inhabituel de faire ça ici, mais pour nous WOW.

De Belén à Villa Unión
04 novembre – soleil

Aujourd’hui nous allons de Belén à Chilecito. Nous dînons et faisons le tour de la place centrale. Comme il est tôt nous décidons de nous rendre à Villa Unión ce soir plutôt que demain. La route est droite des kilomètres et des kilomètres de route droite sans un détour. Nous passons d’une vallée à une autre. Puis nous traversons un col de montagne la Cuesta de Miranda, de toute beauté, la montagne est majoritairement rouge. Arrivée à Villa Unión (ville propre avec des rues asphaltées) pas de place à l’hôtel où on a réservé 3 nuits mais à partir de demain. On se retrouve dans une petite chambre dans la maison d’un copropriétaire. Nous devons acheter une serviette pour prendre notre douche (48 pesos) car la location de la chambre n’en fournit pas. Ça augmente le coût de la location, car la chambre nous coûtait seulement 100 pesos. Douche et promenade dans la ville, on réserve une excursion pour demain à Laguna Brava. Souper sur la terrasse d’un petit resto, puis on se couche tôt (23h) car demain le départ est à 8h. La nuit est très chaude, heureusement nous avons un petit ventilateur dans la chambre.

Laguna Brava
05 novembre – soleil

Journée magnifique, le guide (Damian) vient nous chercher à 8 heures avec un jeep au café de la place, là où on a déjeuner. On part avec 2 autres personnes de Hull; quel hasard. Ça prend 4 h pour se rendre à Laguna Brava, mais le temps passe très vite tellement c’est beau. La Laguna Brava, c’est une étendue d’eau salée de 24 kilomètres de long mais peu profonde. Elle est alimentée par des eaux souterraines. Elle ne se déverse nulle part, car elle s’évapore. Il y a aussi des geysers (j’en ai vu deux). Elle est située à 4000 mètres d’altitude. Les flamands roses viennent s’y reproduire en grandes quantités, ils se nourrissent de plancton dans la lagune. Il y en avait déjà au moins une centaine sur la berge, même s’il y a encore de la glace sur la lagune, l’eau est turquoise, ça devrait tout fondre en novembre. Il y avait aussi des canards, des lézards et d’autres oiseaux au bord de l’eau. Il y a aussi un avion qui s’est écrasé car il a voulu s’y poser en pensant que c’était un salar; une saline; bilan 2 chevaux morts, car c’est ce qu’il transportait. Au bord de la lagune il y a une maison de pierre ronde construite en 1870, un refuge. Le squelette d’un berger mort gelé s’y trouve, il a été placé sous des pierres accolé à cette cabane (on peut très bien le voir). On a aussi vu tout au long du trajet des vigognes (vicuñas) et des guanacos, assez pour ne plus s’en émouvoir à la fin de la randonnée. Nous avions apporté un lunch qu’on a pris au retour près d’une cabane de pierre à 1,800m. Il y a partout des oiseaux mais je n’ai pas encore vu de condor, j’aimerais bien en voir un. Retour à Villa Unión à 17h et on prend possession de la chambre qu’on avait réservé, elle est parfaite. Grosse journée fatigante à cause de la longueur de la route mais la tête remplie d’images inoubliables. Fait cocasse: Le jeep a dépassé un policier à 80km/h dans une zone de 20km/h et ils se sont salué…

