Mon "scrapbook", tout simplement

Avec Florence – Venise, Florence et Pise

Florence … à Florence, en juin 2017

Depuis longtemps, Florence avait grande envie de visiter sa ville homonyme, La Florence italienne, Firenze. Ce désir était quelquefois en concurrence avec un autre, celui de visiter Paris. Mais c’est Florence qui a finalement été choisie.

Louise, Florence et moi avons visité Florence du 23 juin au 3 juillet 2017. Venise s’est ajouté puisque notre vol y arrivait. Et nous avons aussi fait un saut jusqu’à Pise. 

Le compte-rendu de ce voyage comprend:
– le journal de Florence;
– les photos de Florence;
– le journal de Jean-François;
– les photos de Louise. 

S’ajoute une reproduction du petit cahier de dessins que Maude a faits pour le retour de sa soeur, afin de souligner ce grand voyage. 


 

 

 

Le journal de Florence

Bonjour, je m’appelle Florence et j’ai 10 ans. Je vais en voyage en Italie avec mes grands-parents. Nous visiterons Florence, Pise et Venise.

J’ai choisi Florence parce que c’est mon nom! Venise pour voir comment les gens vivent au milieu des bateaux et Pise pour se célèbre tour.

J’espère que je vais voir des musées, des sculptures, des peintures et de la bonne nourriture!

Vendredi le 23 juin

En arrivant à l’aéroport, nous apprenons que notre vol pour Montréal a été annulé. On nous a attribué un vol plus tard, mais il a été retardé de 1h15 ce qui nous faisait manquer notre vol pour Venise! Nous avons donc plutôt choisi un vol pour Toronto, d’où nous pourrions repartir pour Venise le lendemain. Plus agréable que de rester à Québec, ce fut quand même une belle surprise! J’ai choisi de ne pas le dire à mes parents ce jour-là, le voyage était bel et bien commencé! Pour le souper on avait prévu des sandwichs à manger à Montréal, nous les avons finalement dégustés à Québec! En arrivant tard le soir à Toronto, nous ne savions pas où nous allions dormir : nous avons opté pour le Alt de l’aéroport. Je connais bien les hôtels Alt car nous y allons parfois en famille à Brossard.

Samedi le 24 juin

À Toronto, on est allés visiter le centre-ville. On a vu la tour du CN, le lac Ontario et l’hôtel de ville. Malheureusement on n’a pas pu monter dans la tour du CN parce qu’il y avait une trop longue file. On a aussi visité la gare Union et l’hôtel Royal York : c’est un peu comme le château Frontenac, avec la grande allée, les boutiques et les restaurants. On a déjeuné-diné chez Tim Hortons. À la fin de la journée, on a pris le train UP Express. On est allés à l’hôtel prendre une douche et se changer pour enfin aller prendre notre avion pour Venise. Dans l’avion, j’ai dû enlever mes souliers car j’avais les pieds enflés. Plus tard, je repensais à ma journée… Je ne pensais pas la passer à Toronto! Dans l’avion, j’ai lu, dormi (un peu!) et écouté des films.

Dimanche le 25 juin

Ce matin l’hôtesse de l’air nous a réveillé à 1h30 am pour un goûter! En Italie il était 7h30, et on atterrissait à 9h30. J’étais fatiguée puisque j’avais dormi juste 2h30! Après être descendus de l’Avion, on a pris un bus puis un train vers Florence. La dame qui vendait les billets a offert 2 choix à grand-papa : soit un train de première classe dans 30 minutes qui coûtait 350 Euros ou un train de 2e classe qui était dans 3h30 et qui coutait 150 Euros. Grand-papa a choisi celui qui partait dans 3h30. Il était midi et j’étais TELLEMENT fatiguée! J’ai aimé prendre le train, mais pas l’attendre! Le voyage en train a duré 2 heures, on est arrivés à Florence à 16h30. On est allés à l’hôtel et on a soupé dans une petite trattoria près de l’hôtel pour se coucher tôt! Quelle longue journée!

Lundi 26 juin

Aujourd’hui, visite de Florence : on est allés voir le marché, la cathédrale, le vieux pont (Ponte Vecchio). On a voulu voir le Palacio Pitti mais malheureusement il était fermé. Avant le souper, on est entrés dans une parfumerie où grand-papa a acheté un parfum. La dame était très gentille : elle m’a donné 2 petits échantillons! Ils sentent très bons! Pour souper on est allés chez Florens, qui font de la succulente pizza! C’est ce soir-là que je trouve un magnifique foulard qui s’agence bien à ma robe, pour me garder les épaules au chaud!

