Mon "scrapbook", tout simplement

2011 Népal

Le drapeau du Népal, avec sa forme unique

Les hauts cols de l’Everest

Au début de 2006, Mario et moi avions fait projet d’une expédition à pied et à ski sur le Glacier Continental de Patagonie (à cheval sur la frontière argentino-chilienne), qui aurait fait le grand tour du mont FitzRoy, à partir du village de El Chalten. Malheureusement, j’ai eu quelques mois avant le départ un petit problème cardiaque. Celui-ci a été vite été réglé, mais les assurances m’interdisaient tout voyage pour plusieurs mois. Le projet ne pouvait donc plus se réaliser tel que prévu. Mario, qui avait longtemps d’avance dégagé le mois de vacances nécessaire à notre expédition, a consulté des agences de voyages de plein-air pour se joindre à un groupe déjà formé.

C’est ainsi que Mario a effectué en mars-avril 2006 un voyage de trois semaines dans la région de l’Everest avec l’agence Expéditions Monde et son affiliée népalo-australienne World Expeditions. Mario a adoré son voyage. Dès son retour, il prévoyait déjà retourner au Népal, dans la même région de l’Everest, et refaire le même itinéraire “… avec toi, Jean-François !” disait-il.

Le lien suivant permet de voir un échantillon des photos prises par Mario durant son voyage de 2006 : Photos de Mario au Népal en 2006

C’est ainsi que nous nous sommes inscrits (plus d’un an d’avance) auprès de Expéditions Monde pour une variante un peu plus difficile que le voyage effectué par Mario en 2006, mais dans la même région. Il s’agissait du voyage intitulé “Everest High Passes”, une boucle de 21 jours incluant trois cols (Kongma La, Cho La, Renjo La) et deux sommets (Kala Patthar, Gokyo Ri) dépassant chacun le niveau de 5500 mètres dans les environs de l’Everest. C’est ainsi que Mario a eu le plaisir de passer par de nombreux endroits qu’il connaissait déjà.

Instructions pour bien consulter les photos

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Lundi 21 mars 2011

Journal de Mario – 21 mars

Lever très tôt le matin pour faire le trajet de Québec vers l’aéroport de Montréal en autobus et ensuite prendre un vol vers Washington DC qui décolle en milieu d’après-midi. Il y a du mauvais temps dans le ciel de l’Amérique du Nord et, après deux vols annulés, on se retrouve à devoir retourner en ville en soirée, chez Katrie, la fille de Mario, pour se reprendre le lendemain. Tous nos vols doivent être décalés de 24 heures. Journée difficile!

Mardi, 22 mars 2011

Journal de Mario – 22 mars

Après bien des démêlés administratifs, on obtient des cartes d’embarquement pour se rendre à Washington. Le vol est en retard et on arrive avec moins d’une heure de jeu pour prendre notre avion vers Doha. Heureusement, le transfert se passe bien autant pour nous que pour nos bagages et le gros avion de QATAR part à 22h50, pile à l’heure. OUF!

Mercredi, 23 mars 2011

Journal de Mario – 23 mars

Le long vol vers Doha se passe très bien de même que l’attente d’une dizaine d’heures avant de s’envoler vers Katmandou. Les problèmes d’avion paraissent terminés.

Jeudi 24 mars 2011

Préparatifs à Katmandou

Nous sommes arrivés à Katmandou vers midi en ce jeudi, avec un retard de 24 heures sur l’horaire prévu. Mais World Expeditions prévoyait justement ce type d’inconvénient en nous faisant arriver plus tôt que nécessaire. Le grand départ de la randonnée de 21 jours ne se fait que le lendemain. Nous avons donc cette journée pour nous reposer (un peu) des longs vols, mais surtout pour effectuer les  derniers préparatifs.

Nous sommes logés à l’hôtel Radisson, un hôtel un peu ancien mais fastueux, situé dans le quartier des ambassades. L’hôtel est lui-même (comme plusieurs ambassades et édifices voisins) une enclave de luxe dans un quartier qui ne nous apparaît pourtant pas particulièrement à l’aise. Nous découvrons tout de suite que les chambres sont très confortables, et que le buffet offre ce que les cuisines népalaise, indienne et occidentale ont de meilleur.

Journal de Mario – 24 mars

On arrive donc à Katmandou avec 24 heures de retard (journée perdue du lundi). On nous attend à l’aéroport pour nous emmener à l’hôtel où on rencontre notre chef d’expédition et nos cinq co-voyageurs, tous en provenance de l’Australie. On prépare nos bagages pour le départ du lendemain vers les montagnes.

Le groupe est composé de sept voyageurs. Quatre australiens, une québécoise vivant en Australie, et nous deux Mario et moi. Nous rencontrons notre leader, Ramesh, et chacun des voyageurs. Mais le temps nous est compté. Il faut prendre livraison des équipements fournis par l’agence (sac de couchage, matelas, doudoune, poche de transport,…) et préparer nos bagages. Nous retrouverons à Lukla le reste de l’équipe du voyage.

Profil du parcours

Voici une approximation du profil de notre parcours. Le groupe passera une dizaine de jours au-delà des 4800 mètres pour traverser trois cols et monter deux sommets, tous aux environs des 5500 mètres.

Jour 1 – vendredi 25 mars 2011

en avion vers Lukla et début de la randonnée
de Lukla (2800m) à Ghat (2530m)
3 heures de marche

Journal de Mario – 25 mars

Lever à 4h00 du matin, fastueux déjeuner, minibus vers l’aéroport de Katmandou, court vol d’une quarantaine de minutes en Twin Otter où on atterrit à 7h20 sur la spectaculaire piste (courte et en pente) de Lukla. La première journée de marche est facile. Elle dure moins de trois heures sur un sentier qui descend rejoindre la Dudh Kosi, rivière qui arrive du nord, en provenance de la barrière de montagnes que forme l’Himalaya.

C’est le départ de la randonnée. Dès le petit matin, nous nous dirigeons vers l’aéroport pour y prendre le vol de 40 minutes en Twin-Otter de la Tara Air vers la petite piste de Lukla (à 2800m). C’est un vol mémorable, avec des vues remarquables sur l’Himalaya et sur son piémont densément peuplé. Nous sommes immédiatement confrontés aux immenses montagnes où nous nous engagerons.

Jours 1 à 3 --- (Cliquez pour agrandir)

Nous survolons de nombreuses chaînes parallèles de collines et de montagnes, traversant un à un les cols, toujours en les rasant. Jusqu’à ce que l’avion amorce un virage serré qui nous aligne avec la piste impressionnante, courte et pentue. L’atterrissage se fait en (relative) douceur et nous sommes bientôt devant la chaotique aérogare. L’aéroport de Lukla est un lien d’accès essentiel à toute la région de l’Everest. Mais les conditions atmosphériques montagneuses imposent bien des restrictions et, lorsqu’il fait beau, les avions défilent à un rythme accéléré. Les avions ne restent au sol que le temps de décharger et de recharger.

L’équipe de soutien est là, dans la cour arrière d’une tea house, pour nous accueillir. Les bagages s’organisent, pendant que le leader et ses 3 sherpas nous donnent les consignes, tout en prenant la première des innombrables tasses de thé de ce voyage.