Talampaya
06 novembre – soleil

Aujourd’hui petite journée de repos. Nous partons à 9 heures vers le parc de Talampaya avec Mireille et Brice, les Québécois rencontrés hier. Nous prévoyons faire une marche avec un guide (car c’est impossible d’y aller seuls). C’est à moins d’une heure de Villa Unión. Arrivés là, il n’y a plus de guides disponibles, ils viennent de partir. C’est impossible nous dit-on d’aller les rejoindre. On se rabat sur un tour guidé en bus de 2h30. Ce qu’il y a à voir ce sont de très hautes falaises rouges, toutes striées et polies par le vent et l’eau. La rivière sèche, que l’on longe en bus, c’est du sable très fin. Nous avons fait 4 arrêts pour voir des pétroglyphes, le “jardin botanique”, la “Cathédrale” et le “Moine”. Très beau à voir. Il fait beau et chaud 33 degrés. On a vu un renard gambader et quelques guanacos au repos sous les arbres. Retour à 13h45, on laisse nos amis à la gare de Villa Unión, ils prennent le bus vers La Rioja. Nous avons constaté sur le trajet du retour qu’il a neigé en haut de la montagne du Nevado de Famatina la nuit dernière, malgré la chaleur en bas. C’est dimanche tout est calme en ville. On revient à l’hôtel pour lire, se baigner et se reposer. On fait du lavage tous les soirs car nous sommes dans une région désertique et on est vite couverts de poussière. Il y a beaucoup de minuscules mouches ici qui piquent, c’est désagréable, sinon ce serait le bonheur total. Hier nous avions soupé à l’hôtel : milanaise de poulet, fenouil caramélisé et purée de calebasse, délicieux. Le cuisinier nous a demandé ce que nous voulions pour ce soir, nous lui avions répondu: “une surprise”. J’ai hâte de voir ce que ce sera. Nous nous présentons pour souper à 21 heures. Il fait très noir. Le cuisinier a déplacé une table dehors près de la piscine, nous sommes seuls, il y a la lune qui éclaire et les grillons qui chantent. La température est parfaite, et nous avons un cuisinier qui nous sert comme des rois. Sans oublier mon amoureux qui est à mes côtés et qui me fait vivre un voyage inoubliable. Nous mangeons une entrée de prosciutto et melon de miel suivi d’un Bife de Lomo et ensaladas. Scène parfaite pour être heureuse et je l’étais, j’ai apprécié chaque moment. Par la suite marche jusqu’à la place centrale pour manger une crème glacée. On se couche il est 23h15.

De Villa Unión à Uspallata
07 novembre – soleil et voile nuageux

Aujourd’hui une journée de voiture. On part de Villa Unión jusqu’à Uspallata ±500km. Journée chaude malgré un peu de nuages hauts qui ne cachaient que très peu le soleil. Nous avons traversé de beaux cols de montagne, mais la surprise du jour a été de voir plusieurs sommets enneigés. Nous avons dîné à Calingasta d’une bonne pizza. Très peu d’animaux sur la route, de belles montagnes et de beaux paysages. Jean-François quant à lui a préféré la Quebrada de Las Burras pour l’intimité de ses paysages et la montée depuis Barreal jusqu’à la frontière de la province de Mendoza (longue et douce montée). Arrivée à Uspallata. À l’agence touristique nous apprenons que demain nous ne pourrons pas nous rendre jusqu’à la statue du Christ Rédempteur, à la frontière chilienne car il y a trop de neige au vieux col, qui n’ouvre qu’en décembre. Après la douche, promenade dans la ville, tout autour il y a des sommets enneigés. Souper très bon pour moi, enfin des légumes, Wok au poulet.