Mardi 27 juin

Ce matin, on est allés au marché pour acheter un sandwich pour le diner. On est ensuite allés au Palacio Pitti qui était ouvert : on a vu des expositions de costumes, porcelaines, appartements royaux et art moderne. Dans les appartements royaux, il y a une salle trop belle : des millions de beaux lustres. Ensuite, on est allés manger notre sandwich dans le jardin Boboli. Avant le souper, nous sommes allés à l’Académie admirer le David de Michel Ange. Nous avons soupé aux « 2G ».

Ce que je retiens de cette journée est que j’ai adoré l’exposition des costumes et le souper, sans oublier la fameuse crème glacée de chez Edouardo! Elle était délicieuse!

Mercredi 28 juin

Aujourd’hui, nous visitons le musée de Léonard de Vinci où j’ai admiré les maquettes de ses inventions et même toucher et essayer les inventions. En après-midi, c’est au tour du musée de Galilée de capter notre attention. Il y avait des globes terrestres avec des personnages représentant les constellations, comme la grande ourse, la petite ourse et Orion, ainsi que des sirènes, des géants. Par la suite, on a mangé une crème glacée, puis retour à l’hôtel pour une petite sieste avant de choisir Où manger ce soir. Nous avons soupé chez Peppo, qui servait de la pizza! Miam, quel délice!

Jeudi 29 juin

Au réveil, nous avons pris le train qui nous amenait à Pise. Arrivés à destination, nous avons marché jusqu’à la tour de Pise et on a même pu monter à l’intérieur! C’était trop cool! En plus, on avait la sensation de tomber. Ce fut ensuite la course folle pour attraper notre train qui nous ramenait à Florence, chercher nos valises à l’hôtel et réussir de justesse à monter dans notre train pour Venise.

Vendredi 30 juin

Aujourd’hui nous avons visité le grand Canal qui nous amène à la Place St-Marc. Il y avait vraiment beaucoup de mouettes! C’est très beau mais il faut faire attention pour ne pas recevoir de crottes sur la tête! C’est vraiment spécial que tous se déplacent en bateau, les personnes, les marchandises, les ambulances et même le vin!

Samedi 1er juillet

Ce matin, nous sommes allés visiter les îles Murano et Burano. À Murano, nous avons visité une fabrique de verre soufflé époustouflante! À Burano, c’était des broderies, des éventails, des vêtements, des maisonnettes en porcelaine, … Les déplacements se faisaient en bateau-autobus! Ce soir-là après souper, je trouve un magnifique éventail à San Pantalon.

Dimanche 2 juillet

Visite de la ville de Venise, à la recherche du fameux magasin de bonbons que nous avions aperçu vendredi. Malheureusement le dédale des ruelles nous égare complètement et nous amène dans la mauvaise direction! Les talents de géographe de grand-papa finissent par nous remettre sur le droit chemin et nous arrivons sains et sauf au paradis des sucreries!

Comme collation, nous goûtons aux paletas (barre de fruits glacée), ça fait changement de la gelato!

Lundi 3 juillet

C’est déjà le retour! Avion toute la journée, j’ai écouté 5 films en tout entre Venise et Montréal… Je suis heureuse de constater que mes pieds n’ont pas trop enflé pendant le vol, je suis capable d’enfiler mes souliers pour sortir! De retour à Québec je suis contente de retrouver mes parents et mes sœurs!

Merci Grand-Papa Jean-François et Louise pour ce magnifique voyage !!!


 

Les photos de Florence

Florence a pris quelques centaines de photos durant le voyage. Elle a choisi d’afficher celles-ci. 


 

Le petit cahier des dessins de Maude,
pour le retour de sa soeur


 

Les photos de Louise


 

Le journal de Jean-François

Vendredi le 23 juin

Louis-Gabriel nous laisse tous les trois à l’aéroport de Québec. Florence et son père s’entendent pour ne pas se donner de nouvelles durant le voyage; ils attendront le retour pour partager . À Québec, la température n’est pas très bonne : du vent, de la brume, de la pluie ! Nous nous enregistrons, puis nous attendons notre premier vol, vers Montréal. Nous sommes très contents de la perspective de cette semaine en Italie.

Nous “déchantons” assez vite puisque notre vol est annulé; l’appareil qui devait le réaliser avait avorté son atterrissage à Québec, et était retourné à Montréal. On nous inscrit sur un autre vol; celui-ci décolle un peu plus tard, mais nous sommes encore capables d’effectuer la correspondance du vol de Venise. L’horaire de ce second vol est ensuite retardé à plusieurs reprises, jusqu’à ce qu’il soit bien évident que la correspondance transatlantique n’est plus possible.