Nous commençons bientôt la randonnée en direction du nord. Nous prenons une première photo de groupe à la sortie du village, sous une arche d’accueil. Nous descendons vers la Dudh Kosi (la “rivière laiteuse”, nommée ainsi à cause de la fine poussière de pierre moulue par les glaciers en solution qui rend l’eau opaque). C’est dans la vallée le long de cette rivière et de ses affluents que s’effectue toute la randonnée. Le sentier est large, bien marqué et souvent empierré ou dallé. C’est l’unique accès à toute la région, autant pour les personnes que pour le matériel.

Nous sommes ébahis par l’exotisme du lieu: l’architecture des maisons locales, la multitude des porteurs et l’extravagance de leurs charges, l’omniprésence des manifestations du bouddhisme tibétain, ses pierres, ses stûpas, ses fanions de prière. Le sentier se glisse entre les maisons et les champs de pommes de terre et de sarrasin, traversant de petits villages, et longeant des buissons de dahlias. Nous arrivons au bout de 2 heures à Ghat (2530m).

World Expeditions est l’agence de randonnées la plus active au Népal, et la région de l’Everest est (avec celle de l’Annapurna) la région la plus populaire auprès des randonneurs. C’est pourquoi World Expeditions possède un camp presque permanent à Ghat. C’est là que nous passons cette première nuit, dans un certain confort: salle à manger et toilettes en “dur”, terrain gazonné.

C’est aussi à Ghat que nous prenons connaissance du rituel ?????

La composition du groupe

Notre groupe voyage avec la filiale népalaise de l’agence australienne World Expeditions, présente au Québec par les bureaux Expéditions Monde de Montréal et Ottawa. World Expeditions est de loin la plus importante agence de voyages de randonnées au Népal, avec plus de 3000 clients annuels. Elle opère avec une structure locale forte, uniquement avec du personnel népalais. Elle possède aussi des normes très élevées d’hygiène, de salubrité, de respect de l’environnement, avec un souci marqué du bien-être du personnel, en particulier des porteurs.

Notre groupe comporte un total de sept randonneurs. Quatre sont australiens: Bill (un dentiste), Robert, Tamara (une représentante d’équipements médicaux) et Jane (une physiothérapeute); une cinquième est une québécoise vivant depuis 8 ans en Australie, Sonia (un médecin); le groupe est complété par Mario et Jean-François.

Selon la tradition népalaise (et selon la pratique de l’agence), notre groupe est entièrement autonome, avec un personnel très important. Il ne fait pas appel aux nombreux restaurants et auberges installés le long des sentiers.

Le leader du groupe est Ramesh Ojha, un avocat, amateur de montagnes, qui gagne sa vie en menant des groupes de randonneurs et de pèlerins sur les sentiers de l’Himalaya, autant pour World Expeditions que pour son propre compte. Il est entouré de trois sherpas, Vishnu, Hira et Vijay. La cuisine est assurée par un cuisinier et ses cinq assistants. Pour le transport (les bagages et l’équipement du camp), il y a un sirdar (chef) et son équipe de douze porteurs. Au total, sept randonneurs encadrés par vingt-trois personnes.

Le groupe est fortement hiérarchisé. Au sommet, les clients. Puis le leader. Ensuite les sherpas, le cuisinier et le sirdar. Enfin les assistants de cuisine et les porteurs. Cette hiérarchie reflétant bien la structure sociale du Népal. Nous comprenons très vite qu’il serait déplacé de ne pas la respecter. Nous hésiterions vraiment à faire quelque demande que ce soit à d’autre que Ramesh ou (à la rigueur) aux trois sherpas.

Jour 2 – samedi 26 mars 2011

de Ghat (2530m) à Monjo (2850m)
4 heures de marche

Cette seconde journée se fait entièrement dans la vallée encaissée et densément peuplée de la Dudh Kosi. Notre objectif est un second camp fixe de World Expeditions. Le parcours est assez court et plutôt facile, avec peu de dénivelé. C’est un excellent moyen de “dérouiller” les jambes et cette journée permet au leader de mieux cerner les capacités et carences des participants. Nous goûtons le plaisir de nous abandonner à l’excellente organisation des 23 membres de notre caravane.

Journal de Mario – 26 mars

La deuxième journée de marche est facile elle aussi, avec un trajet de près de quatre heures, globalement en légère montée. On remonte la rivière qu’on traversera à deux reprises sur des ponts suspendus. On campe à 2850 mètres. Le paysage est magnifique.

Nous traversons plusieurs fois l’impétueuse Dudh Kosi. Une partie de notre randonnée se fait à travers des forêts de pins et des champs en terrasse. Nous croisons des groupes de mulets et de yaks transportant des marchandises, du ravitaillement et du matériel de construction, ainsi que de l’équipement de randonnée. Notre propre équipement est transporté par des porteurs. Les mulets et les yaks n’ont aucune difficulté à emprunter les longs ponts suspendus (j’ai mesuré le plus long à 200 pas). Mais, en raison de la largeur de leur charge, ils ont la priorité. C’est ainsi que, tôt ce matin, nous avons dû attendre le passage d’un groupe serré de plusieurs caravanes de mulets (avec peut-être 200 ou 250 bêtes) sur un de ces ponts.

Programme typique d’une journée

Les randonneurs sont réveillés peu après le lever du soleil, entre 6 et 7 heures, par les sherpas qui apportent à chacun une tasse de thé à la tente. Ils reviennent 15 minutes plus tard avec un petit bol d’eau chaude (un litre).

Chaque voyageur se prépare alors en faisant sa petite toilette, en s’habillant, en regroupant les bagages principaux (matelas, sac de couchage, vêtements, etc) dans le sac de transport uniforme (limité à 15 kilos) fourni par l’agence et ne conservant que les bagages légers nécessaires pour la journée.

Une heure après le réveil, chacun se dirige vers la tente réfectoire pour le petit déjeuner chaud. Pendant ce temps, les porteurs démontent les tentes et chargent les sacs de transport. À la fin du petit déjeuner, les porteurs sont déjà en route.

Il reste aux voyageurs un peu de temps pour finaliser les bagages du jour, s’habiller pour la route, appliquer la crème solaire, etc. Le départ de la randonnée se fait 2 heures après le réveil.

Les porteurs et les cuisiniers précèdent toujours les voyageurs d’une bonne distance, car ils marchent nettement plus vite que nous. C’est ainsi que le campement, avec la cuisine et les tentes, est toujours monté lorsque nous terminons notre journée. La cuisine est même souvent montée pour l’arrêt du midi.

Le groupe des randonneurs est mené par un des sherpas, dans notre cas presque toujours Vishnu; c’est lui qui donne le rythme à la randonnée, qui décide des arrêts, qui termine les pauses. À notre surprise, il est quelquefois arrivé que, une trentaine de minutes avant notre arrivée à l’étape du midi ou au campement du soir, un aide-cuisinier revienne vers nous avec une grosse bouilloire remplie de cordial (une sorte de Kool-Aid) bien chaud et une quantité de tasses en acier inox pour nous offrir une pause.