La route du Chili
08 novembre – nuages, soleil

Journée remplie et pleine de rebondissements. Ce matin après un déjeuner frugal, (la chambre ne nous a coûté que 160 pesos avec petit déjeuner quand même) on part vers la frontière du Chili. Paysages splendides dans une vallée étroite. Au fond coule le río Mendoza, grosse rivière d’eau rougeâtre. On arrête voir le Puente del Inca, un ancien bain thermal qui a été abandonné à cause d’un éboulis et les eaux thermales salées ont recouvert le site d’une couche de sel blanc et rouille. Il ventait très fort, c’était froid à cause de l’altitude et c’était nuageux. Deuxième arrêt à l’entrée du parc de l’Aconcagua. Il était possible de faire un marche de 1h30, mais le temps n’est pas propice, on fait une marche de 5 minutes. Il y a un mont enneigé en face de nous mais ce n’est certainement pas l’Aconcagua, ce n’en est pas moins beau. Troisième arrêt au village de Las Cuevas, le dernier avant la frontière chilienne. Il y a de belles maisons en bois avec resto et hôtel. Nous voyons la route pour le Christ Rédempteur, c’est l’ancienne route pour se rendre au Chili, maintenant il y a un tunnel. Nous sommes tout près de Santiago, il n’y aurait seulement qu’à redescendre de l’autre côté de la frontière (environ 1h). Il y a aussi un centre de ski sur la route, il est fermé depuis peu par manque de neige, mais la neige est encore très près. Au retour nous prenons deux jeunes australiens sur le pouce, ils étaient venus en bus dans le but de marcher mais il fait trop froid, ils ne sont pas assez habillés. Nous redescendons jusqu’à Uspallata, il y a beaucoup de camions sur la route , car c’est la route la plus utilisée entre le Chili et l’Argentine. Il est 13h, on prend une bouchée au casse-croûte de la station service et départ vers Mendoza. On doit aussi longer une vallée avec des tunnels, mais encore plus que ce matin, très beau. Le vent est fort, il y a des nuages de poussière qui se soulèvent et forment comme un brouillard. À un certain moment donné, il y avait des arbustes secs, comme des boules (on en voit dans les films de cow-boys) qui traversaient la route, il était impossible de tous les éviter. Nous avons appris plus tard en journée que ce vent est bien connu des gens du coin, c’est le Zonda, il vient du Pacifique et c’est précurseur de neige en montagne. Nous nous sommes arrêtés à Potrerillos, un petit village afin de boire une bière artisanale, la Jerome, et manger une picada (j’adore). Sur cette petite route, il y avait plusieurs branches d’arbres cassées, que nous devions éviter et même un arbre nous barrait complètement la route. Jean-François en homme fort est sorti, a réussi a casser 2 branches de l’arbre et est finalement passé sur l’accotement au risque de rayer la peinture de l’auto. Quel homme !!! Arrivée à Mendoza vers 17h. Nous nous sommes présentés à un hôtel chic du centre ville. Nous avions eu la référence par un dépliant qui nous a été remis juste avant de nous présenter aux douanes à Las Cuevas (200 pesos seulement). Il n’y avait plus de place à cet hôtel mais on nous a offert un appart-hôtel pour le même prix et ce toujours au centre ville. En temps normal ça valait 500 ou 600 pesos, quelle chance. Monique et Mario logent à 2 coins de rues de notre hôtel, nous allons donc leur laisser un message, à pied, pour prendre un apéro si ça leur convient. Le vent est si fort que la poussière nous empêche de respirer normalement et nous devons fermer les yeux malgré nous. Il nous tombe toutes sortes d’objets dessus, surtout des feuilles et des branches. Alors nous sommes revenus à l’hôtel aussitôt. C’était comme une tempête de neige. Le vent soufflait dans les fenêtres et le sable frappait la vitre. C’était un peu inquiétant. Pour cette raison Monique et Mario ont attendu la fin du Zonda pour nous rejoindre à 20h30. Nous sommes allés souper ensemble à La Marchigiani, resto chic et délicieux. Il y avait dans la ville une quantité astronomique de feuilles et de branches au sol. Il y avait déjà des hommes au travail pour ramasser tout ça. On se couche vers 22h30 bien fatigués mais heureux.

Mendoza
09 novembre – soleil

Visite de Mendoza. Ce matin le marché public intérieur, très appétissant et très propre. Plusieurs parcs de la grandeur d’un pâté de maison, puis le grand parc de l’indépendance et le très grand parc San Martín avec son lac pour faire du kayak de compétition. Toutes les rues ont de grands arbres qui font de l’ombre. Il y a aussi des canaux qui recueillent l’eau dans toutes les rues. Nous avons marché et léché les vitrines, donc nous avons fait quelques achats, dont chacune pierre de rhodochrosite qui selon la vendeuse représente l’amour. Jean-François m’a offert un parfum à l’odeur de Cabernet. Souper à un café recommandé par Monique et Mario, des pâtes délicieuses. L’ascenseur de l’hôtel est tout en miroir, c’est dérangeant car on se voit de tous les côtés.

