Mon "scrapbook", tout simplement

En Nouvelle-Guinée, 1971-1973

J’ai passé deux ans en Nouvelle-Guinée, entre 1971 et 1973. Ce fut une expérience unique, qui m’a profondément marqué et qui a orienté mon attitude de vie.

J’avais tout juste 20 ans. Je venais de terminer ma licence en géographie économique à l’université McGill. Je voulais continuer mes études. Mais je n’avais pas des notes suffisamment bonnes pour prétendre à une bourse d’études conséquente. J’avais aussi le goût du voyage et de l’aventure.

C’est Eric Waddell, mon professeur préféré à McGill, qui m’a fait part d’un programme d’études bien particulier, adapté à mes envies et à mes compétences, en Nouvelle-Guinée.

Je n’avais jamais imaginé me retrouver dans cette île d’Océanie. Mais l’idée de passer deux ans dans un lieu aussi exotique ne me déplaisait certes pas.

Le programme qu’il me proposait encourageait des travaux de recherche appliquée à l’impact économique du transport sous toutes ses formes. Il était parrainé conjointement par l’université nationale (University of Papua New Guinea), par le ministère national des transports et par un centre de recherche spécialisé de l’université nationale australienne (Australian National University). On cherchait à recruter autant des professeurs en congé sabbatique que des étudiants gradués désireux de compléter leur formation.

Une belle perspective, alliant études et aventure !

Je me suis donc empressé de donner ma candidature. J’ai été accepté. Et on m’a proposé un sujet de recherche qui était “dans mes cordes”: l’impact économique de la construction de routes rudimentaires dans une zone à peine monétarisée.

Avec cela, il y avait une toute petite bourse d’études. Mais doublée d’un généreux support de mes trois “commanditaires” pour me loger, me transporter, me nourrir à faible coût. D’autant plus que j’allais alterner entre le campus de l’université dans la capitale (Port Moresby) et mon terrain de recherche, en plein milieu d’une zone encore peu touchée par le développement, où la vie n’était pas chère.

Seul problème: on m’engageait sur place, Rien n’était prévu pour assurer mon déplacement sur les 15,000 kilomètres qu’il y a entre le Saguenay et la Nouvelle-Guinée.

C’était là une belle occasion pour être imaginatif. Je voulais partir à l’aventure. J’allais la vivre pleinement, cette aventure.

Il y avait évidemment l’avion. En 2 ou 3 jours, j’aurais été sur place. C’était la solution Ça aurait été plus facile. Mais il y avait aussi la voie maritime.

Justement un grand voyageur, André Hanssens, mon professeur de littérature française au collège, m’avait déjà parlé du plaisir qu’il avait éprouvé à voyager d’Europe vers l’Asie et l’Amérique du sud sur les vieux cargos mixtes coloniaux de la compagnie française des Messageries Maritimes. Or, la ligne du Pacifique de cette compagnie existait toujours, reliant Marseille, les Antilles, le canal de Panama, la Polynésie, les Nouvelles-Hébrides et la Nouvelle-Calédonie. Pas pour bien longtemps, puisque les deux navires affectés à cette ligne allaient bientôt être désarmés.
J’ai donc pris les renseignements. Le voyage, avec ses nombreuses escales, prend 55 jours depuis Marseille ou 35 jours depuis Panama. La traversée ne coûte pas cher, à peine plus de $300 dollars américains entre Panama et Sydney, tous repas compris.

Il n’y a plus qu’à me rendre à Panama. Une série complexe de vols depuis Montréal vers Merida (via Boston, Philadelphie, Jacksonville et Tampa). Puis une longue série de bus locaux, y compris la célèbre ligne Tica Bus, traversant les huit pays de l’Amérique centrale sur plus d’une douzaine de jours.

Arrivé à Panama, je découvre que le navire (le SS Calédonien) sera en retard d’une bonne dizaine de jours. C’est quasiment une catastrophe puisque je n’ai alors presque plus d’argent. Pour allonger le budget, je découvre une chambre vraiment pas cher, située juste au-dessus d’une cafétéria populaire, en plein cœur du vieux centre de Panama. La chambre, toutefois, est dans un bordel ! L’endroit est à certains moments assez mouvementé, mais il est correct et sécuritaire.

L’embarquement se fait à Cristobal, à l’extrémité atlantique du canal. Nous effectuons donc la traversée du canal de Panama, de plein jour. Une belle expérience.