Le groupe effectue un arrêt de presque deux heures pour le repas du midi. Cet arrêt effectué durant la partie la plus chaude de la journée (ou la moins froide, ou la plus ensoleillée, selon le point de vue) permet de rédiger le journal, de lire, de relaxer, même de faire une petite sieste.

Comme le matin, l’équipe des cuisines démonte ses installations dès la fin du repas et s’engage sur le sentier bien avant nous.

L’étape de l’après-midi est généralement plus courte que celle du matin. Le groupe arrive habituellement au camp autour de 15h, rarement plus tard. Le campement est déjà monté, la cuisine installée, l’eau à bouillir. Une tasse de cordial chaud est aussitôt servie, si cela n’a pas déjà été fait sur le chemin. Trente minutes plus tard, on nous apporte à la tente un petit bol d’eau chaude pour la toilette (le washi-washi). Occasionnellement on nous apporte un peu d’eau chaude pour une petite lessive; en fait, c’est plutôt rare car nous portons les mêmes vêtements jour après jour. Vers 16h30, c’est le thé qui est servi, à la tente-réfectoire. Il fait déjà plus froid, et nous avons déjà ajouté des “pelures” à nos vêtements.

La période libre qui suit permet un repos. Elle offre la possibilité de fureter autour du campement, de converser avec les autres marcheurs, avec le personnel et les villageois. Le repas du soir est servi autour de 18h ou 18h30, juste après le coucher du soleil. Le repas terminé, les randonneurs restent quelques instants autour de la table, et rentrent assez vite à leur tente, à la chaleur du sac de couchage. Les soirées sont donc courtes; la fatigue du jour se faisant sentir, et le froid étant au rendez-vous.

Les nuits sont longues, au-delà de 10 heures dans les sacs de couchage. Mais, pour la plupart des randonneurs, le sommeil n’est pas pleinement réparateur. L’altitude rend le sommeil plus difficile. Et nous sommes réveillés plusieurs fois par nuit pour les inévitables pipis. C’est sans compter avec le froid et le vent. Malgré les nuits de sommeil assez longues, le repos et les siestes occupent beaucoup de nos temps libres. Peut-être parce que nous sommes en vacances. Mais certainement aussi parce que les efforts physiques en altitude exigent beaucoup d’énergie.

Nous passons de petits hameaux tout en continuant notre montée. Les pics montagneux semblent suspendus au dessus de la cime des arbres. Peu après avoir quitté le campement, nous traversons le Kusum Khola, un petit affluent de la Dudh Kosi et le sommet du Kusum Kangru (6369m) peut être admiré à l’est, au bout de la vallée. Un peu plus loin, au nord-ouest, Nupla (5885m) et Kongde Ri (6093m) pointent au dessus de la forêt. Au détour du sentier apparaît le majestueux Thamserku (6808m), semblant s’élever du lit de la rivière. Nous croisons nos premiers Mani. Ces constructions sont faites de plusieurs pierres plates portant des inscriptions sculptées de textes bouddhiste et de mantras (dont le célèbre “Om Mani Padme Hum”). En signe de respect, les bouddhistes marchent à gauche des ces Mani et Chorten, mais les gens des collines, qui ne sont pas bouddhistes, ne suivent pas nécessairement cette tradition. Il est difficile de résister à l’attrait de la montagne. Pour apprécier les moments en haute altitude, il faut s’acclimater lentement; pour cette raison, le parcours de cette seconde journée n’est pas long.

Jour 3 – dimanche 27 mars 2011

de Monjo (2850m) à Namche Bazaar (3440m)
4 heures de marche

Cette journée est marquée par la première montée conséquente, peut-être 400 mètres d’une seule traite, sur un large sentier dans la forêt de pins.

Journal de Mario – 27 mars

La température a été un peu maussade hier en fin d’après-midi mais le ciel s’est éclairci en soirée. Ce matin, il fait beau et on part pour atteindre Namche Bazaar à quelque 3500 mètres d’altitude. La marche d’une durée d’un bon quatre heures comprend la traversée de trois ponts suspendus d’envergure qui enjambent la Dudh Kosi que l’on remonte toujours. Le dernier pont est particulièrement spectaculaire par sa hauteur, sa longueur et son site, au confluent de la Bhote Kosi qui se jette dans la Dudh Kosi. Le trajet se termine par une longue montée plutôt abrupte qui demande plusieurs petits arrêts pour reprendre son souffle. Namche Bazaar est une petite ville jolie et pentue. On sera logé à l’hôtel pour deux nuits. Avec le soleil de l’après-midi, il fait presque chaud dans notre chambre et on en profite pour se faire une bonne toilette et même un peu de lavage de petit linge qui aura plus de 24 heures pour sécher. Toute une gestion!!!

Jours 3 à 5 --- (Cliquez pour agrandir)

Ce matin, nous passons la limite du parc national Sagarmatha, une large zone qui entoure l’Everest (appelé “Sagarmatha” en langue népalaise). Ce parc a été créé afin d’enrayer l’utilisation de bois de chauffage dans la région. Maintenant, les groupes de trek autonomes n’utilisent que du kérosène pour la cuisson. Cependant, les maison de thé et les lodges, bien qu’encouragés à utiliser également le kérosène, les bouses de yak ou l’électricité, continuent le plus souvent à brûler du bois pour la cuisson, le chauffage et l’eau chaude pour les douches des randonneurs, ce qui contribue à épuiser les forêts.

Nous arrivons au confluent de la Dudh Kosi et de la Bhote Kosi et traversons un spectaculaire pont avant de commencer l’ascension vers le village de Namche Bazaar, capitale sherpa du Népal. La montée est difficile, le sentier traverse des forêts de pin. Ce village prospère niché dans sa vallée en forme de fer à cheval et dominé par le magnifique sommet de Kongde Ri. Notre hébergement se fait à Sherwi, un musée-hôtel sherpa situé au-dessus de Namche Bazaar.

Jour 4 – lundi 28 mars 2011

journée de repos à Namche Bazaar

C’est le grand confort: une chambre d’hôtel bien simple et un congé de marche.

Journal de Mario – 28 mars

Une grosse neige mouillée tombe, sans vent, sur Namche Bazaar aujourd’hui. La marche d’acclimatation prévue est annulée. On va en ville faire du magasinage et de l’internet. Journée tranquille mais, au sec, à l’hôtel. Au souper, on a droit à un gâteau au chocolat pour souligner l’anniversaire de Tamara, une des co-voyageuses.

Le siège du parc national Sagarmatha qui se trouve juste au-dessus de notre hôtel offre une intéressante présentation de photographies et de souvenir sur le parc. De plus, la colline tout près est un merveilleux poste d’observation pour une vue spectaculaire sur la vallée de l’Imja Khola et sur l’Everest. Devant nous, les versants à pic des vallées glaciaires remontent vers la base de l’Everest, brisés seulement pas les moraines laissées par les anciens glaciers. À plus de 4000 mètres au-dessus de la vallée, les sommets nous englobent. Autour de nous, Taweche (6542m), Thamserku (6808m), Kantega (6685m), Ama Dablam (6856m), Nupse (7896m) et Lhotse (8511m). Le plus haut de tous, le mont Everest, culmine à 8848 mètres. Le centre culturel Sherpa, proche de notre hôtel dispose d’une intéressante collection de photographies et d’objets concernant l’alpinisme et la vie traditionnelle de la région.