Nous nous adressons à l’une des agentes d’Air Canada. Même si elle est débordée par la situation, elle prend le temps (au moins 30 minutes) de régler notre situation. Elle découvre que le vol Montréal-Venise du lendemain est complet, mais qu’il reste des places sur le vol Toronto-Venise. Malheureusement, il ne reste aucune place sur aucun des vols du lendemain, ni pour Montréal, ni pour Toronto. Il faudra donc prendre le dernier vol de ce soir pour Toronto, y coucher et y passer la journée du lendemain. Toute une déception, que Florence accepte de bon cœur, … surtout que ça lui donne la possibilité de voir la tour du CN dont elle a déjà entendu parler. Nous prenons donc ce vol, qui nous laisse à Toronto vers 23h30. Nous trouvons vite une chambre à l’hôtel Alt, une chaîne québécoise que Florence connaît et qu’elle est fière de nous faire connaître.

Samedi le 24 juin

Nous nous levons un peu tard, car il n’y a pas d’urgence. Le vol de Venise n’étant qu’à 18h30, nous avons amplement le temps d’aller faire une petite tournée au centre-ville de Toronto. Nous prenons le train vers la gare Union, où nous déjeunons. Puis nous faisons une promenade d’environ 4 heures : la tour du CN, les rives du lac Ontario, la place de l’hôtel de ville, les rues du quartier financier. Un drôle de début pour un voyage en Toscane ! Nous revenons à l’hôtel pour y prendre une douche et nous changer pour le vol transatlantique. Ce vol est pour Florence une première : il est long, il est nocturne et il traverse plusieurs fuseaux horaires. Toute une expérience pour elle !

Dimanche le 25 juin

Le ciel d’Europe est couvert de nuages. La dernière heure du vol est un peu mouvementée. Et il pleut à Venise. Un peu décevant ! L’arrivée (douanes, bagages, etc) se fait rapidement, sans aucune difficulté. Mais le voyage n’est pas encore terminé, car nous devons nous rendre à Florence.

Nous prenons la navette jusqu’à la gare ferroviaire de Mestre, la portion terrestre (et très industrielle) de Venise. Nous espérions prendre sans façon le premier train disponible. Mais, à la gare, on ne nous propose que les prochains trains rapides directs, où les seules places qui restent sont dans la classe dite “exécutive”, à un tarif pharaonesque. Nous n’aurions probablement pas exclu les trains locaux avec correspondances. Nous en sommes donc quittes pour attendre plus de trois heures le prochain départ direct. Bien que fatiguée, Florence ne démontre aucune impatience. Une fois montés à bord, le voyage vers Florence est très rapide, deux heures, avec même des pointes à 300 kilomètres-heure.

Nous découvrons que notre hôtel (le Machiavelli Palace) est vraiment tout près de la gare, et qu’il est plutôt sympathique. Florence découvre l’hôtellerie européenne de centre-ville. Elle s’émerveille évidemment du bidet. Nous nous installons rapidement. Nous nous reposons à peine. Et nous sortons presque tout de suite, à la recherche d’un restaurant. Car nous voulons manger aussi tôt que l’horaire italien le permet, afin de nous coucher rapidement pour contrer les effets de la nuit précédente, très écourtée.

Nous mangeons à la Trattoria Guelfa, une référence de notre guide de voyage. Une belle introduction à la gastronomie italienne, avec un osso bucco. Et Florence choisit un plat de pâtes. D’ailleurs ce sera, avec les pizza, sa préférence tout le long du voyage.

Lundi le 26 juin

Tout le monde a dormi profondément. Il a fallu le réveil-matin pour nous tirer de nos rêves. Nous parvenons tout juste à prendre le petit déjeuner, juste avant que le service ne se termine.

Nous visitons d’abord le bureau de tourisme, afin de nous munir des guides et des cartes nécessaires. Ce bureau, où on nous reçoit avec beaucoup d’affabilité, se trouve juste en face de la gare ferroviaire de Santa Maria Novella. C’est une belle bâtisse moderne, considérée comme un des chefs-d’œuvre de l’architecture italienne des années 1930, mais qui jure tout à fait dans la ville historique qu’est Florence. Puis, nous découvrons que le marché central est juste à côté. Nous le visitons et constatons qu’il est une source extraordinaire de toutes sortes de bonnes choses. Nous en prenons bien note, en prévision des pique-niques des prochains jours. C’est plutôt chic et assez cher. Mais combien appétissant !

