Mon "scrapbook", tout simplement

Canarias – La Palma

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Du 16 au 31 mars 2018

L’île de La Palma est une des petites îles de l’archipel, avec une superficie de  708 kilomètres carrés. Elle est reconnue pour la qualité de ses randonnées. L’île n’a que 86,000 habitants.

Vendredi 16 mars

Nous arrivons à l’aéroport de La Palma vers 13h. Nous contactons Xavier le propriétaire, qui nous confirme que nous ne pouvons prendre possession de l’appartement qu’à 17 heures. Nous avons donc quelques heures devant nous pour faire contact avec l’île. Nous nous rendons tout de suite en ville, à Santa Cruz de La Palma (encore une autre référence à la Croix !!), pour y trouver le bureau de tourisme, histoire de nous procurer la carte des sentiers. Nous avons la surprise de découvrir une bien belle petite ville, avec un charmant centre historique, qu’il faudra visiter à un autre moment puisque c’est maintenant l’heure de la sieste; les rues sont en ce moment presque vides et tout est fermé. Même le bureau de tourisme, qui réouvrira une heure plus tard.

Nous en profitons pour manger. Nous choisissons un bar spécialisé en charcuteries avec un verre de vin de l’île. Nous cueillons la carte des randonnées puis nous marchons un peu dans un centre-ville endormi, car nous sommes toujours à l’heure de la sieste. L’heure avance. Nous nous dirigeons en direction du quartier de notre appartement. Nous arrêtons chez Lidl pour faire les emplettes alimentaires. Nous trouvons facilement l’appartement. Xavier est bien là, qui nous accueille très bien, mais dans un tourbillon de rapidité. L’appartement est grand (3 chambres, 5 places), bien organisé, bien moderne, situé au centre d’un ancien village, San Pedro, devenu quartier de banlieue bien au-dessus du centre.

Samedi 17 mars

Une première randonnée dans les environs immédiats de San Pedro. Nous partons à pied de la maison. Un sentier qui monte tout droit dans l’arrière pays immédiat, par un barranco bien étroit, puis longe le versant de la chaîne, en demeurant essentiellement à niveau. La randonnée relie quelques sources naturelles. Celles-ci étaient autrefois des centres de l’activité sociale parce qu’il fallait s’y rendre pour puiser l’eau.

Nous pouvons constater que le printemps s’installe vraiment aux Canaries. Les bourgeons apparaissent à des arbres qui nous paraissaient morts. Des fleurs commencent à faire irruption un peu partout. Pour Louise autant que pour moi, cela demeure toujours surprenant de constater que le changement des saisons soit aussi marqué dans cet archipel qui est si proche des tropiques. Nous estimions, avant de partir, que nous allions passer ces 3 mois dans un milieu qui ne changerait pas beaucoup.

Très tôt dans la randonnée nous rencontrons un couple allemand plutôt âgé (lui a 82 ans) qui vient de passer les 5 derniers mois sur l’île. Ils engagent une conversation fort intéressante qui nous donne rapidement des indications bien utiles pour l’organisation de notre programme de randonnées. La randonnée n’est pas particulièrement difficile. Une montée dans un barranco couvert d’une épaisse végétation. Puis le sentier longe la montagne, passant d’un barranco à l’autre, mais en demeurant à peu près au même niveau. Nous croisons de nouvelles sources historiques dans chaque petite vallée. Certaines sont plus pittoresques, d’autres moins. Mais toute sont aujourd’hui raccordées au réseau d’approvisionnement de la ville. Le ciel demeure un peu couvert, et nous avons souvent la vue sur la mer.

Nous débouchons éventuellement dans une zone d’habitation rurale. À cet endroit, nous croisons la route moderne qui mène vers le sommet de l’île. Nous longeons alors plutôt une ancienne route, qui descend en ligne droite très abrupte plutôt que d’emprunter les longs virages de la route moderne. C’est ainsi que nous longeons de multiples maisons traditionnelles toutes aussi intéressantes les unes que les autres. Nous remarquerons que les maisons de La Palma ont conservé leur allure ancienne et que les gens se soucient de ce patrimoine plus couramment que sur les autres îles.

Nous croisons également un vieux four qui servait à la production anciennement des produits de consommation courante et une partie d’un ancien manoir. Il est agréable de pouvoir cheminer sur des chemins anciens toujours bien utilisés malgré leur proximité du réseau local moderne. Cette excursion me permet de découvrir une grande abondance de végétaux de toutes sortes aux formes inconnues qu’il me plait de mieux connaître. Ceci réveille un intérêt nouveau pour la botanique. Je ne cesse de toucher de palper de sentir tous les végétaux, les herbes, les arbres, les arbustes, les fleurs.