Jour 5 – mardi 29 mars 2011

de Namche Bazaar (3440m) à Deboche (3770m) via le monastère de Tengboche (3870m)
6 heures de marche

Journal de Mario – 29 mars

Au réveil, on voit la montagne en face: le temps se dégage!!! On aura un avant-midi extraordinaire. On continue vers le nord mais en prenant un chemin secondaire qui nous fait passer par l’Everest View Hotel: paysages grandioses avec une vue imprenable de l’Everest et de l’Ama Dablam. La journée comprend un bon six heures de marche avec de bonnes montées et descentes. À mi-parcours de la journée, on traverse la Dudh Kosi pour ensuite la laisser derrière nous et se diriger vers l’est et s’approcher d’un de ses affluents la Imja Khola, que l’on remontera. Notre destination est le village de Tengboche, à 3850m. Quelle belle journée!!!

La marche vers Tengboche est l’une des plus spectaculaires du Népal. Le sentier serpente autour des crêtes et on peut apercevoir clairement l’Everest à l’horizon avant la descente parmi les splendides forêts de rhododendrons. Après le dîner, nous traversons la Dudh Kosi pour débuter la montée le long des flancs du Kangtega. Notre chemin nous mène à traverser des forêts de rhododendrons et de pins. Étant donné que c’est une région bouddhiste qui respecte toutes les formes de vie, la faune y est également plus présente. Nous passons ensuite par un portail traditionnel croisant sur notre route une stûpa. Ensuite, les crêtes laissent place aux prés herbeux du village entourant le monastère de Tengboche. Le monastère a récemment été restauré avec l’assistance de Sir Edmund Hillary, après qu’il ait été détruit par les flammes. D’ici, nous avons une vue mémorable sur l’Everest et d’autres importants sommets.

Jour 6 – mercredi 30 mars 2011

journée de repos à Deboche et à Tengboche

Une journée de repos qui nous donne l’occasion faire une sortie d’acclimatation et de dépasser la limite des 4000 mètres. Tout en visitant le monastère de Tengboche, en passant.

Journal de Mario – 30 mars

Il a fait froid la nuit dernière mais ça va : beau soleil au réveil. Aujourd’hui, c’est une journée d’acclimatation : on fait une marche qui nous amène à un monastère puis on monte sur une arête pour dépasser le cap des 4000 mètres avant de redescendre à notre campement à Deboche.

Le lever du soleil offre la plupart du temps les plus beaux panoramas et c’est particulièrement vrai aux alentours du monastère. Les sommets de l’Everest, du Lhotse et du Nuptse sont visibles au bout de la vallée, avec sur les flancs Tawoche d’un côté et Ama Dablam de l’autre. Presque directement au-dessus de nous se trouve Kantega et Thamserku. Pour conclure la beauté du panorama, le Khumblia et le Kongde Ri.

Jour 7 – jeudi 31 mars 2011

de Deboche (3770m) à Dingboche (4360m)
6 heures de marche

Une journée assez facile où nous laissons la végétation. La haute montagne commence.

Journal de Mario – 31 mars

Aujourd’hui, on monte la vallée de la rivière Imja Khola pour se rendre à Dingboche où on atteindra 4400 mètres. La montée n’est pas trop difficile et il fait beau le matin. On commence cependant à ressentir l’effet de l’altitude ainsi que le vent qui monte de la vallée avec force. Les paysages sont toujours magnifiques.

Jours 6 à 9 --- (Cliquez pour agrandir)

De Deboche nous descendons pour traverser l’Imja Khola avant d’entreprendre une légère ascension vers le village de Pangboche (3900m). Nous aurions pu faire un petit détour pour visiter le monastère de Pangboche – le plus ancien monastère de la région de Khumbu, dont la construction daterait de plus de 300 ans. Les vues sur l’Ama Dablam, un des plus impressionnants sommets de l’Himalaya, sont imprenables. Nous traversons la rivière avant de monter jusqu’à Dingboche.

Une importante journée d’acclimatation, avec l’option de monter vers la crête qui surplombe le village, ou encore jusqu’au village de Chukung. La journée est consacrée au repos ou l’exploration personnelle. D’excellentes vues de Nuptse, Lhotse, Chukhung et Imja Tse (6189 m). Des glaciers massifs couvrent les falaises qui surgissent de la vallée à plus de 3500 mètres, donnant un effet dramatique au paysage.

Les habitudes sont bien établies. Nous formons un petit groupe, avec ses rituels.

Jour 8 – vendredi 1er avril 2011

journée de repos à Dingboche (4360m), sommet du Nagartsang (5083 m)
4 heures de marche

Journal de Mario – 1er avril

Après une bonne nuit de sommeil, on utilise cette deuxième journée à Dingboche pour faire une marche d’acclimatation qui nous amène à un sommet appelé Nagartsang qui culmine à 5083  mètres. C’est une bonne montée qui appelle une dépense d’énergie significative et nous prépare aux journées à venir où on sera toujours à des altitudes de cet ordre. On a de très belles vues de l’Ama Dablam (6803 m) et aussi, au loin, du chemin qu’on prendra dans quelques jours pour joindre le col Cho La.

Une autre journée d’acclimatation, plus sérieuse celle-ci, avec un dénivelé de 600 mètres, aller puis retour. De magnifiques points de vue sur les vallées et les sommets de toute la région. Plus un groupe d’une demi-douzaine de parapentes qui nous survolent pendant toute la montée, puis s’en vont atterrir dans les champs fraîchement labourés (à la bonne vieille houe) de Dingboche.

Jour 9 – samedi 2 avril 2011

de Dingboche (4360m) vers la base du Kongma La (5040m)
6 heures de marche

Journal de Mario – 2 avril

Superbe température pour amorcer la montée vers le Kongma La, le premier des trois cols d’importance que l’on va faire durant cette expédition. La marche n’est pas trop difficile et nous amène sur un chemin parsemé de paysages extraordinaires. C’est agréable d’emprunter un chemin secondaire peu fréquenté, en marge du chemin principal menant à l’Everest qui, lui, est plutôt encombré de marcheurs. Quelle belle journée!! On campe à 5040 mètres dans un endroit magnifique et le soleil nous fait le plaisir de demeurer avec nous tout l’après-midi, ce qui retarde le moment où la température va baisser. Depuis Namche Bazaar, il fait sous zéro la nuit et ici à plus de 5000 mètres, on n’ose penser quel sera le minimum la nuit. Les nuits sont assez longues puisque du coucher au lever du soleil, on est presque toujours sous la tente dans le sac de couchage, disons en gros de 19h00 à 6h00.

Nous randonnons en remontant la vallée principale pour virer au nord dans la profonde entaille du Niyang Khola, où nous amorçons une forte montée entre les sommets du Pokalde (5805m) et du Chukhung Tse (5830m). Nous nous arrêtons un peu au-delà de 5000 mètres, prêts à un départ hâtif le lendemain.