De Mendoza à Valle Fértil
10 novembre – soleil

Nous partons de Mendoza pour se rendre à San Agustín de Valle Fértil. En route, nous faisons un arrêt au sanctuaire de la Difunta Correa, c’est un lieu de culte non religieux des Argentins. C’est l’histoire d’une femme qui durant la guerre a voulu retrouver son mari (militaire) malade. Elle est morte dans le désert durant sa longue marche et elle a été retrouvée alors que son bébé vivant tétait encore le sein. Il y a des autels la représentant ornées de milliers de remerciements et demandes de toutes sortes. Il y a aussi de petites maisons tout autour de la colline, fabriquées par des gens qui veulent la protection de la Difunta Correa. Dans la même genre il y a aussi des camions de bois et une salle pleine de robes de mariées. Sur la colline il y a aussi un endroit pour faire brûler des chandelles. Ils en font tellement brûler qu’il y a une rivière de cire qui dévale le colline et un réservoir tout en bas pour recueillir le tout. C’est un endroit que j’ai aimé voir, mais je suis estomaquée de voir tout l’espoir que les gens mettent dans les pouvoirs surnaturels. Arrivée à Valle Fértil vers 15h, on s’installe à l’hôtel du même nom, sur une colline dominant la vallée, près d’un lac artificiel, très beau. En soirée nous nous rendons pour 19h30 au parc national Ischigualasto (appelé quelquefois “Vallée de la lune”) pour faire une excursion avec guide (obligatoire) à la lumière de la pleine lune. Départ à 21h30, le guide monte dans notre auto, et il y a un autre véhicule avec 2 gars maniaques de photos qui font l’excursion avec nous, durée 2h30. C’est vraiment, vraiment beau. Il y a des sculptures et des boules formées par le vent et l’eau. Le jeu d’ombre et de lumière est magnifique, on marche pas mal mais Jean-François en prendrait plus. Ma caméra ne rend pas justice à ce que je vois. Donc je ne prends pas de photos. Les images resteront dans ma tête. Retour à l’hôtel à 1 heure du matin car il y a une heure de route entre le parc et Valle Fértil. On se couche fatigué mais heureux.

Valle Fértil
11 novembre – soleil

On se lève à 9 heures et on décide de rester une journée de plus ici. Il y a beaucoup d’oiseaux près du lac, on décide donc d’aller en faire le tour. Effectivement, il y a des oiseaux à profusion. Je reconnais des cormorans, des colibris, des perroquets verts, des tourterelles et des aigrettes et combien d’autres que je n’ai jamais vu. Durée de l’excursion 2 heures. Pur bonheur. Dîner en ville de 14 à 15h45, sur un trottoir à l’ombre d’un arbre, le temps est parfait, la bière est bonne. Puis lecture et sieste avant d’aller souper au resto de l’hôtel. Le temps passe vite, dans une semaine nous serons en route vers Québec. Je profite du moment présent.

Les oiseaux

texte de Louise Lachance
Jean-François lorsqu’il me parlait du voyage, me disait que le climat est désertique et qu’il y a peu de sortes d’animaux (mammifères). Alors moi j’en ai conclu qu’il n’y avait pas d’oiseaux. Lorsqu’est venu le temps de faire les valises avant le voyage, j’ai hésité à savoir si je devais apporter mes jumelles. J’ai décidé de les apporter pour voir les paysages de montagne. La plus grande surprise de mon voyage a été de découvrir la quantité incroyable d’oiseaux. Il y en avait partout et particulièrement des oiseaux avec de belles couleurs, des rouges, des oranges, des verts et des jaunes. J’ai vu entre autre des fourniers, l’oiseau emblème de l’Argentine, il fait des nids en forme de four à pain, il le fait en terre et il y a 2 pièces dans son nid. J’ai reconnu des perroquets verts qui adorent dévorer les raisins dans les vignes, des colibris, des cormorans, des aigrettes, des tourterelles, de nombreux canards ainsi que des rapaces en quantité. Il n’y a qu’un condor que je n’ai pas vu et que j’aurais bien voulu voir. Nous avons acheté un guide sur les 100 oiseaux les plus communs, nous avons donc pu en reconnaître plusieurs, mais combien d’autres que nous n’avons pas pu reconnaître. Lorsque nous y retournerons nous achèterons un vrai guide d’identification. Il y a environ 1,000 espèces d’oiseaux en Argentine, ce qui s’explique par la grandeur du pays du nord au sud, du tropique à l’antarctique. Par comparaison au Canada, il y en a environ 450 espèces, pour ± la même grandeur de pays mais de l’est à l’ouest. Jean-François qui n’avait pas l’habitude d’observer les oiseaux a apprécié cette activité. Si j’y retourne je me préparerai mieux et j’en ferai un point important de mon voyage, du nord au sud incluant les oiseaux de mer, sans oublier mon condor.