Dimanche 18 mars

Pour cette seconde journée à La Palma, nous recherchons une randonnée qui puisse nous donner une bonne vue générale de l’île. Nous visons donc l’altitude. Comme il fait assez beau, nous ne craignons pas de choisir une randonnée sur la grande crête de l’île, dans une partie dénudée (pour la vue), bourrée de sommets volcaniques. Nous prenons la vieille route qui relie l’ouest et l’est de l’île. Elle est aujourd’hui une petite route secondaire, mais c’était le lien le plus important entre Santa Cruz et Los Llanos de Aridane avant la construction des deux tunnels plus au nord.

Nous arrivons à ce que les Canariens appellent une “zone récréative”, nommée le Refuge El Pilar. Ces zones sont toutes bien équipées pour le pique-nique, avec des tables solides, des abris, mais surtout avec des feux à barbecue massifs souvent pourvus d’une ample provision de bois à brûler. Ces zones sont le plus souvent établies dans de magnifiques forêts, ici de pins des Canaries (Pinus canariensis), presque toujours en altitude. Les Canariens fréquentent ces espaces en famille, souvent même en “clans” regroupant plusieurs familles, en particulier le dimanche. On s’y retrouve pour un repas, souvent complexe, nécessitant des heures de préparation, autant pour le feu que pour le menu. Les enfants ont de quoi s’amuser.

Nous partons vers le sud, en suivant l’arête,  par le sentier de randonnée qui traverse l’île, le GR131. Le sentier commence sous une épaisse forêt. Nous atteignons rapidement la zone dégagée, sur un sentier bien construit qui contourne le Pico Birigoyo, puis le Volcán Hoyo Negro. Nous croisons de nombreux coureurs et coureuses qui s’entraînent sur les surfaces tellement acérées et coupantes de ces sentiers volcaniques. À l’approche du Pico Nambroque, un magnifique volcan, nous prenons un sentier local qui nous mène d’abord  à travers des passages rocheux un peu difficiles, et bientôt débouche sur un chemin forestier qui déboule sous le couvert magnifique de la forêt de pins. La marche devient de plus en plus facile. Nous suivons le chemin, qui devient de plus en plus large et confortable, jusqu’à un autre sentier qui suit une route gravelée qui remonte doucement vers le Refuge El Pilar.

Lundi 19 mars

Aujourd’hui est une journée de tourisme automobile. Nous désirons nous rendre jusqu’au plus haut point de l’île, le “Roque de los Muchachos”. Ce sommet (2426 mètres) se situe tout juste sur la bordure de la caldera de Taburiente, un immense cirque (aujourd’hui d’une superficie de 4700 hectares) qui a été créé par un gigantesque effondrement ancien (de l’ordre de 180 à 200 kilomètres cubes). Cette vaste vallée tourmentée occupe tout le centre de l’île. C’est même sa plus grande particularité. La Palma (ainsi que l’île voisine de El Hierro) sont exceptionnelles d’abord pour leur hauteur totale (plus de 6 kilomètres depuis leur base sous-marine) qui n’a d’égales que les îles hawaiennes, ensuite pour le gigantisme de leurs effondrements, qui ont créé des tsunamis catastrophiques incomparables.

Nous prenons la route 4, une route qui paraît ridicule sur la carte, tellement il y a de virages en épingle sur la trentaine de kilomètres de montée. Depuis Québec, je ne me voyais vraiment pas conduire une voiture sur cette route. Mais, à l’usage, ce n’est pas si inquiétant. Je parviens à tenir la vitesse autour de 30 ou 40 kilomètres. Les virages sont bien serrés mais la route n’est pas vraiment dangereuse, car il n’y a pas beaucoup de surplombs. Au moins pas autant que sur la route d’accès à Alojera où nous venons de passer la dernière semaine.

Nous avons la surprise de trouver la route barrée au kilomètre 24, à cause de travaux d’entretien. La réouverture doit se faire 90 minutes plus tard, à 13h. De nombreux véhicules sont garés un peu partout dans l’attente de ce moment. Heureusement, le barrage est installé juste à la jonction avec un chemin forestier donnant accès à un sentier qui se rend jusqu’au Pico de la Nieve, sur la crête même de la grande caldera du parc national de Taburiente. Nous garons donc la voiture et partons nous promener sur ce chemin très agréable, dans la forêt ouverte de pins Canariens que l’on trouve à cette altitude. Nous arrivons au début du sentier en question, mais nous ne portons que des sandales puisque nous n’avions pas prévu randonner. Nous retournons sur nos pas en sachant que nous aurons assurément l’occasion de revenir, avec de bonnes bottes cette fois.