Nous décidons, pour cette première journée, d’effectuer une reconnaissance en traversant la ville vers le sud. Au fil de notre avancée, nous découvrons l’ensemble assez surprenant de la cathédrale (le Duomo), du Palazzo Vecchio, du Ponte Vecchio, du Palazzo Pitti. Nous continuons un peu vers le Giardino di Boboli, pour découvrir qu’il est fermé ce jour là. Nous continuons plus au sud jusqu’à l’ancienne (et impressionnante) porte de la route de Rome. Puis nous longeons l’extérieur de la muraille jusqu’au parc Torquato Tasso. Il est temps de manger. Nous ne sommes plus dans la zone touristique. Pas le moindre restaurant en vue. Il faut nous contenter d’une petite épicerie Carrefour, où nous ne trouvons que des salades de poulet et de l’eau. Parlons en de l’eau ! Il fait très chaud à Florence, autour des 30 degrés. Et ce sera le cas pour les 10 jours du voyage. Nous buvons donc beaucoup.

Nous retraversons l’Arno sur le drôle de Pont de la Trinité, qui fait un énorme dos d’âne. Juste à côté, sur l’autre rive, nous découvrons un sympathique marché touristique, le Mercato del Porcellino, qui se tient sous une belle halle ancienne. Nous prenons ensuite le temps d’explorer l’église, le musée et la tour-grenier de Orsanmichele.

C’est ensuite le temps du gelato. On nous a recommandé le glacier Edoardo. Mais nous ne le trouvons pas. Nous devons nous “consoler” à la gelateria Venchi. Nous retournons à l’hôtel pour un petit repos et pour nous rafraîchir. Nous découvrons que la direction a laissé une gentille lettre pour nous remercier de notre séjour, accompagnée d’une demi-bouteille de vin. Une belle surprise !

Florence nous a manifesté son désir de manger une pizza ce soir. Après de multiples recherches, Internet, nous trouvons une pizzeria qui paraît bien intéressante; de plus elle porte un nom de circonstance, la Florens Pizzaria. En cours de route, Jean-François dévie vers une belle boutique de parfums, celle du Dr Vranjes. Nous y passons un moment et il ne manque pas d’ajouter un nouvelle bouteille à sa collection. Au restaurant, Florence choisit une table à la terrasse, en bordure de rue. Pendant que nous attendons nos plats, elle est attirée par une boutique juste en face, où elle achète un foulard. Les pizzas sont délicieuses. Le vin aussi.

Mardi le 27 juin

Dès le départ, nous passons par le marché pour y acheter les sandwiches qui feront notre pique-nique du jour. Puis nous traversons la ville en direction du Palazzo Pitti. Depuis la place qui le précède, cet édifice nous écrase de sa masse et de sa sécheresse. Même s’il ne s’avère pas très attirant de l’extérieur, il nous charmera par son architecture intérieure et ses expositions. Nous visitons le musée proprement dit, les appartements royaux, le Trésor des Ducs et le Musée de la mode et du costume. Florence aime particulièrement ce dernier.

Par ailleurs, la prolifération de peintures et de sculptures d’hommes et de femmes dénudés amène Florence à nous questionner sur le rôle de la nudité dans la vie et dans l’art. Cela nous entraîne dans une longue (et fort intéressante) discussion sur la signification de la nudité dans l’esthétique de la Renaissance. Nous abordons aussi la nudité dans notre société et dans les autres, autant dans le passé que le présent. J’en viens même à parler de ma propre expérience des hautes terres de la Nouvelle-Guinée.

Nous pique-niquons ensuite dans le Jardin Boboli. Puis nous montons jusqu’au Musée de la Porcelaine. Nous avons là une très belle vue sur la ville et sur la campagne environnante. Puis nous redescendons vers le Palazzo. Nous ne manquons pas d’admirer la Fontaine de Bacchus, avec sa sculpture un peu grotesque qui représente un nain obèse monté sur une grosse tortue. Il y a là une autre belle discussion !

Nous retournons près du pont de la Trinité, car on nous a signalé une “Boutique de Geppetto”, qui nous promet une thématique autour du personnage de Pinocchio, issu selon la tradition de la région de Florence. Nous y parvenons facilement, mais nous en sommes déçus car c’est plutôt l’atelier (très en désordre) d’un encadreur qui consacre seulement quelques tablettes au personnage.

Nous traversons l’Arno. Puis, après une pause dans une très belle parfumerie (Olfactorio), nous nous trouvons enfin la minuscule gelateria Edoardo, tout juste derrière la cathédrale. Nous goûterons là les meilleurs gelati de notre voyage, sans compter les meilleurs cornets, fabriqués sur place. Nous aurions aimé monter au faîte du dôme de la cathédrale; mais l’affluence est telle qu’il n’est même pas possible d’obtenir de places pour le lendemain. Nous retournons à l’hôtel nous reposer et nous rafraîchir. Une nouvelle demi-bouteille de vin nous y attend.