La cuisine

Dans une telle randonnée, les repas sont importants. D’abord parce qu’ils nous donnent l’énergie nécessaire. Mais au moins autant pour nous apporter un contexte social et un réconfort moral. Cela est universel, partout où l’effort à fournir est grand et les conditions difficiles, que ce soit sur un bateau en mer, dans les chantiers forestiers, à la Baie-James.

La cuisine est donc un élément important. Les repas sont variés et copieux, dans les limites des difficultés inhérentes d’approvisionnement dans l’univers extrême de la haute montagne.

Notre caravane possède une cuisine entièrement autonome, avec un cuisinier, ses cinq assistants, une tente-cuisine, une tente-réfectoire, deux tables de fer, huit chaises pliantes, des réchauds, une réserve de combustible, des équipements et des casseroles, des ustensiles, un garde-manger, des approvisionnements. Et de nombreux porteurs pour déplacer tout cela. Nous pouvons aller à notre guise et nous arrêter n’importe où. Il y aura toujours un repas chaud.

Normalement, que ce soit le matin ou le midi, nous commençons à marcher 30 ou 40 minutes après la fin du repas, le temps de terminer la toilette, de faire une sieste, de lire ou de bavarder. Pendant ce temps, les cuisiniers, porteurs et sherpas nettoient et démontent les réchauds, les tentes; le matériel de cuisine. Ils se mettent tout de suite en route, de façon à ce que cette même cuisine soit déjà montée et en pleine action à notre prochaine étape.

L’hygiène et la salubrité sont importantes pour World Expeditions; c’est d’abord pour cela que l’agence insiste pour que tous les repas soient préparés par notre propre équipe de cuisine. Aucun repas n’est pris dans les petits restaurants locaux, les tea houses. S’il arrive que le leader décide d’effectuer l’arrêt du midi dans un de ces établissements, c’est uniquement pour profiter du confort et de la chaleur relative des lieux, pas de sa cuisine. Notre équipe de cuisine investit alors la cuisine du restaurant (avec notre vaisselle, nos casseroles, nos ustensiles, jusqu’à nos réchauds) pour préparer le repas.

Une tâche importante de l’équipe de cuisine est de fournir en tout temps suffisamment d’eau bouillante, pour la cuisine elle-même, pour le maintien de l’hygiène, ou pour assurer aux randonneurs les quantités énormes de thé, cordial (une sorte de breuvage sucré et citronné) et d’eau chaude que le leader nous encourage à absorber, en prévention du mal des montagnes.

Dans cet univers où le bois de chauffage est rare (sinon inexistant), où la bouse séchée de yak demeure souvent le seul combustible disponible, l’agence se fait un point d’honneur de protéger ces rares ressources locales de combustible en n’utilisant que des brûleurs à pétrole. De gros bidons de kérosène font donc partie des bagages.

Jour 10 – dimanche 3 avril 2011

traversée du Kongma La (5535m) vers Lobuche (4980m) via le glacier du Khumbu
6 heures de marche

Journal de Mario – 3 avril

Aujourd’hui, on fait le col du Kongma La qui nous fait voir des paysages à couper le souffle, lequel est déjà court. C’est une journée exigeante avec la montée du début puis la longue descente vers la moraine qu’il faut ensuite traverser pour atteindre Lobuche, notre destination, où on rejoint l’autoroute des marcheurs vers l’Everest.

Jours 10 à 12 --- (Cliquez pour agrandir)

Voici le premier des trois grands cols de la randonnée. Nous montons vers le Kongma La (5535m),  un passage dans une des crêtes qui descend du Nuptse (7860m). Une fois le col passé, nous descendons une pente abrupte qui nous mène au glacier du Khumbu, que nous traversons autour de 4950 mètres. Nous traversons les moraines latérales du glacier et nous nous dirigeons vers le petit village d’altitude de Lobuche, où nous montons le camp. La difficulté de cette journée provient du premier contact avec la très haute altitude, des pentes très prononcées et de la difficile traversée du glacier en fin de journée.

Jour 11 – lundi 4 avril 2011

de Lobuche (4940m) vers Gorak Shep (5100m) et le camp de base de l’Everest (5300m)
7 heures de marche

Journal de Mario – 4 avril

La nuit dernière, il a neigé assez fort pour que les sherpas viennent battre les toits des tentes pour faire tomber la neige. Au matin, on part vers Gorak Shep, dernier emplacement avec des services avant d’atteindre le fond de la vallée glaciaire où se trouve l’Everest et le camp de base pour ceux qui en font l’ascension. Dans l’après-midi, on fait le parcours de Gorak Shep jusqu’au camp de base et retour à Gorak Shep malgré une température maussade : neige légère, vents forts et température froide. Il faut bien s’habiller! Bien que le camp de base ne soit pas encore très occupé (ça viendra plus tard en avril), on peut quand même voir un très grand nombre de tentes jaunes sur le bord du glacier, au pied de la falaise. L’approvisionnement du camp de base donne lieu à un imposant trafic de porteurs humains et de yaks qui y amènent toutes sortes de denrées et d’équipements en prévision de la période d’ascension vers le sommet qui approche pour les grimpeurs. La nuit à Gorak Shep est froide, plus que froide, et venteuse à plein jusqu’à minuit.

Nous marchons longeant le glacier Khumbu puis par le sentier vers la moraine rocailleuse en direction du campement de Gorak Shep, et du camp de base de l’Everest. Nous sommes en haute altitude parmi les glaciers et les sommets les plus hauts du monde. L’après-midi comprend une montée jusqu’au camp de base de l’Everest. Le camp de base, à la jonction de deux glaciers et dans le cirque de plusieurs géants de l’Himalaya est spectaculaire. Les sommets de Pumori (7145m), de Lingtren (6697m), de Nuptse (7745m) et de l’Everest (8848m) entourent le campement.

Gorak Shep est la dernière localité habitée, essentiellement un assemblage de restaurants (tea houses) et de petits hôtels desservant les nombreux marcheurs et grimpeurs qui y passent. Mais, comme toutes autres localités plus hautes que Dingboche, il ne s’agit pas d’un vrai village. Personne n’y vit réellement. Personne n’y passe le creux de l’hiver. Personne n’y cultive rien. Personne n’y élève d’enfant. Ce n’est qu’un poste avancé de desserte dans ce désert de froid, de roc et de glace.

La nuit que nous passons à Gorak Shep est mémorable, car ce sera la plus froide du voyage, avec de très forts vents qui soufflent sur le côté des tentes et une température qui atteint -20 ou -25 degrés. En fait, pendant la période d’une dizaine de jours que nous passerons au-delà des 4800 mètres d’altitude, entre Dingboche et Taranga, nous serons affligés de températures très froides. Absolument pas saisonnières, de l’aveu des habitués. Plus typiques du mois de janvier que du mois de mars ou d’avril. En journée, la température peur atteindre +5 degrés, mais tout au long de la nuit le froid nous pénètre. Cette température froide sera le principal désagrément du voyage.