La route est réouverte depuis un moment. Les véhicules qui attendaient sont presque tous disparus. Nous sommes encore à 8 kilomètres du sommet. Une fois dépassé le barrage routier, nous quittons la forêt de pins pour nos engager dans le décor austère de la haute montagne. La route franchit quelques arêtes spectaculaires, surplombant la caldera et la large vue sur la mer. Nous atteignons bientôt le sommet, où sont installés douze grands télescopes distincts, assortis de l’intendance nécessaire (hôtellerie, restauration, ateliers). Ce sommet est un endroit privilégié pour de telles observations puisqu’il est habituel, la nuit, que l’île se garnisse d’une épaisse couronne de nuages aux altitudes moyennes, procurant ainsi aux observateurs scientifiques un écran naturel qui bloque toutes les sources de lumière provenant des altitudes plus basses. La limpidité du ciel est donc extrêmement bonne. Les pouvoirs publics ont en outre fait le nécessaire pour minimiser les pertes d’éclairage urbain. L’île a d’ailleurs été la première localité à collaborer avec l’UNESCO pour la création d’une réserve Starlight, appuyant ainsi l’avantage naturel qu’elle a. Nous longeons ces instruments scientifiques impressionnants et atteignons le vrai sommet, desservi par un minuscule parking entouré de toutes parts d’à-pics inquiétants.

Nous continuons notre excursion automobile en descendant la continuation de la même route en direction de la côte nord-ouest de l’île. Nous trouvons là de magnifiques paysages. Nous revenons en suivant la route de ceinture de l’île.

Mardi 20 mars

Nous partons pour Fuencaliente, à la pointe sud de l’île, où nous pourrons traverser les vastes champs de lave et de cendres laissés par l’apparition récente (1971) du volcan Teneguía. Notre intention est de laisser l’auto près du phare de Fuencaliente, de monter vers la ville de Los Canarios par un autobus régulier, puis de redescendre par le sentier de grande randonnée. Nous arrivons bien avant le prochain départ de l’autobus (aux deux heures). Nous en profitons pour faire la très intéressante visite autoguidée des salines, situées juste à côté du phare. Nous ne pouvons que remarquer que le cap où nous sommes semble marquer une limite extraordinairement claire autant pour les eaux de la mer que pour les vents. À l’ouest du cap, les eaux sont tumultueuses et l’alizé souffle très vigoureusement. À l’est, la mer est calme et les vents doux. Comme si une ligne artificielle était tracée.

Le bus que nous prenons longe la côte est, passant à travers un paysage un peu démoralisant de ces vastes bananeraies, installées sur de larges terrasses de pierre, entre des murs de blocs de ciment ajourés, recouvertes de toiles sur les côtés et sur le dessus. Tout cela est bien loin du charme rural. Nous effectuons un bref arrêt à un gros hôtel touristique, puis nous montons les 300 ou 400 mètres qui nous mènent à la petite ville de Los Canarios. En descendant du bus, nous remarquons un boui-boui, appelé “Arepera Yajaira”, qui se spécialise dans certaines spécialités fast-food vénézuéliennes, les arepas (des petits pains de farine de maïs garnis de fromage, de viande ou d’oeufs) et les cachapas (des crêpes assez semblables). C’est culturellement une marque très tangible de la forte relation qui existe entre les Canaries et le Venezuela. Comme Manolo le dit: “la génération de mon grand-père émigrait à Cuba, celle de mon père au Vénézuela”. Malgré ma gourmandise proverbiale, il est trop tôt pour goûter à ces en-cas. Et le propriétaire nous assure qu’ils ne feraient pas un bon pique-nique car ils sont fragiles à transporter. Nous repasserons donc après la randonnée.

Nous nous engageons sur le sentier. Nous contournons d’abord le volcan San Antonio, issu d’une éruption de 1677. C’est, vu de l’extérieur, un large cône bien symétrique, avec une belle surface régulière de cendres, presque sans aucune végétation. Le large chemin qui le contourne nous donne une large vue sur la mer, sur la pointe de Fuencaliente, avec le tout récent (1971) volcan Teneguía en avant-plan. La “jeunesse” de ce dernier est évidente par sa forme sombre et déchiquetée.

Entre ces deux grands volcans, nous traversons de nombreux vignobles, les ceps émergeant de la surface de cendres. Cette vallée, qui compte la plus grande concentration de vignobles sur l’île, est traversée par un canal public couvert, qui amène l’eau tout le long de la côte depuis la lointaine région de Barlovento, à l’autre extrémité de l’île. Le raisin profite ainsi d’une humidité suffisante sous le soleil particulièrement généreux de  Fuencaliente.

Nous longeons le volcan Teneguía, mais nous n’y montons pas, car nous ne pensons pas en avoir le temps. Nous continuons sur le sentier si bien marqué par une ligne continue de pierres sur la surface cendrée, en fait un tout petit gravier noir et léger, le picón. Une marche agréable, et plutôt facile puisque nous descendons tout le temps. Nous traversons même un champ de pierre ponce, où je ne manque pas de prendre des petits spécimens. Malheureusement, je ne pourrai pas éblouir les petits-enfants avec des petits cailloux flottants car, même s’ils surnagent un moment, ils sont tous un peu trop denses pour flotter en permanence. Nous continuons un peu, pique-niquons sur une belle pente de picon et finissons la descente plus rapidement que nous l’avions pensé. Nous traversons toujours une zone de résidus volcaniques récents, où la végétation n’a pas encore beaucoup prise.  