Puis c’est une traversée de plus d’un mois vers Sydney, avec des escales mémorables aux îles Marquises (Taiohae sur l’île de Nuku-Hiva, Papeete, Port Vila aux Nouvelles-Hébrides, Nouméa en Nouvelle-Calédonie.

À l’escale de 2 jours aux îles Marquises, j’ai été enchanté de cet endroit. J’aurais voulu débarquer pour 2 mois et continuer le voyage en prenant l’autre bateau de la ligne, le SS Tahitien, à son prochain passage. Mais comme je n’avais pas de visa, c’était impossible. Je ne pouvais pas en obtenir un sur place. Il fallait continuer jusqu’à Papeete (2 jours de navigation), obtenir ce visa et revenir ensuite aux Marquises sur une goélette (7 à 10 jours de navigation). L’idée de passer 6 semaines dans cette île me paraissait quand même bonne. J’ai eu la bonne idée d’aviser mon directeur de département en Nouvelle-Guinée par télégramme pendant la traversée vers Papeete, mais la permission de cette escale prolongée m’a été promptement refusée.

J’arrive à Sydney, où on m’octroie seulement un visa de transit, trop court pour me permettre de remonter par voie terrestre, comme je le désirais, la côte de la Mer de Corail vers Cairns avant de sauter en Nouvelle-Guinée. Je prends donc le vol direct vers Port Moresby.

En tout, j’avais effectué 10 ou 11 semaines de voyage depuis le Saguenay.

Mon travail

J’étais en Nouvelle-Guinée pour compléter mes études, par une maîtrise en géographie économique.

Dans la sphère académique australienne, dont fait partie la Nouvelle-Guinée, les études supérieures (maîtrise, doctorat,…) ne comportent à peu près pas de cours magistraux. Le cursus se limite à des séminaires, des rencontres avec le directeur de thèse et à un projet d’étude. C’est encore plus vrai lorsque l’université est petite et que le nombre d’étudiants gradués est limité.

J’allais passer une très petite portion de mon temps à l’université de Papouasie et de Nouvelle-Guinée (UPNG) avec mon directeur de thèse, mon directeur de département et certains collègues.

Et je passerais de loin la plus grande partie de mon temps sur le terrain, dans la région où on m’avait assigné un thème de recherche. Cette région était située dans les Hautes-Terres orientales (Eastern Highlands), à une altitude d’environ 1500 mètres. Le premier contact était encore bien récent, datant de moins de 15 ans. La population locale sortait donc à peine de l’âge de pierre, littéralement.

Port Moresby

La Papouasie-Nouvelle-Guinée était encore en 1971 administrée en tant que colonie australienne. Mais l’indépendance était déjà envisagée pour septembre 1975. Le pays était dans cette période intérimaire de gouvernement semi-autonome.

Port Moresby, la capitale du pays, n’avait qu’une population de 60 000 habitants. C’était pourtant la seule porte d’entrée et le lieu de toutes les décisions politiques et de toutes les fonctions administratives.

Je suis arrivé vers midi à Port Moresby, au moment où tous les vols, australiens et néo-guinéens, s’y regroupent pour transférer leurs passagers.

David Lea, mon directeur de département, m’a accueilli. Il me mène chez lui pour un repas simple en famille avant de m’entraîner à l’université pour un premier séminaire regroupant tous les étudiants gradués.

J’y fait la connaissance d’un statisticien fort intéressant, George Carrington, un polonais immigré en Australie à la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui m’invite sur le champ à aller manger chez lui ce soir là et à y rencontrer sa compagne, Lois Carrington. Notre amitié se continuera tout le long de mon séjour.

Je ne passerai que quelques semaines sur le campus de l’université. Que le temps d’établir les bases de ma recherche, et de m’équiper pratiquement pour le séjour principal dans les hautes terres. J’allais avoir besoin d’un minimum d’équipement car je devais être autonome.

Des photos de Port Moresby en 1971

Mon arrivée dans les hautes terres

Je suis parti avec mon directeur de Département, David Lea, pour le premier contact avec les hautes terres, question de me présenter aux autorités.

Port Moresby n’est pas lié au reste du pays par la route. Il faut toujours envisager le transport aérien. Nous atterrissons à Lae, la seconde ville du pays, au-delà de la cordillère centrale de l’île. Cette ville est le port où aboutit le Highlands Highway, cette route sommaire qui donne le seul accès aux régions bien peuplées des hautes terres centrales.