Jour 12 – mardi 5 avril 2011

ascension du Kala Patthar (5550m) depuis Gorak Shep et retour vers Lobuche (4940m)
8 heures de marche

Journal de Mario – 5 avril

Au matin, on a droit à un ciel bleu magnifique et le soleil viendra enfin réchauffer l’atmosphère lorsqu’il aura réussi à s’élever plus haut que les hautes montagnes qui nous entourent. Nous, on grimpe au sommet du Kala Patthar qui nous donne une vue extraordinaire sur l’Everest juste en face. L’ascension est quand même difficile et nous amène à 5645 m, le point le plus élevé atteint pendant ce voyage. Dans l’après-midi, notre groupe s’ébranle pour faire le parcours nous ramenant vers le sud à Lobuche, laissant derrière nous le secteur immédiat de l’Everest, le secteur le plus au nord et le plus élevé de notre expédition.

Nous partons tôt vers le sommet de Kala Patthar (un nom hindou signifiant “roche noire”), pour profiter d’une vue mémorable sur l’Everest et les sommets voisins. Beaucoup des routes d’ascension sont visibles d’ici. En dessous de nous, le glacier du Khumbu serpente vers les cascades de glace et le Western Cwm. Nous pouvons aussi voir le camp de base de l’Everest. Bizarrement, alors que toutes les sources d’information écrite (cartes, guides, …) établissent l’altitude de Kala Patthar à 5550 mètres, l’altimètre de Jean-François et le GPS de Mario donnaient tous deux une altitude de 5650 mètres.  Nous revenons à Gorak Shep pour le repas du midi. Puis nous revenons sur nos pas en direction du village de Lobuche.

Le menu

C’est un défi de taille que d’alimenter des randonneurs occidentaux pendant trois semaines, avec un menu varié, des portions copieuses, dans le contexte très limitatif de la haute montagne. Avec sa large expérience, l’agence y parvient très bien, présentant un menu qui s’inspire à la fois des traditions coloniale anglaise et népalaise. Nous réalisons rapidement que les repas suivent un modèle plutôt strict, qui se répète de jour en jour, ce qui viendra à nous lasser un peu.

Petit déjeuner

Le petit déjeuner est simple et reconstituant. Chaque matin, on nous sert d’abord du porridge (gruau) que chacun peut rehausser de muesli, de flocons de maïs, de miel, de sucre, de lait chaud. Puis, c’est un œuf, chaque jour cuisiné de manière différente. Imaginez la quantité d’œufs qu’il a fallu trimbaler par monts et par vaux !!! Il est accompagné d’une forme quelconque de pain, fraîchement préparé, le plus souvent à la népalaise (naan, roti, chapati), plus rarement à l’occidentale (pain, crêpes), avec de (mauvaises) confitures bhoutanaises (eh oui!), du miel népalais et du (très mauvais) beurre d’arachides du Belize (surprenant, non?). Avec cela, comme à chaque repas du thé noir, du lait (en poudre), du café (soluble).

Dîner

Il est toujours surprenant de s’arrêter le midi, en général en pleine nature, mais quelquefois dans une salle de restaurant (tea house), et de consommer un repas chaud complet, tout juste apprêté par la même équipe qui nous avait préparé le petit déjeuner quelques heures plus tôt dans un décor bien différent. Il est impossible de ne pas admirer l’ingéniosité et l’efficacité du cuisinier et de son équipe.

On nous sert d’abord une soupe, souvent simple, produite avec les moyens du bord. Puis il y aura 3 ou 4 plats différents, des pâtes, du riz, des pommes de terre, des légumes, une viande (qui est souvent, le midi, du Spam). Pour dessert un fruit, frais ou en conserve.

Thé de 4 heures

Le thé de 4 heures est un moment privilégié pour le leader, qui y aborde le programme de la prochaine journée. Du thé, du chocolat, du café, du lait chaud, des biscuits secs.

Souper

Le repas du soir comporte le menu le plus complexe. Il commence d’abord par un apéritif: du popcorn, des papadams, des momos (raviolis tibétains), des chappattis. Une soupe est ensuite servie. Puis un ensemble de 5 ou 6 plats différents, où les légumes (pommes de terre, choux-fleurs, carottes, haricots verts) tiennent une grande place. Il y a fréquemment des frites, parfaites et toujours accueillies avec joie. Durant la première semaine, tant que les approvisionnements l’ont permis, nous avons eu une salade vinaigrée de carotte, oignon, radis chinois et concombre. Chaque soir, le repas se termine par un dessert cuisiné, un gâteau, une tarte aux pommes, des fruits au four. Pour les anniversaires de Tamara et de Jean-François, le cuisinier a cuisiné dans un four de fortune (composé d’une grande casserole renversée) des gâteaux au chocolat artistement décorés.

Au début de la randonnée, chaque repas nous paraissait une fête et nous consommions de grosses portions. Au fur et à mesure, l’altitude a réduit notre appétit, et une certaine lassitude du menu s’est installée. Nous avons alors réduit nos portions.

Service

Le rituel des repas nous transporte dans un contexte un peu étrange, qui n’est pas sans évoquer la lointaine époque de la colonisation britannique de l’Inde ou les safaris africains. Nous, les randonneurs, mangeons entre nous, avec le seul leader, bien à l’abri de notre tente, avec un menu bien particulier. Les trois sherpas assurent le service, jusqu’à complète satiété, introduisant chacune de leurs interventions par un sonore “Excuse me”.

Jour 13 – mercredi 6 avril 2011

de Lobuche (4940m) vers le camp d’approche du col de Cho La à Dzongla (4900m)
4 heures de marche

Journal de Mario – 6 avril

Encore une nuit très froide suivie d’un … autre matin ensoleillé! Aujourd’hui, on fait une marche plutôt facile et pas très longue (environ 4 heures) pour s’approcher de notre deuxième col d’importance, soit le Cho La. On laisse rapidement le chemin principal de l’Everest pour prendre à notre droite (vers l’ouest) un sentier magnifique sous un soleil superbe. On est entouré de vallées et de pics plus impressionnants les uns que les autres. On prend le lunch dans une tente tempérée par le soleil. Quelle merveille !!! On est à 4900 mètres.

Jours 13 et 14 --- (Cliquez pour agrandir)

Jour 14 – jeudi 7 avril 2011

de Dzongla (4900m) par le col Cho La (5375m) vers Thangnak (4700m)
6 heures de marche

Journal de Mario – 7 avril

Lever tôt et départ dès 7h45 pour se diriger vers le col Cho La (5375 m) qu’on franchira aujourd’hui. Il fait beau et le soleil réchauffe l’air tranquillement. La montée est plutôt raide alors qu’on contourne un immense rocher brun foncé. En haut, on arrive au pays de la neige puis enfin, au col comme tel qui demande presqu’un brin d’escalade pour les derniers mètres. Encore une fois, les paysages sont magnifiques apportant leurs lots de satisfaction pour l’œil et l’esprit. Le début de la descente exige beaucoup d’attention car la pente est raide et enneigée. On descend beaucoup pour se retrouver à notre prochain campement à 4700 mètres. Il fait presque chaud dans la tente pour le lunch mais le froid reprend ses droits aussitôt que le soleil descend.