À l’arrivée au phare de Fuencaliente, nous laissons les lourdes bottes à l’auto, et nous dirigeons vers le chic restaurant des salines, pour savourer un vin blanc bien frais des lieux, un Malvoisie bien sec. Au retour, comme nous repassons pas Los Canarios, nous nous arrêtons à ce fast-food local appelé “Arepera Yajaira” qui se spécialise dans des en-cas vénézuéliens. Le local est maintenant un peu sombre, et nous réalisons qu’il y a panne d’électricité. Nous demandons s’il est malgré tout possible de goûter une arepa et une cachapa. Le patron peut acquiescer à notre demande, mais il nous prévient que ce ne pourra être qu’en les fourrant de jambon et de fromage; il fallait faire notre deuil des autres possibilités. Nous pourrons donc goûter ces collation un peu “bourratives”, mais nous ne pourrons pas apprécier les variétés qui nous semblent les plus intéressantes.

Mercredi 21 mars

La température pas particulièrement belle aujourd’hui. Des nuages à la grandeur du ciel. Pas de pluie, mais des signes d’humidité. Nous choisissons d’explorer une petite vallée au nord de Santa Cruz, nommée bizarrement le Cubo de la Galga. Pourquoi “cube” ? Parce que cette vallée est extrêmement étroite, avec des murs presque parfaitement verticaux, recouverts d’une très abondante végétation. Le ciel demeure très couvert. Les arbres captent l’humidité ambiante de l’air et gouttent constamment sur nos têtes. Cette vallée, comme ses voisines sont les plus humides de l’île. Les habitants ont appris à exploiter cette ressource en aménageant les sources naturelles, en construisant des aqueducs et des canaux, sans compter de nombreux tunnels pour acheminer l’eau dans toutes les parties de l’île.

La végétation est suffisamment épaisse pour bloquer la lumière. Nous nous sentons presque dans une jungle froide. Il se met même à pleuvoir alors que nous sommes au plus profond et au plus étroit de ce “cubo”. Nous enchaînons dans un sentier qui monte régulièrement, puis se transforme en un ancien chemin, aujourd’hui inutilisé. Nous nous sentons même un peu perdus pendant quelque temps, car le plan que nous utilisons ne semble pas correspondre à la réalité du terrain. Nous aboutissons tout de même au “Mirador de Asomada Alta”, une belle construction de pierre avec plusieurs terrasses d’observation. Les vallées que nous dominons comportent toutes des pentes vertigineuses qui n’ont quand même pas empêché l’exploitation du territoire; on aperçoit un peu partout de petites fermes anciennes nichées dans la forêt. C’est là que nous pique-niquons.  

Nous décidons de revenir par un chemin différent de celui qui nous a mené ici. Nous effectuons une belle descente dans un chemin creux très pentu qui descend tout droit en direction du village. La pente très prononcée est la marque de ce qui devait être l’ancien chemin des âniers, le long duquel les maisons sont toutes alignées. Maintenant, pour le bénéfice du transport automobile, une route en épingles s’y ajoute. Les maisons sont construites directement sur le chemin et elles sont très rapprochées les unes des autres. Dans cette atmosphère humide du printemps, les riverains entretiennent tellement de fleurs, d’une telle variété botanique que nous nous sentons presque conviés à une exposition de fleurs. Nous rejoignons la grand-route. L’abondance botanique continue. Encore des fleurs. Des orangers, avec des fruits mûrs, des fruits en croissance et des fleurs tout à la fois. Des avocatiers en fleur. Des néfliers du Japon surchargés de fruits. Et personne ne semble s’intéresser à ces richesses, car on les laisse s’abîmer sur le sol. Nous revenons à la voiture en longeant la grand-route. Nous pouvons éviter un tunnel routier en empruntant son ancien tracé qui contourne une falaise.

Jeudi 22 mars

Notre randonnée de ce jour a pour objectif le volcan San Juan, créé par l’éruption de la saint-Jean-Baptiste de 1949. Nous nous rendons vers le village de San Nicolás et empruntons le sentier 14.1, nommé “les laves de San Juan”. Le départ du sentier est un peu difficile à trouver. Nous nous engageons bientôt dans un ancien chemin très abrupt, bordé de murs de pierre, qui monte tout droit dans la montagne. Le sentier est bordé d’anciens champs de culture, aujourd’hui abandonnés. Partout dans les Canaries, les chemins anciens partagent cette caractéristique de monter tout droit les pentes. C’est vrai qu’en ces temps les Canariens n’utilisaient pratiquement aucun autre moyen de transport que leurs propres jambes et celles de leurs ânes; il n’y avait donc aucun besoin de créer des chemins aux pentes plus modérées.

Les champs cèdent éventuellement la place à la forêt et les sentiers montent plus doucement. Nous croisons quelques petits chemins carrossables, mais nous poursuivons inlassablement note montée, atteignant éventuellement la grande forêt des pins canariens. Puis nous atteignons un plateau situé tout juste en-dessous des bouches du San Juan. Celles-ci sont très localisées, sur quelques dizaines de mètres.