Nous prenons possession d’un des véhicules de l’université, un magnifique Land-Rover classique, dont j’aurai l’usage pour une bonne moitié de mon séjour. Et nous prenons la route de Goroka, la “capitale” du district (aujourd’hui province) des Hautes Terres orientales dont fait partie Okapa. Un voyage de 5 ou 6 heures.
Je quitte le climat tropical humide du bord de mer pour accéder au doux printemps éternel des hautes terres.
David me présente aux autorités régionales, et il reprend l’avion pour Port Moresby, me laissant seul pour accéder, par un chemin difficile, à la station d’Okapa.

Des photos de mon arrivée dans les hautes-terres

Okapa

Les organismes (le ministère national des transports, l’université nationale et l’université nationale australienne) qui parrainait mes recherches avaient identifié plusieurs dizaines de sujets d’études portant toutes sur les transports. La recherche qu’on m’avait suggéré de prendre visait à mesurer l’impact de la récente amélioration d’un simple chemin de xx kilomètres menant de Kainantu (1500 habitants) sur la route principale des hautes-terres jusqu’au petit poste administratif de Okapa (peut-être 300 à 500 habitants), mais améliorant l’accès routier pour une population rurale d’environ 60 000 personnes réparties en 194 villages et 6 groupes linguistiques.

Okapa était à peine un petit poste gouvernemental d’administration pour cette population de 60 000 habitants. Une bien petite clinique portant se présentant comme un hôpital, deux ou trois magasins généraux (des trade stores), le petit bureau du gouvernement avec son bureau de poste-télégraphe, et quelques dizaines de maisons pour héberger ceux qui travaillent sur place. Rien de plus.

Des photos d’Okapa

Le “Hagen Show”

Les hautes-terres n’ont été contactées que durant les années 1930. Et encore, pour certaines parties (comme les régions d’Okapa et de Gumine où j’ai résidé) ce contact n’a eu lieu qu’en 1958. La sortie de l’âge de pierre est donc récente.

L’univers coutumier des populations locales se limitait à de très petits territoires, dont nul ne sortait beaucoup. Chaque population était isolée de ses voisines par la surabondance de langue distinctes, et par des relations agressives. Chaque village était constamment en guerre avec la moitié de ses voisins, en un mouvement tournant d’attaques et d’alliances qui ne s’arrêtait jamais.

Dans un effort de pacification, l’administration coloniale australienne a songé organiser de grandes rencontres où les populations distinctes pourraient faire valoir la qualité de leurs productions agricoles et de leurs danses traditionnelles. C’était la création des deux shows annuels se tenant alternativement dans les centres de Goroka et de Mount Hagen.

Ces shows très hauts en couleur et en exotisme attirent à chaque fois touristes étrangers et nationaux. Durant cette fin de semaine, tous les avions du pays, grands et petits, commerciaux et privés, convergent au même aéroport.

Je n’allais pas rater une telle occasion. Avec une amie, j’étais parvenu à trouver des places sur un petit avion, un Beech Baron de 5 sièges, pour un aller-retour à Mount Hagen depuis Port Moresby. Or, ce jour là, il faisait mauvais. De fortes pluies avaient sévi toute la nuit, et les nuages avaient peine à lever. Le départ a d’abord été retardé. Puis le temps s’est suffisamment amélioré pour permettre le décollage.

Mais le fonds du temps était instable. Le pilote avait peine à contourner les nuages et les sommets, pour continuer de voler à vue. Nous avons finalement dû atterrir sur la piste de Kundiawa, installée sur un minuscule plateau, et attendre une mince amélioration du temps. Nous sommes finalement parvenus à atteindre l’aéroport de Mount Hagen.

Des photos d’un vol mouvementé entre Port Moresby et Mount Hagen

Le temps est demeuré maussade et pluvieux toute la journée. Les marches, parades et démonstrations du show ont quand même eu lieu, mais sous les averses et dans la boue.

Inutile de dire que ce fut un choc exotique de voir tous ces groupes divers, dans leurs plus beaux atours, qui s’étaient donné rendez-vous sur le terrain de l’exposition agricole de Mount Hagen.

Des photos du Mount Hagen Show

Le “sinsing” de la Fête Nationale à Okapa

En préparation pour une indépendance nationale qui allait bientôt se produire, la tradition d’un jour de Fête Nationale était en train de s’établir.

Chaque “station”, chaque sous-district, chaque district organisait une fête, un “singsing”, auquel chaque groupe participait.