Nous avions envie d’admirer le David de Michel-Ange, et on nous avait dit qu’il était assez facile d’accéder sans réservation à la Galleria dell’Accademia les soirées des mardis. Nous nous y dirigeons, avant de songer au souper. Mais, alors qu’on nous avait assurés que nous n’aurions pas à souffrir les longues files d’attente, nous sommes époustouflés de constater le très grand nombre de visiteurs. Louise et moi convenons d’une stratégie pour éviter à Florence la fatigue de cette attente. L’un de nous s’assoit avec Florence sur un perron pendant que l’autre garde nos places dans la file. Au bout d’un peu plus d’une heure, nous pénétrons dans le musée et découvrons au bout d’une longue galerie le célèbre David dans toute sa beauté et toute sa gloire. La taille de l’œuvre et la perfection du travail ne peuvent que captiver. Florence se sent un peu gênée face à ce marbre de 5 mètres, mais elle finit par s’y faire et même à le prendre en photo.

Nous allons souper à la trattoria “I due G”, “les deux G”. Il s’agit d’un vrai restaurant de quartier, authentique et sans prétention. Il y a même un bon monsieur qui y a visiblement ses habitudes; à preuve, on lui sert le primo piatto dès l’instant où il s’attable, et on lui garde sa bouteille de vin entamée pour le repas suivant. Le menu est succulent et très authentique, entre autres une lasagne blanche délicieuse, un vitello tonnato, des biscotti accompagnés de vin santo.

Mercredi le 28 juin

La journée est consacrée à des activités qui puissent plaire à Florence. Nous commençons par le Musée de Léonard de Vinci, en fait une exhibition de modèles grandeur nature des nombreuses machines construites ou imaginées par le grand homme. Nous pouvons tous les trois nous en donner à cœur joie à activer tous ces mécanismes habilement élaborés. Nous faisons ensuite une belle promenade le long de l’Arno, ce qui nous permet de pique-niquer dans un petit parc avec les restes de pizza et de sandwiches du midi précédent. Nous passons ensuite au Musée de Galilée tout proche, qui est un musée de la science et de la technologie. C’est un regard fort intéressant sur les acquits scientifiques de la Renaissance. Mais il n’y a ici aucune possibilité de manipulations des expositions, ce qui diminue l’intérêt de Florence.

Comme d’habitude, nous prenons un gelato au milieu d’après midi. Puis, en revenant à l’hôtel, Florence s’achète un petit sac à main aux abords du marché. Nous apprécions comme toujours ce court moment de pause de fin d’après-midi. Pendant ce temps, je fais une recherche de restaurants. Ce soir nous choisissons l’Osteria Pepo, située juste de l’autre côté du marché; le menu est appétissant et le chef partage généreusement plusieurs de ses recettes sur le site de l’établissement. Arrivant sans réservation, il n’y aurait de place pour nous que pour une mince heure, bien insuffisant pour nous, mais correct pour le couple de français qui nous suit. Nous revenons sur nos pas et décidons en faveur d’une trattoria vue en passant à l’aller, le Palle D’Oro dal 1860. Ce sera une belle surprise, un endroit simple et fréquenté par les Florentins eux-mêmes. C’est abondant, simple et très bon. Nous en profitons pour goûter des plats typiquement florentins comme les haricots blancs et le Pappa al pomodoro, une savoureue soupe de tomates imbibée de pain.

Jeudi le 29 juin

Nous nous levons tôt ce matin. Car cette journée sera chargée : une visite-éclair à Pise, le retour à Florence pour reprendre les valises, puis le transfert vers Venise.

Le voyage vers Pise se fait tranquillement en une petite heure. La tour penchée se trouvant assez loin au nord, de l’autre côté de l’Arno, nous traversons tranquillement la ville. Une vérification Internet effectuée la veille nous avait appris qu’il n’était pas possible de réserver notre entrée au monument, nous nous autorisions à prendre tout notre temps. La tour est tout bonnement impressionnante. Nous traînons un peu à ses abords, en prenant les photos-illusions de nos efforts pour la soutenir.

Mais, une petite vérification nous fait découvrir qu’il serait possible de la visiter, mais seulement à 13h45. Ce sera très serré car nous devons reprendre le train de 14h30 pour que la suite de notre programme s’enchaîne correctement. Si nous avions su qu’il restait des réservations, nous n’aurions pas perdu la matinée à observer les vitrines des magasins. 