À ses abords, les pentes sont fortes. La lave a dû s’écouler rapidement, puisque les coulées sont étroites et très délimitées. En dehors des langues de lave, dont le passage des langues est “coupé au couteau”, la forêt de pins ne semble pas avoir été touchée. Les langues ont une hauteur de 12 ou 15 mètres, avec une pente latérale très prononcée, et aucun débordement. Les pins épargnés ne semblent pas avoir souffert ni de la chaleur ni d’incendie, et ils ont poursuivi le croissance.

Nous choisissons le fond d’une petite vallée pour pique-niquer. Nous nous installons sur une grande plaque de lave, beaucoup plus lisse que les scories environnantes. En fait, nous constatons que cette dalle est composée de couches successives de laves très fluides, un peu comme du caramel ou de la tire d’érable. Chaque couche recouvre sur 6 ou 7 centimètres des cailloux et des roches, mais surtout d’autres couches de laves tout aussi fluides déposées antérieurement. Juste à côté de nous, au fond du ravin, on peut voir les “ruines” d’un tube volcanique maintenant éventré par l’érosion. Quel spectacle impressionnant. Peut-on imaginer la puissance dévastatrice d’une telle rivière de roche en fusion ?

Nous poursuivons notre randonnée dans la pinède. Nous croisons d’imposants murs de scories qui ont probablement été construits pour délimiter les propriétés différentes dans la montagne. Puis, nous amorçons la descente dans un sentier très abrupt. Nous aurons une descente très difficile sur 1 kilomètre. Le sentier est très pentu, dans une sorte de cheminée où il n’y a pas suffisamment de roches pour construire un vrai sentier solide. La surface s’effrite sans cesse. Il nous apparaît qu’on vient tout juste de réparer cette descente, qui avait certainement été endommagée par les fortes pluies de l’hiver qui s’achève. Mais la réparation est malhabile. On se contente de pousser un peu de terre. La descente est exigeante. À chaque instant on craint de glisser. Et trop souvent la pente est excessive. Les bottes n’ont pas prise. Arrivés au bas de cette descente, au LLano de Tamanca, nous voyons une affiche à l’intention des randonneurs qui montent, qui indique que le sentier est fermé. Voilà qui explique tout !

À cet endroit, un petit plateau, tout l’espace est occupé par un grand nombre de petits vignobles. Comme si tout chacun fabriquait son propre vin. Dans cette région, comme c’est le cas dans la majorité des vallées canariennes, les ceps sont maintenus très courts, presque au ras du sol. Les vignerons ne tendent pas de fils pour supporter la croissance des ceps. De là, nous continuons la descente sur un antique chemin pavé de grosses pierres un peu rondes, ce qui ralentit la marche.

Nous arrivons éventuellement au village de San Nicolás. À son approche, nous apercevons un grand édifice blanc, qui se trouve être une arène de “lutte canarienne”, un sport traditionnel qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Nous aurions bien aimé pouvoir assister à quelques combats, mais nous n’en avons pas eu l’occasion.

En quittant le village, nous bifurquons du chemin pour aller voir ce qu’on le tube de lave de Todoque, que l’on retrouve sur les champs de lave inférieurs du volcan San Juan. Les tubes de lave sont des structures propres aux zones volcaniques jeunes, des tunnels où la lave pouvait s’écouler. Les pouvoirs publics viennent d’aménager l’accès à ce long tunnel de plus de 600 mètres, dans le but d’en faire un attrait touristique. Même si le site n’était pas encore ouvert, la très longue passerelle d’accès était complétée; nous en avons donc pour jeter un coup d’oeil. Nous sommes passés par la petite  station balnéaire de Puerto de Naos et par le port de Tazacorte avant de revenir à notre appartement.

Vendredi 23 mars

L’objectif de la journée, c’est de retourner en direction des sommets de l’île, pour atteindre le Pico de la Nieve où nous n’avions pu nous rendre quelques jours plus tôt. Nous choisissons de prendre le sentier plutôt que le chemin que nous avions suivi la première fois. La randonnée n’est pas très longue mais le paysage est tout à fait superbe: une première moitié dans cette si belle forêt de pins canariens, puis une montée raide le long de pentes rocheuses qui nous offrent de vastes vues sur la mer et sur les îles de Tenerife et La Gomera. Le sentier est très fréquenté, surtout par des touristes, puisque les locaux sont au travail. Parmi les touristes, il y a beaucoup d’Allemands, tellement qu’il est courant d’être tout bonnement salués en allemand par les randonneurs rencontrés, comme si c’était tout à fait normal. Au bout d’une heure, nous atteignons le sommet du Pico de la Nieve, et nous sommes en fait sur la crête qui définit la Caldera de Taburiente. La vue de cet immense relief tourmenté est impressionnante. Il n’est pas difficile d’imaginer la puissance des forces qui ont évidé tout le coeur de l’île. Aujourd’hui, c’est un vaste chaos au relief extrême, qui remplace ce qui a déjà été un sommet de plus de 3000 mètres. Nous revenons sur nos pas. La randonnée a été courte. J’en profite pour faire une petite course (en 90 minutes) dans la direction opposée, sur trois sentiers qui s’enchaînent, pendant que Louise profite du soleil.