De Valle Fértil à Tafí del Valle
12 novembre – soleil, nuage et pluie

Aujourd’hui ± 600km de route, nous partons de San Agustín de Valle Fértil jusqu’à Tafí del Valle. Dès que nous avons franchi un col de montagne, la brume, la bruine et la pluie se sont manifestées. C’est la première fois que je vois de la pluie en Argentine, nous sommes à Catamarca. Nous avons traversé la plaine de la province de Tucumán qui est agricole. On se retrouve comme au Québec avec des champs cultivés, des arbres et de la verdure partout. Nous dînons au village de J.B.Alberdi, dans un petit resto. Au menu; entrée de langue marinée puis pâtes au pesto avec ¼ de poulet et un flan pour dessert, le tout pour 23 pesos chacun (environ 5,50 dollars).
Puis, après Santa Lucia, nous remontons l’étroite gorge de Los Sossa vers Tafí et nous traversons de la végétation dense et humide, presque comme la forêt amazonienne, la région des yungas. C’est très beau et dépaysant, avec la rivière Los Sossa qui coule au fond de la vallée. On monte une route en lacets sur des dizaines de kilomètres. Puis juste avant d’arriver à Tafí, finie la forêt luxuriante, ça redevient désertique. À Tafí nous avons réservé dans une estancia (une ferme) transformée en hôtel. C’est vieux mais très beau. Il y a des lamas dans la cour. En soirée nous avons été souper dans un resto où il y a un spectacle de musique Argentine, un gars qui chante et joue de la guitare et un autre au tam-tam. Très beau. J’ai le goût de rapporter un disque de musique traditionnelle Argentine.

Retour à Salta
13 novembre – nuage, soleil

Nous partons de Tafí dans les nuages, ce qui fait que je n’aurai vu la vallée que partiellement, mais je reviendrai un jour. Nous montons pour traverser un col vers Amaicha. Durant la montée, c’est brumeux puis nous nous retrouvons au dessus des nuages, c’est très beau. Nous devons être rendu à Salta pour 17h, mais de Amaicha à Salta c’est la troisième fois que nous faisons le trajet. Donc un seul petit arrêt à Cafayate pour acheter du vin, nous arrivons à Salta à 15h. La ville est très calme, tout est fermé. Nous devions faire laver l’auto, c’est fermé ainsi que le bureau de location. On voulait téléphoner au bureau de location mais pas de téléphone disponible. Jean-François installe le téléphone sur l’ordinateur. On en profite pour appeler nos familles. Nous pouvons finalement rendre l’auto, toute poussiéreuse, à l’heure dite. Le resto du coin où on avait prévu aller souper est fermé, nous allons donc chez Mamma Mia là où nous étions allés au début de notre voyage. C’est nuageux à Salta.

Vers Buenos Aires
14 novembre  – nuage et pluie

Ce matin nous faisons nos bagages pour prendre le bus à 15 heures vers Buenos Aires. Jean-François reçoit un téléphone à 8h15 de Francisco Ruiz, le père de Natalia, qui veut déjeuner avec nous. Comme le déjeuner se passera en espagnol, je les laisse y aller tous les deux, je reste déjeuner à l’hôtel. Cependant je suis allée le rencontrer dans la hall de l’hôtel, c’est un très bel homme, chaleureux et volubile. Il est peintre et est présentement à Salta pour faire une exposition. Il nous remet un catalogue de ses œuvres. Je vais chercher l’uniforme que je me suis fait faire, il est beau; je ferai fureur au travail. On passe le temps à regarder les gens dans la rue près du parc central, puis on va dîner. On prend le bus avec 30 minutes de retard, le voyage doit durer ±20h. Bye Salta et le Noroeste, je sens que le voyage achève.