Nous mangeons rapidement. Puis, à l’heure dite, nous effectuons la visite, qui n’est pas vraiment longue. Nous traversons la ville vers la gare à grands pas, mais nous manquons quand même notre train. Le prochain, un train plus lent, est malheureusement annoncé comme étant en retard. Mais nous sommes chanceux car il se pointe sans ce retard annoncé, ce qui nous permet quand même d’arriver à Florence, à 16h07. Une course effrénée vers l’hôtel, heureusement tout proche, pour prendre les bagages, et nous sommes devant notre prochain train à grande vitesse pour Venise 9 minutes avant le départ de 16h30. Ouf ! Nous l’échappons belle  ! Autrement, le billet était perdu et nous aurions dû nous inventer un autre itinéraire.

Nous arrivons à Venise-Mestre à 18h23. Nous arrivons à notre hôtel (le Mondial, ou plutôt son annexe le City) quelques minutes plus tard. De toute évidence il s’agit d’un hôtel de masse, qui s’adresse avant tout à des groupes de voyageurs qui voyagent par autocar. L’accueil n’est pas particulièrement sympathique; l’odeur de désinfectant nous assaille dans l’ascenseur et le corridor; la chambre est petite, la douche aussi; les meubles sont de taille et de qualité minimales, les rideaux d’une propreté douteuse. Heureusement les lits sont confortables et les draps propres. Nous déployons tout notre génie créatif pour déployer nos 3 petites valises. Mais nous décidons de tirer le meilleur de ce lieu et de ne pas trop nous en faire. Un hôtel décevant, malgré ses trois étoiles.

Nous décidons de souper à l’hôtel car il est un peu tard pour explorer les environs. Nous arrivons à la salle à manger tout juste au moment où un grand groupe de dames chinoises prend littéralement d’assaut la salle à manger. Le brouhaha est incroyable. Le personnel lui-même en est abasourdi. En même temps qu’on sert le menu fixe de ce groupe, le personnel s’occupe un peu de nous. Les plats sont juste corrects, le service quelconque. Avant que nous ayons terminé, la salle à manger accueillera un second grand groupe, des jeunes garçons venus des Balkans. Nous ne gardons pas un grand souvenir de ce repas. Nous nous consolons en pensant au brillant potentiel de la gastronomie vénitienne, dont nous ferons l’expérience les trois prochains jours.

Vendredi le 30 juin

Nous prenons juste en face de l’hôtel le bus pour Venise, qui nous fait traverser le pont sur la lagune et nous dépose à la Piazzale Roma, là où la terre et l’eau se rencontrent, là où trains, bus, autos et camions échangent passagers et marchandises.

Nous recherchons d’abord un bureau d’information alentour, mais sans succès. Tout le long de cette vaine recherche je m’arrête partout pour observer l’étrangeté de cette ville aquatique. Les taxis, les bus, les camions et les ambulances de Venise sont évidemment tous des embarcations. Le Grand Canal connaît une densité de circulation époustouflante; sans la compétence des mariniers et la puissance de leurs moteurs, Venise serait un vaste accrochage. Aussi, partout autour des gares, il y a des hordes de porteurs équipés de lourds diables qui trimbalent valises et paquets, même au-delà des nombreux ponts en escaliers.

Faute d’autre plan, nous décidons de tracer notre chemin à travers les îlots et les nombreux ponts et passages en direction de la place Saint-Marc. Ce sera une expédition assez longue, déroutante pour mes talents de géographe, mais la belle découverte de ce qui s’avère le plus beau labyrinthe du monde. Il y a quelques semaines, nous prenions grand plaisir à naviguer les ruelles de l’humble agglomération de Lo Manthang; mais ce n’était qu’un petit avant-goût du plaisir de circuler à Venise. La carte est ici, comme nulle part ailleurs, ma fidèle guide. Le seul déplaisir, c’est l’obligation de frayer notre chemin à travers la foule très dense.

Nous traversons éventuellement le pont du Rialto. Puis nous aboutissons à la place Saint-Marc, centre touristique de la ville. Nous découvrons enfin un bureau d’information, où nous pouvons organiser notre séjour. En particulier, nous achetons un forfait “transport” pour les deux prochaines journées. Nous continuons notre marche le long de la rive en direction de l’Arsenal. Puis nous nous engageons plus à l’intérieur du quartier de Castello, pour aboutir à la basilique des Santi Giovanni e Paolo. Puis nous longeons l’hôpital (avec ses ambulances d’eau) vers les quais de la rive nord de Venise, d’où nous voyons l’île de San Michele où se trouve le cimetière vénitien et les îles du nord, dont Murano. Nous revenons vers le canal de Misericordia, dans le quartier de Cannaregio.