Samedi 24 mars

Louise préférant une petite journée tranquille à l’appartement, je choisis de faire le sentier 13, qui est une excursion jusqu’au centre de l’immense dépression de la Caldera de Taburiente. Comme c’est une randonnée un peu longue, je me lève plus tôt pour être sur pied dès l’ouverture du service de taxis, offert depuis le stationnement de La Viña, au fond du “Barranco de las Angustias” (le ravin des angoisses !!!). J’arrive tellement tôt qu’il me faut attendre une trentaine de minutes pour que les premiers randonneurs, avec lesquels je pourrais partager le taxi, se présentent. La montée en taxi se fait jusqu’au Mirador de Los Brecitos, histoire d’éviter une ascension de 1100 mètres et 2h30 de montée à pied, rendant ainsi plus accessible cette randonnée réputée exigeante. Le parcours se transforme ainsi en une simple descente.

La première portion du sentier, s’effectue le long du mur vertical de cette immense dépression. La géométrie du sentier est particulièrement agréable, une descente douce le long d’un versant à pente forte, sous l’ombre d’une belle forêt. Le sentier est facile, en descente douce, d’une largeur de presque 2 mètres partout, assez large pour qu’un tout petit véhicule y ait laissé une trace aux endroits humides. Le sentier demeure accroché aux flancs supérieurs des ravins, juste sous les murailles et falaises. En conséquence, il contourne tous les éperons, pénètre au fond de tous les barrancos. Il contourne aussi un tout petit plateau, encore cultivé, le Lomo de Tenerra.

Le trajet s’effectue en 90 minutes d’une marche régulière J’arrive plus rapidement que prévu au Barranco de Taburiente, qui dispose d’un fond un peu plus large que les autres ravins. Et encore là pas si large que ça. En fait, il s’agit d’un ravin rempli de graviers et débris d’éboulements. En effet, le ruisseau y coule environ 250 mètres plus haut que les ravins voisins. Juste  côté, se trouve un centre d’interprétation du parc national ainsi qu’une zone de camping. Je suis alors en plein centre de la Caldera de Taburiente, avec des vues magnifiques de la crête tout autour.

Depuis là, j’aborde la descente le long des ravins vers l’étroite vallée. Le sentier est d’abord facile, en descente douce, mais rapidement j’atteins la “cheminée” du Reventón. Il s’agit d’un super-dénivelé de quelques centaines de mètres, que le sentier aborde en une admirable cascade d’une quarantaine de virages en épingle; une descente délicate et admirable. Je m’enfonce évidemment dans le ravin, directement en-dessous d’une de ces cheminées volcaniques, le Roque de Idafe, qui émerge de l’autre rive. Au bout d’un moment, le ravin s’élargit à Dos Aguas. À cet endroit, il y a une note d’urbanisation, avec une immense prise d’eau pour le centre de Los Llanos de Aridane. Au fur et à mesure que le fond du Barranco de las Angustias où je marche s’abaissera, j’aurai l’impression que l’aqueduc accroché à la falaise s’élèvera. La marche s’effectue vraiment “dans” le barranco, traversant souvent ses eaux qui ont en ce moment des allures de gros ruisseau. Mais, il est facile d’imaginer que la marche devient impossible en période de hautes eaux. Une belle tournée !

Une fois de retour à notre appartement, au moment de préparer notre repas, nous voyons passer des dames toute habillées en noir de leurs meilleurs vêtements. Elles paraissent répondre à l’appel des cloches de l’église de San Pedro, où elles  se dirigent. Nous pensons simplement qu’elles se rendent à la messe du samedi soir. Erreur de notre part ! Il s’agit de quelque chose de bien plus important. Pendant que nous terminons notre repas, nous entendons une rumeur assez importante, des bruits de foule, de la musique, des discours donc nous n’entendons pas les paroles exactes. Mais c’est clair il y a quelque chose qui se passe près de l’église. Nous réalisons alors que nous sommes la veille du dimanche des rameaux. Ce qui veut dire que c’est le début de la Semaine Sainte. Nous sortons en trombe et retrouvons une petite foule de quelques centaines de personnes dans un parc situé à 100 mètres de l’église. Il nous apparaît que c’est la présentation d’une Passion. Il y a là une quinzaine d’acteurs principaux en plus de nombreux figurants. La direction et la mise en scène sont excellents. Le groupe se déplace ensuite vers l’église. Nous suivons la foule, ce qui nous permet d’assister à l’interrogatoire de Jésus. L’église est pleine archi pleine. Puis, la démonstration se déplace vers la petite place voisine. Éventuellement, la procession se déplace à travers le quartier. C’est à ce moment que nous retournons à notre appartement. Nous sommes impressionnés par cette étonnante manifestation des rituels traditionnels catholiques.