Nous traversons le second grand col de la randonnée, le Cho La, qui nous mène depuis la grande vallée de l’Everest vers la grande vallée du Cho Oyu (8200m), le sixième plus haut sommet du monde. Les vues sont magnifiques mais la traversée difficile, avec une rude montée dans un grand pierrier, suivie d’une marche plus aisée sur le petit glacier qui occupe le col. La descente depuis le col, en direction des splendides lacs turquoise de Gokyo, est plutôt abrupte au début, pour se confondre avec une large pente rocheuse. Une petite montée est suivie d’une descente le long d’une rivière étroite. Le camp est monté à Thangnak, un hameau sherpa surplombé de grandes falaises, à peu de distance du glacier Ngozumpa.

La vigueur des Népalais

Les Népalais sont de gens agréables et positifs. C’est la réalité, que ce soit dans le brouhaha de Katmandou ou dans le calme des montagnes. Les contacts sont chaleureux et faciles. Les sourires sont universels. Tout au long de notre randonnée, ils nous ont éblouis par leur endurance, en particulier ceux qui assuraient les tâches les plus humbles, les porteurs et les aide-cuisiniers. Malgré que nous ayons été choyés de toutes les manières possibles, nous avons quand même éprouvé un certain inconfort, que ce soit la température froide, le menu un peu répétitif, les petits malaises de l’altitude.

Pour le logement, nous disposions de tentes, simples il est vrai, mais suffisamment vastes et confortables pour deux personnes et leurs bagages. Nous avions de douillets sacs de couchage, de multiples vêtements de qualité, des équipements pour nous faciliter la vie. Par contraste, les porteurs étaient loin de ce confort. Ils ne disposaient essentiellement que des vêtements qu’ils portaient, d’une simple couverture pour dormir, et ils dormaient ensemble dans une seule grande tente, sans matelas, les uns contre les autres.

Nous marchions plutôt lentement avec notre seul petit sac de jour (disons moins de cinq kilos) pendant que les porteurs, eux, s’attelaient (par une simple corde sur le front) à une charge d’au moins trente kilos. Les porteurs nous dépassaient sans peine. Sans compter que les Népalais sont de petites personne, dont le poids ne doit pas dépasser le cinquante ou soixante kilos.

Nos repas comportaient un grand nombre de plats, tous relativement raffinés, alors que les porteurs se contentaient du seul plat national qu’est le dal bath (riz blanc –bath-, lentilles –dal-, quelquefois une sauce de légumes –tarkari-) à tous les repas, qu’ils mangeaient rapidement avec leur main droite. Il arrivait qu’on nous serve ce plat, mais il était alors accompagné d’une demi-douzaine d’autres plats.

Jour 15 – vendredi 8 avril 2011

de Thangnak (4700m) à Gokyo (4800m)
2 heures de marche

Journal de Mario – 8 avril

Il est encore tombé un film de neige la nuit dernière mais le soleil du matin est toujours au rendez-vous. Aujourd’hui, on fait une courte marche de moins de trois heures pour se rendre à Gokyo. Pour ce faire, on doit traverser une large bande de terrain constitué d’une langue de glacier morte : mélange de graviers, de rochers, de glace et d’eau. La traversée est longue et ponctuée de nombreux contournements, montées et descentes. Entre les deux hautes crêtes de moraines latérales, il y a une distance, à vol d’oiseau, de 1 kilomètre. Dans l’après-midi, Mario se fait une promenade solitaire pour descendre jusqu’au premier lac Gokyo. Celui-ci, contrairement aux autres, n’est pas gelé et on peut y observer quatre canards faisant trempette. Les cinq lacs Gokyo se jettent les uns dans les autres et le torrent qui suit constitue le début de l’importante Dudh Kosi qui file vers le sud. On a encore eu une neige légère cet après-midi. Le froid persiste et le principal des lacs Gokyo est presqu’entièrement gelé, ce qui nous masque la merveilleuse couleur turquoise de son eau.

Mario est passé à Gokyo en 2006, à la même date. La température était plus “amicale”, permettant même alors aux hommes parmi les voyageurs de faire leur petite toilette de la fin d’après-midi à l’air libre, au grand soleil. En 2006, les lacs étaient entièrement libres de glace et les oiseaux aquatiques s’y ébattaient librement. Le fait que les lacs soient encore couverts de glace démontre bien que la chaleur printanière se faisait attendre.

Jours 15 à 17 --- (Cliquez pour agrandir)

Nous traversons le glacier et remontons les moraines latérales jusqu’au village de Gokyo, longeant plusieurs des magnifiques lacs de cette vallée, parmi les plus hauts lacs du monde. La journée est courte, permettant un repos bien mérité.

Jour 16 – samedi 9 avril 2011

de Gokyo (4800m), ascension du Gokyo Ri (5340m) puis vers la base du col de Renjo La (5200m)
6 heures de marche

Journal de Mario – 9 avril

Grosse journée en vue. On commence par faire l’ascension du Gokyo Ri pour une montée de 600 mètres qui nous amène à 5350 mètres. Les nuages cachent déjà une partie du paysage quand on arrive en haut mais on a tout de même de nombreuses belles vues. Après cette montée éreintante, on redescend plus à l’ouest pour rejoindre le sentier du col Renjo La. Après le lunch, on monte pendant une bonne heure sur un sentier très à pic pour arriver à notre campement à 5200 mètres. Il neige, il y a beaucoup de neige au sol et la nuit sera encore une fois très froide. C’est vraiment le thème du voyage, cette température exceptionnellement froide qui nous laisse peu de répit depuis plusieurs jours. On n’a pas de thermomètre mais il ne paraît pas exagérer de parler de minimum plus froid que les -15 C.

Nous partons tôt pour faire la rude ascension du Gokyo Ri (5400m), l’atteignant en deux heures. La récompense de cet effort est une vue magnifique des 8000 mètres népalais, une vue souvent considérée comme la plus remarquable du pays. Autour de nous, il y a le Cho Oyu (8153m), le Gyangchung Kang (7922m), le Lhotse (8501m), le Makalu (8475m), le Cholatse (6440m), le Taweche (6542m), le Kantega (6685m), le Thamserku (6808m), le Lobuche (6145m) et l’Everest (8848 m). Ces vedettes sont entourées de centaines d’autres sommets considérés ici comme mineurs bien qu’il dépassent tous les 6000 mètres. Le glacier de Ngozumpa, le plus important du Népal, emplit la vallée avec les nombreux lacs vivement colorés. Seule l’ascension d’un 8000 mètres donnerait une meilleure vue. Même si nous sommes un peu loin de l’Everest, le point de vue est ici meilleur que du sommet de Kala Patthar. Nous redescendons, dînons à l’ouest d’un des lacs (le Dudh Pokhari) et nous établissons le camp aux approches du col de Renjo La.