Buenos Aires
15 novembre – soleil

Arrivée à Buenos Aires à 10h45. On prend un taxi jusque chez Natalia, l’amie de Jean-François. Elle habite un appartement dans un immeuble qui “a beaucoup de potentiel”, à La Boca, quartier défavorisé qui devient de plus en plus populaire et sécuritaire. Après les salutations d’usage nous partons avec elle vers 13h30 pour visiter ce même quartier et dîner. Nous visitons le centre communautaire où elle travaille (intéressant), puis un pont où (nous dit-elle, en exagérant sans doute un peu) le moins pire qui pouvait arriver à une fille qui le traversait il y a encore peu de temps était d’être violée. Enfin Caminito, visité trop vite; mais j’y reviendrai, car je n’en ai pas eu à mon goût. Puis elle nous quitte et nous prenons un taxi vers le centre ville. Je trouve cette ville très belle, de beaux édifices, de beaux parcs, des jacarandas en fleurs et beaucoup de monde ±3millions pour la ville et ±17 millions pour la grande région. Nous avons vu la Maison Rose (présidentielle) la Plaza de Mayo, là où les mères des disparus marchent 1 fois par semaine depuis 20 ans. Puis visite de la cathédrale (superbement décorée) qui abrite la tombe de San Martín. On se rend jusqu’à l’Obélisque et l’Avenida Nueve de Julio (la rue très large où on a détruit un carré de maison sur plusieurs kilomètres). L’Avenida Corrientes (la rue des théâtres), puis la rue Florida (commerciale) puis le parc San Martín comprenant le monument aux morts de la Guerre des Malouines. Il y a aussi un Palacio San Martín. C’est un personnage très populaire en Argentine, presque chaque ville a son parc San Martín. Nous passons par la rue Santa Fe (commerciale), l’église de Recoleta, la librairie El Ateneo (ancien théâtre) impressionnant. Il est l’heure d’aller souper nous marchons vers le restaurant Marini, mais il n’existe plus. Nos pieds n’en peuvent plus, on prend le métro pour revenir vers le centre, souper chez Rigoletto, puis taxi vers chez Natalia. Grosse journée mais combien belle.

Buenos Aires
16 novembre – soleil

Encore une belle journée chaude. On part déjeuner dans un petit bistro de La Boca et on revisite à mon rythme Caminito le quartier de La Boca avec les maisons en tôle peintes de toutes sortes de couleurs vives. Nous longeons aussi le fameux stade de l’équipe de foot de La Boca (jaune et bleu). C’est très beau ce quartier, il est réputé dangereux et même les chauffeurs de taxis qui nous y reconduisent nous disent d’être prudent, mais Natalia l’habite et elle nous dit que ce n’est plus dangereux depuis environ un an. Puis départ en bus vers le centre ville. On visite une partie du port, il y a un bateau école à voile (le Sarmiento) que l’on peut visiter car il est transformé en musée. Visite intéressante, Jean-François qui a déjà travaillé sur un bateau apprécie particulièrement la visite. Dîner à 15h20 (notre horaire record de dîner tardif dans ce voyage) dans un café, puis nous longeons quelques rues avec de gros édifices ancien “style jet set financier”, puis l’Avenida de Mayo qui ressemble à un grand boulevard parisien jusqu’à Plaza del Congreso, là où siège le parlement. Encore un peu de marche pour se rendre au magasin Zivals pour acheter un disque de musique folklorique. Une collation à 18h30 de crème glacée italienne (supposément “la meilleure au monde”). Retour chez Natalia pour nous changer. Nous nous rendons à une milonga “Lo de Celia”. On a mangé une picada et bu une bouteille de vin, tout en dansant le tango. Les gens sont simples sans artifices. Les filles sont d’un bord et les hommes de l’autre, mais nous on est en couple donc derrière ceux qui dansent avec tous et chacun. La danse est simple, pas de “fla fla” comme à Québec. La musique est traditionnelle, je passe une très belle soirée. On ferme la danse à 23h et on retourne se coucher bien heureux de notre journée. P.S. Les voisins de Natalia font la fête au beau milieu de la nuit, Natalia est allée coucher chez son chum.