Nous aurons l’occasion de constater cette vigueur rituelle plusieurs fois au cours de la Semaine Sainte. Car nous avons été témoins de processions où diverses associations pieuses et des confréries traditionnelles escortent très lentement des statues représentant le Christ et la Vierge à travers le quartier, au son d’une fanfare. Nous avons été particulièrement marqués par les confréries, dont les membres portaient de longues aubes, la tête couverte d’une capirote (ce long chapeau pointu en forme de cône), les pieds nus souvent attachés par de longues chaînes. La Semaine Sainte, c’est du sérieux aux Canaries, comme dans toute l’Espagne. D’ailleurs, l’horaire est chamboulé durant cette semaine. Beaucoup de travailleurs ont congé. Et plusieurs commerces ferment du jeudi au lundi.

Dimanche 25 mars

En cette journée maussade, nous décidons de ne pas trop nous éloigner. Nous choisissons un enchaînement de 3 sentiers qui nous mènent vers le Refugio El Pilar. Des sentiers faciles et bien protégés, qui nous permettent de découvrir de nouveaux environnements, sans nous exposer aux intempéries des hauteurs.

Lundi 26 mars

Nous nous dirigeons vers une portion de l’île que nous ne connaissons pas encore, autour du gros village de Barlovento. La température n’est pas très bonne. C’est pourquoi nous choisissons deux sentiers qui demeurent à niveau, sans trop nous éloigner du village. Pour une fois, le marquage de sentier n’est pas très bon. Nous perdons donc notre chemin très vite. Nous le retrouvons, mais pour le perdre aussitôt. Nous nous retrouvons assez loin de l’embranchement pour prendre le second sentier. Nous sommes aux abords d’un immense réservoir tout à fait rond, qui utilise une petite caldera. Partout au Canaries, les réservoirs abondent. Souvent des constructions de maçonnerie, plus rarement des réservoirs de retenue plus naturels. Mais partout, on sent la nécessité de stocker l’eau, pour les cultures autant que pour les besoins domestiques. L’eau manque vraiment sur certaines îles, comme à Lanzarote où sont exploitées des usines de désalinisation de l’eau de mer. Et elle manque partout ailleurs en été. Nous finissons par retrouver le second sentier. Mais nous sommes sous une fine bruine, qui vient à se transformer en pluie. Nous décidons de rebrousser chemin. Au retour, la pluie a cessé. Nous visitons quelques endroits intéressants: des piscines naturelles en bord d’une mer fort mouvementée, des petits villages de bord de mer encore traditionnels.

Mardi 27 mars

La journée est magnifique et nous croyons que ce serait idéal pour une randonnée à la Cumbrecita, un col renommé en bordure de la Caldera de Taburiente. Nous nous y rendons. Mais, l’accès direct au col n’est pas possible sans une énorme attente; car ce col est à ce point restreint que les places de stationnement doivent être réservées d’avance, en particulier pendant les heures de pointe touristique du milieu de la journée. Qu’à cela ne tienne ! Nous accèderons au col par le sentier qui commence à la chapelle de la Señora de Pino (la Vierge du Pin, à cause d’un immense pin hautement révéré par toute la population de l’île). La signalisation était à ce point déficiente que nous avons d’abord eu de la difficulté à trouver le sentier. Puis nous avons trouvé que ce sentier (qui est assez peu utilisé) était long et difficile, malgré le tracé bien direct sur la carte. Nous pouvions sentir que le tracé du sentier avait été effectué beaucoup plus pour éviter le passage sur des terres privées que pour le bonheur des randonneurs. Heureusement, les choses s’amélioraient une fois à l’intérieur du parc national, avec des passages beaucoup plus jolis. Nous finîmes par atteindre le col de La Cumbrecita. De là nous avons poursuivi jusqu’à la Punta de las Chozas, un nid d’aigle dominant tout le coeur de la Caldera de Taburiente. C’est là que nous avons pique-niqué. Puis nous sommes retournés par l’agréable détour vers le Mirador de los Roques. Revenus au col, nous n’avons pas l’intention de prendre le même sentier qu’à l’aller. Nous décidons de faire de l’auto-stop. À peine tendons nous la main qu’un couple arrête sa voiture et nous prend. La dame s’adresse à nous en anglais. Nous les supposons Allemands, comme de raison. Mais ils s’avèrent être des Canariens, de Tenerife, venus passer quelques jours à La Palma pendant le congé de la Semaine Sainte. Nous passons tout de suite à l’espagnol, et la conversation s’engage, drue et bien sympathique. Ils nous laissent au carrefour de la chapelle. Je monte prendre la voiture.