Nous effectuons un repos devant une scuola, un bâtiment aux apparences d’une église, mais en fait le centre historique d’une confrérie professionnelle. Un grand événement quelconque s’y prépare. Ce sera très chic, si l’on se fie au tapis rouge qui recouvre le parvis, aux musiciens qui attendent à l’extérieur et aux lourdes forces policières qui gardent les lieux.

Laissant Louise et Florence sur le bord du canal, je fais une petite reconnaissance le long du quai qui longe ce canal pour trouver un restaurant. Ceux qu’indique notre guide ne conviennent pas : trop chers, trop bondés, ou alors ils n’acceptent pas les cartes de crédit. Mais je trouve une belle pizzeria disposant de nombreuses tables le long du canal, la Pizzeria La Fondamenta, sur le quai Misericordia. Nous nous assoyons et nous nous découvrons aussitôt voisins de deux Québécois qui reviennent d’une tournée en Croatie. Florence maintient sa tendance naturelle en commandant encore une pizza. Louise et moi nous intéressons à l’ardoise, que nous croyons afficher des spéciaux du jour. Mais nous interprétons mal; ce sont plutôt des plats hors de l’ordinaire. Nous nous retrouverons en fait avec d’extravagantes assiettes de pâtes aux fruits de mer et de risotto au homard; des délices pour sûr, mais sans les petits prix ! Nous retournons rapidement à pied à la Piazzale Roma, pour prendre le bus qui nous ramène à l’hôtel.

Samedi le 1er juillet

Nous consacrons cette journée aux îles de la lagune. Ce sera une journée sans trop marcher, surtout à profiter des divers bateaux. Dès l’arrivée à la Piazzale Roma, nous prenons le vaporetto no3 qui nous fait passer devant la gare des trains et nous mène directement au débarcadère Faro de l’île de Murano, après avoir longé la magnifique île de San Michele, le cimetière de Venise. Nous venons ici avant tout pour voir des artisans verriers à l’œuvre.

Il fait particulièrement chaud aujourd’hui et les quais de Murano ne nous laissent aucune ombre. Nous avons la chance de trouver rapidement un atelier où on s’apprête à commencer une démonstration. Elle sera magnifique et généreuse. Pendant près de 90 minutes, un verrier travaillera devant nous pour produire 4 objets différents (un vase, un cœur, un verre et un poisson); un de ses collègues se joint à lui pour produire les deux derniers.

Nous visitons l’église locale puis nous revenons au débarcadère de Faro, afin de prendre le vaporetto no12 vers Burano, avec un bref arrêt aux îles de Mazzorbo et de Torcello. Un bateau plus grand, tout aussi chargé que les autres.

Nous faisons le tour de cette très jolie île, avec ses petites maisons très colorées, avec les rideaux de portes qui préservent l’intimité des maisons et où la vie est beaucoup plus tranquille qu’à Venise même. Il y a ici un autre campanile penché, bousculé par un ancien tremblement. Le soleil plombe toujours, enlevant un peu du charme aux lieux. Nous faisons la pause à l’ombre des arbres d’un rare parc, tout en dégustant un gelato.

Il se fait un peu tard pour passer par le Lido, comme nous en avions l’intention. Nous reprenons donc le vaporetto no12, qui nous laisse à l’un des débarcadères de F.te Nove à Venise. En quelques minutes, nous prenons un autre vaporetto (le no4) qui nous mène à la place Saint-Marc en une dizaine de sauts de puce tout autour du quartier de Castello.

Nous continuons d’explorer les environs de San Marco, traversons le Grand Canal vers l’église de San Pantalon, près de laquelle on nous recommande un restaurant. Mais, une fois sur place, il ne nous plaît pas tant que ça et nous en préférons plutôt un autre, la Trattoria Dona Onesta. Après le repas, nous retournons à pied vers la Piazzale Roma, à travers un dédale de passages, de quais et de canaux qui nous mène à un étrange carrefour qui compte cinq canaux et cinq ponts différents. En montant dans le bus, un homme indique à Florence une place près de lui. Nous apprécions le geste, mais nous comprenons très vite qu’il est saoul. Heureusement, saoul, mais pas dangereux. Nous gardons quand même l’œil ouvert.

Dimanche le 2 juillet

Le labyrinthe des passages, des rues et des canaux de Venise est tellement attirant que nous avons eu l’idée de “nous perdre” aujourd’hui dans cette magnifique ville. Nous nous promènerons un peu partout, sans but précis.

Nous commençons par prendre le vaporetto no1 pour “descendre” tout le Grand Canal, depuis la Piazzale Roma jusqu’à la place Saint-Marc. Ce spectacle est magnifique. Au fil des nombreux arrêts, c’est une succession ininterrompue de palais, de musées et d’églises. Le canal est chargé comme toujours du trafic incessant des taxis, des vedettes, des gondoles. Il ne manque que les “camions” de l’eau, ces petites barges ventrues qui sont au repos le dimanche.