Buenos Aires
17 novembre

Ce matin nous allons déjeuner au même bistro à la Boca. Puis le bus vers le port, nous le longeons puis on traverse vers le parc écologique, là où la ville a fait du remplissage vers 1930 avec les édifices démolis pour créer l’Avenida Nueve de Julio (voir 15 novembre). Le río de La Plata s’est donc éloigné de la ville graduellement. On y retrouve sur la rive des parcelles de murs de briques, de la céramique et du verre ainsi que toutes sortes d’objets qui remontent à la surface avec l’action de la mer et du vent. IL y a aussi de très beaux oiseaux, entre autre un gris avec la tête toute rouge qui se baignait sur le bord de la grève. Puis dîner de sandwiches au bondiola et au chorizo à un kiosque populaire à la sortie du parc. Marche vers le cimetière de Recoleta. Il y a des tombes de gens riches dont quelques unes célèbres tel que Eva Duarte Perón. Chaque tombeau ressemble à une petite chapelle. Il y en a de toutes sortes, on voit souvent à l’intérieur. À la sortie collation avec des piñagarradas (arachides sucrées) et une bouteille d’eau, il fait encore 28 degrés. On marche le long des parcs de l’Avenida del Libertador, c’est beau et c’est chic, on se rend jusqu’à La Roseraie. Ça me fait penser aux jardins du château de Versailles. Le temps passe vite, on n’y reste pas assez longtemps à mon goût, on doit être chez Natalia à 19 heures, on a un apéro à prendre et on l’invite à souper car c’est notre dernière soirée en Argentine. Après une bonne douche on repart vers le centre ville au resto La Esquina Homero Manzi. Ils présentent durant le souper un spectacle de tango. Je sais que c’est une place à touristes mais j’ai le goût d’aller voir ça.
Début du spectacle 21 heures, la nourriture est bonne et le spectacle formidable. Je suis bien, c’est la fin d’un beau voyage et je suis avec l’homme que j’aime. J’en ai les larmes aux yeux à plusieurs reprises. Le sommeil ne s’est pas fait attendre.

Retour à Québec
18 novembre – soleil

On se lève à 9h45. Natalia nous prépare un beau déjeuner, galette de maïs blanc (salée) et jaune (sucrée) et sandwich fromage tomates grillés. Puis on fait nos valises et une petite marche dans le quartier, il fait encore beau et chaud. Le voisin d’en dessous (chauffeur de taxi) doit nous prendre pour l’aéroport à 14 heures, ça prend environ 1 heure pour s’y rendre. Il faut se mettre au neutre pour le trajet en avion, c’est long ±14h avec 2 escales. L’avion est à l’heure. Belle surprise entre Buenos Aires et Santiago. Alors que nous survolions les Andes, nous avons eu une vue splendide sur les montagnes enneigées dont l’Aconcagua, le plus haut sommet en Amérique ±6800 mètres alors que nous volons à 7000 mètres. La montagne semble être à côté de nous, c’est merveilleux. Escale à Santiago, d’où nous repartons à 21h45.

Arrivée à Québec
19 novembre

Une nuit dans l’avion c’est long mais il faut ce qu’il faut pour faire un tel voyage. Arrivée à Toronto à 6h15, il est pour nous 8h15, il y a 2 heures de décalage. Juste entre Santiago et Toronto, il y a ±8,800km. Pas de retard dans nos vols. Nous arrivons à Québec à 11h05. Fanny, Marc-Antoine et Danaé sont venus nous accueillir. Danaé a vu notre avion atterrir et est toute énervée de nous voir. Très bel accueil. Il y a aussi un dîner qui nous attend, c’est très apprécié. Merci pour tout et la compensation de revenir d’un si beau voyage, c’est de retrouver les nôtres.