Mercredi 28 mars

Le temps est loin d’être parfait à San Pedro, le village-satellite de Santa Cruz de La Palma où nous demeurons. Rien de très encourageant pour la randonnée. Mais, nous avons constaté au cours des journées passées que cette île (comme toutes les autres îles canariennes) connaissait des différences importantes de climat d’une côte à l’autre, d’une vallée à l’autre, au même moment. Chacune des îles semble avoir une variété de climats. Les différences sont importantes, allant du grand soleil à la grisaille la plus profonde au même moment. De plus, il est fréquent qu’une île se couvre de nuages alors que la mer environnante n’a aucune trace de nébulosité. L’altitude joue aussi son rôle, lorsque des sommets de 2000 mètres, 2500 mètres ou même 4000 mètres émergent tout droit de la mer. Les pentes les plus basses se couvrent facilement de nuages alors que les sommets ne sont pas du tout affectés. C’est d’ailleurs une des raisons qui ont favorisé l’installation de tant de télescopes sur les sommets de Tenerife et de La Palma. La majorité des nuits sont claires, et une épais couronne de nuages bloque la pollution lumineuse des centres habités des basses pentes.

Ceci nous permet de vérifier la météo de la côte nord-ouest de l’île sur le site de Météomédia. Oui ! Le Météomédia que nous consultons tous au Québec ! Nous avons découvert assez tard au cours du voyage que le site québécois donnait d’excellentes prévisions très locales pour les Canaries. Les nouvelles sont bonnes. Nous traversons l’île dans cette direction. Nous faisons un des nombreux sentiers de l’excellent réseau local du village de Punta Gorda. Nous retournons à San Pedro en visitant le surprenant village de Garafía puis en suivant la route extrêmement sinueuse de la côte nord.   

Jeudi 29 mars

 

Une jour de congé de randonnée. Nous allons visiter le centre de Santa Cruz, la capitale de l’île. Nous sommes séduits par l’ancien centre colonial, avec les nombreuses galeries en particulier des maisons donnant sur la rive. Nous choisissons de dîner dans une taverne traditionnelle située sur une rue secondaire, à l’écart du flux touristique (mais pas si loin que ça), la Casa Luis (ou Tasca Luis). Nous arrivons tout juste et un couple nous salue chaleureusement; il s’agit du couple qui nous avait pris en auto-stop deux jours plus tôt. Un contact toujours aussi sympathique. Ils terminaient leur repas pour reprendre le traversier vers Tenerife. Nous nous concentrons sur le menu, qui nous charme par sa simplicité et son authenticité. Notre repas sera composé de carne fiesta (une montagne de petits morceaux de viande rôtie, dans une sauce légèrement tomatée, accompagnée d’excellentes frites maison, un rappel de la poutine québécoise), des croquetas jambon-fromage, une salade russe, une mousse au citron, un gâteau chocolat-orange. 

Vendredi 30 mars

Le ciel est lourd. Nous utilisons notre “arme météorologique secrète” pour découvrir qu’il fait beau à la pointe de Fuencaliente. C’est là que nous allons. Quelques kilomètres avant d’arriver à destination, il fait toujours aussi gris. Nous commençons à douter de notre stratégie. Puis, l’instant d’après, les nuages se déchirent et il ne reste plus qu’un immense ciel tout bleu. Nous nous dirigeons vers le haut du village, passons juste à côté du terrain de futból (installé au creux d’une caldera), puis laissons la voiture au lieu-dit Los Areboles juste sous un grand arbre dont le tronc abrite un petit oratoire. Nous désirons suivre le GR vers les hauteurs centrales de l’île et côtoyer les nombreux volcans qui émergent de ce côté. Le sentier est remarquablement bien tracé et nous croisons de nombreux randonneurs. Mais, à un certain moment, des nuages apparaissent et le temps change, devenant froid et venteux. Nous étions alors juste à côté d’un terrain de pique-nique, mais nous n’avons pas envie d’y souffrir le mauvais temps. Nous continuons notre chemin et bifurquons sur un sentier local vers l’ouest. Nous y retrouvons bientôt le beau temps. Nous continuons un peu pour dénicher le site de pique-nique idéal. Nous effectuerons le retour par ce qu’on appelle “la piste de l’ouest”, un agréable chemin qui nous offre un passage ininterrompue dans la forêt de pins, avec des vues fréquentes. Nous retrouvons notre voiture et revenons “à la maison” par la route de l’ouest, que nous n’avions jamais prise, vers El Paso. C’est là que nous avons un spectacle unique, celui d’une énorme cascade de nuages qui déborde de la crête de la cordillère centrale, sur une largeur de 4 ou 6 kilomètres. Ce sont des nuages du côté est qui passent le barrage montagneux, glissent sur la face ensoleillée et se font vite évaporer au soleil. Comme il fallait s’y attendre, le temps est maussade à la sortie du tunnel de 2 kilomètres du côté de notre demeure

Samedi 31 mars

Nous laissons notre appartement très tôt. Il fait encore sombre à notre arrivée à l’aéroport. Nous quittons La Palma pour El Hierro.

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