Nous prenons ensuite le vaporetto no2 vers l’île de la Giudecca, une quasi-banlieue de Venise. Nous longeons tout simplement le large quai qui le borde. Nous faisons un arrêt à la belle église du Santissimo Redentore; le carillon nous fait la politesse de sonner l’Angélus à la fin de notre visite. Nous continuons un peu sur le quai, puis effectuons la traversée du bras de mer (de moins de 300 mètres) qui nous ramène en quelques secondes à Venise proprement dit. Un pont flottant est installé chaque année sur ce bras de mer pour la fête “paroissiale” de ce quartier de la Giudecca. Nous longeons ensuite sur un bon bout le large quai des Zattere (le quai des “radeaux”).

Nous continuons notre promenade dans le quartier de Dorsoduro, en prenant bien soin d’effectuer toutes sortes de détours. Nous constatons depuis notre arrivée dans la ville que les Vénitiens sont de réels esthètes lorsqu’il s’agit de “composer” l’ordonnancement de leurs nombreuses cordes à linge; l’ordre est strictement maintenu entre les couleurs, la taille, le type des vêtements. C’est un régal pour les yeux. Louise est la plus ardente à savourer ce plaisir.

Nous découvrons la calle San Barnaba, une longue et sympathique tranchée bordée de petits commerces et de charmants restaurants. Nous prenons note du lieu, pour le souper. Nous continuons vers l’église de San Barnaba, prenons le vaporetto juste derrière à Rezzonico pour traverser le Grand Canal en un autre minuscule saut de puce, et débarquons à Santa Maria del Giglio.

De là, nous avançons vers le cœur du quartier de San Marco, longeant un minuscule canal qui est entièrement occupé par un interminable défilé de gondoles qui avancent pouce à pouce. Nous arrivons par hasard derrière le théâtre de La Fenice, ce haut lieu de l’art lyrique. Nous sommes accueillis par le son d’un chanteur qui pratique quelques airs, qui se répercutent dans les étroits passages et canaux du quartier. Florence n’est pas encore à l’âge d’apprécier ! Nous contournons le théâtre par un dédale de petits ponts et de passages, et nous sommes surpris du peu d’ampleur de l’édifice, tout entouré qu’il est des constructions voisines.

Nous nous dirigeons ensuite vers le pont du Rialto, à la recherche d’un petit magasin de bonbons entrevu vendredi, où Florence désire dépenser une partie de son allocation. Nous nous égarons un peu, puis finissons par retrouver ce commerce de l’autre côté du Rialto, à deux pas du Campo San Polo.

Nous en profitons pour effectuer l’arrêt-gelato quotidien; nous dégustons de délicieuses barres de glaces sur un des rares bancs du Campo San Polo, à portée de la voix tonitruante d’un clochard tout à fait saoul. Nous continuons notre chemin vers les abords du débarcadère de vaporetto de San Tomà, afin d’effectuer la traversée du Grand Canal par le Traghetto di San Tomà. Les traghetti des embarcations publiques plus larges et plus lourdes que gondoles, mais qui sont dirigées par deux hommes. Les vraies gondoles coûtant extrêmement cher, ce sera notre manière de naviguer à l’ancienne ! Nous sommes les seuls passagers et un des gondoliers propose à Florence une photo avec lui.

Nous continuons à pied dans le dédale du quartier de San Marco, traversons le Ponte dell’Accademia vers l’embarcadère du vaporetto no2. Nous nous y installons pour une longue tournée qui nous fait “remonter” le Grand Canal, contourner les gares ferroviaire, routière et maritimes puis revenir par les Zattere, la Giudecca et San Giorgio jusqu’au terminus de la ligne à la place Saint-Marc. Un autre petit saut en vaporetto nous fait encore traverser le Grand Canal jusqu’au débarcadère de Ca’ Rezzonico. Nous sommes alors juste derrière l’église de San Barnaba, près des restaurants qui nous ont attirés plus tôt ce midi. Nous choisissons l’Osteria San Barnaba, où nous savourons notre dernier repas à Venise. Nous retournons à la Piazzale Roma à pied, ce qui nous permet de découvrir le campo Santa Margherita, une belle place sympathique et sans prétention, où Florence fait ses derniers petits achats.

Lundi le 3 juillet

C’est le moment du retour. Navette depuis la gare ferroviaire de Mestre jusqu’à l’aéroport. Puis le vol vers Montréal et Québec. Cette fois ci, le voyage s’effectue sans aucun problème.


Les voyages des petits-enfants…
Voyage suivant…