Jour 17 – dimanche 10 avril 2011

traversée du col de Renjo La (5400m) et descente rapide vers Taranga (4000m) dans la vallée de la Bhote Kosi
7 heures de marche

Journal de Mario – 10 avril

Aujourd’hui, on passe le col Renjo La, le troisième et dernier col d’importance de cette expédition, ce qui marquera la fin de notre séjour de plus d’une semaine (9 jours) dans les alentours de 5000 mètres et tout le monde a hâte de descendre pour qu’il fasse moins froid. Lever tôt et départ à 7h45. On termine la montée vers le col amorcée la veille pour atteindre le col comme tel qui est à plus de 5400 mètres d’altitude. La montée en spirale donne des points de vue indescriptibles. La descente est raide mais facile car des marches ont été construites sur une distance très respectable. Heureusement, car il y a de la neige et de la glace. Au bas de cette pente raide, au lac Renjo, on commence une longue et très agréable descente vers le sud dans les vallées de l’Himalaya pour se retrouver à notre campement, beaucoup plus bas que la veille, à Taranga (4000m). Tout le monde apprécie la différence de température. Une bonne pensée pour Monique, conjointe de Mario, dont c’est l’anniversaire.

Jours 17 et 18 --- (Cliquez pour agrandir)

Le col de Renjo La (5340m) représente le troisième défi de cette randonnée, car le col est un peu difficile. Celui-ci permet d’accéder à une vallée moins fréquentée par les trekkers (et d’accès restreint) qui demeure toujours utilisée par les caravanes de yaks des marchands coutumiers qui relient le Tibet et le Népal par le col de Nangpa La qui en marque l’amont, sur la frontière.

Jour 18 – lundi 11 avril 2011

descente de la vallée de la Bhote Kosi vers Namche Bazaar (3440m)
5 heures de marche

Journal de Mario – 11 avril

Aujourd’hui, on descend la rivière Bothe Kosi jusqu’à Namche Bazaar où elle se jette dans la Dudh Kosi. Il fait beau et chaud et la vallée est merveilleusement belle. Jean-François, dont c’est l’anniversaire, s’en met plein la vue. Il y a notamment un pont spectaculaire qui traverse la rivière au moment où elle est très étroite car elle passe entre d’immenses rochers très durs. La descente vers Namche Bazaar est plutôt facile mais dure quand même plus de 5 heures. À quelque 3600 mètres, on sent la chaleur.

Nous amorçons la fin de la randonnée et nous entreprenons déjà le retour vers Lukla, en descendant les gorges de la Bhote Kosi. Nous traversons le beau et prospère village de Thame. Nous fermons la boucle en terminant la descente de la Bhote Kosi à Namche Bazaar.

Jour 19 – mardi 12 avril 2011

de Namche Bazaar (3440m) vers Ghat (2530m)
4 heures de marche

Journal de Mario – 12 avril

On amorce le retour vers Lukla par une belle descente de 5 heures jusqu’à Ghat. Il fait beau et chaud jusqu’à midi, moment où les nuages arrivent. Ce soir, c’est la fête avec tout le personnel et la distribution des pourboires. Le tout se fait de façon très correcte et transparente. On mange et on fête dans un bâtiment qui nous garde au sec car il pleut dehors.

Jours 19 à 21 --- (Cliquez pour agrandir)

Jour 20 – mercredi 13 avril 2011

de Ghat (2530m) à Lukla (2840m)
3 heures de marche

Journal de Mario – 13 avril

Dernier jour de marche pour le retour à Lukla qui se fait en un peu plus de deux heures sans se presser. Ramesh nous fait la démonstration de la chambre hyperbare souple, que nous avons trimbalé toute la randonnée, sans avoir à l’utiliser. À Lukla, on a droit à une nuit à l’hôtel près de l’aéroport. C’est ici que le groupe des porteurs, cuisiniers et sherpas se démembre. Salutations et merci à tous.

Jour 21 – jeudi 14 avril 2011

vol de Lukla à Katmandou

Journal de Mario – 14 avril

Après de nombreux délais, on finit par s’envoler pour arriver à Katmandou à l’heure du dîner. Il fait chaud, on se paie un super buffet à l’hôtel puis on prend notre chambre pour se faire une vraie douche chaude. Bienvenue en occident!!! Le soir, le groupe va souper au restaurant avec notre guide en chef Ramesh et on prend notre première bière depuis exactement trois semaines!!!! C’est bon…

Le voyage d’une heure en Dornier 328, mais toujours avec la compagnie Tara Air, nous ramène à Katmandou.

Vendredi 15 avril 2011

journée de tourisme à Katmandou

Journal de Mario – 15 avril

Ce matin, on profite du tour de ville d’une demi-journée inclut dans notre forfait. On visite une espèce de “Mont-Royal” de Katmandou puis on se rend au centre ville dans un lieu où il y a de nombreux bâtiments anciens plus ou moins “boudhiques”. On est, bien sûr, énormément sollicités pour acheter toutes sortes de choses. La ville est désespérante de pauvreté, de poussière et de saleté. Par contre, les gens sont très généralement bien vêtus et il y a peu de mendiants. Le soir, le groupe des sept voyageurs se retrouve pour l’appéro et un dernier repas commun.

Samedi 16 avril 2011

fin du voyage et tourisme à Katmandou

Le voyage se termine après le petit-déjeuner. Mais, comme nous ne prenons que très tard en soirée sur un vol de Qatar Airways en direction de Doha, nous disposons de toute la journée pour continuer à explorer Katmandou.

 

 

Journal de Mario – 16 avril

On fait un tour dans le quartier Thamel, haut lieu du magasinage touristique de Katmandou. Dans cette ville, la circulation est comme un orchestre symphonique sans chef, où chaque instrumentiste improvise sa partition à chaque instant : toutes sortes de véhicules, camions, taxis, minibus, triporteurs, motos, mobylettes, vélos à deux ou à trois roues s’entrecroisent à qui mieux, mieux pratiquement sans outils ou règles pour régler la circulation, sauf le fait de conduire à gauche du chemin (comme en Angleterre) et de klaxonner constamment. Les piétons, quant à eux, s’ajoutent à cet étourdissant et assourdissant ballet selon le même modus vivendi et le tout fonctionne surprenamment bien. Nous quittons Katmandou tard le soir pour revenir en Amérique.

Dimanche 17 et lundi 18 avril

retour à Québec

Journal de Mario – 17 avril

Journée de transport en avion : nous nous rendons en premier à Doha et après quelques heures d’attente, nous nous envolons pour New-York puis pour Montréal où nous atterrirons tard le soir et seulement au deuxième essai étant donné la neige et les forts vents latéraux (on s’est fait brasser un peu).

Nous arrivons à Doha au milieu de la nuit et prenons tôt le matin du dimanche un second vol de Qatar Airways en direction de New York (Kennedy) , où nous arrivons en milieu d’après-midi. Il ne reste qu’une escale plutôt courte et un vol de Delta qui arrive à Montréal en fin de soirée. Nous couchons chez Katrie, la fille de Mario, et prenons l’autobus pour Québec le lundi matin.

Journal de Mario – 18 avril

Après avoir dormi chez Katrie et Patrick à Montréal, on revient à Québec en bus, ce qui marque la fin d’un “bien beau voyage” comme on dit chez-nous.