C’était l’occasion de manifester les talents individuels et collectifs des danseurs et des chanteurs, tout en manifestant sa fierté.

Des photos d’un singsing à Okapa

La première “patrouille”

J’ai été en Nouvelle-Guinée de mars 1971 à février 1973. Le pays était encore une colonie de l’Australie, mais l’indépendance était déjà annoncée (septembre 1975).

L’administration coloniale des régions rurales se faisait par des “patrouilles” annuelles. Des “officiers de patrouille” de l’administration visitaient chaque région, chaque vallée, chaque village. C’était l’occasion d’assurer plusieurs des fonctions de base de l’état: l’enregistrement des naissances, des mariages et des décès, le recensement, la justice. Cette méthode est demeurée après l’indépendance.

L’officier de patrouille (avant l’indépendance, c’était presque toujours un Australien, ou un blanc, tout au moins) se déplaçait donc pendant plusieurs semaines avec un importante colonne d’assistants, de policiers, de porteurs, d’interprètes. Il demeurait quelques jours dans chaque gros village, ou chaque groupe de petits villages. Partout, il était accueilli dans un ensemble cases (rest houses) simplement aménagées pour cet événement annuel.

J’ai été invité à me joindre pour quelques jours à une de ces patrouilles. Je me suis empressé d’accepter. C’était une belle occasion de connaître les gens, de découvrir la vie quotidienne, de me faire de nouvelles habitudes, d’apprendre la langue de communication, le tok pisin.

J’allais moi-même bientôt devoir m’installer à Okapa, et me déplacer dans la région pour effectuer mon étude. Cette initiation (malgré son aspect très officiel) était en pratique essentielle à mon acclimatation.

Photos de ma première patrouille

Patrouille de kuru

La région d’Okapa a acquis une grande notoriété médicale en raison de l’existence locale d’une maladie unique au monde, le “kuru”. Il s’agit d’une dégénérescence neurologique mortelle, qui semble être apparue bien avant le premier contact (vers 1930) et qui est disparue il y a quelques années à peine, en même temps qu’est disparu le cannibalisme funéraire. La maladie atteignait en majorité les femmes, causant ainsi un grave débalancement social.

Après une dizaine d’années de recherche, la cause de cette maladie était encore un mystère en 1971, au moment où j’étais à Okapa. C’est pourquoi la région recevait bon nombre d’experts de toutes sortes: des experts médicaux (médecins et biologistes) surtout, mais également des experts sociaux (linguistes, anthropologues, diététistes).

Dans cette région somme toute très reculée, j’ai donc souvent pu rencontrer (et héberger) des chercheurs renommés dans toutes sortes de champs. Y compris, pendant 3 ou 4 mois, ce surdoué absolu qui allait recevoir en 1976 le prix Nobel de médecine justement pour sa recherche sur le kuru, Carleton Gajdusek.

À l’occasion, j’ai également accompagné des médecins qui faisaient la tournée de leurs patients de kuru.

Pendant un certain temps, de 1964 à 1968, la mission luthérienne locale avait construit un hôpital au village d’Awande, pour y regrouper les personnes atteintes de kuru, dans un vain espoir de les guérir. Mais la guérison n’était pas possible e la médecine d’aucune utilité.

L’hôpital a par la suite été abandonné, pour laisser les proches donner les soins aux malades, dans leur propre village.

Les photos suivantes ont été prises au cours de l’une de ces tournées médicales.

Une étude sur les routes

Ma zone de recherche était un territoire de 2000 kilomètres carrés situé entre 1000m et 1900m d’altitude dans le district (aujourd’hui province) des Hautes-Terres Orientales (Eastern Highlands). Ce territoire, le sous-district d’Okapa, avait une population de 60 000 personnes, réparties en 6 groupes linguistiques distincts, et 194 villages.

Le ministère des Transports venait d’investir une somme alors jugée importante ($A 300,000) pour l’amélioration d’une piste principale qui donnait accès au petit poste gouvernemental d’Okapa depuis la route principale des Hautes-Terres et la petite ville de Kainantu, tout en traversant presque la moitié du territoire de ce sous-district.

Mon travail était de mesurer l’impact de l’amélioration de cette piste sur l’économie de la zone, surtout en terme du début de l’intégration des populations locales à une économie monétaire.

Voici un aperçu de ces chemins bien simples, qui apportent pourtant beaucoup de bénéfices et de lliberté de mouvement aux villageois.

Des photos de routes

Chez les Kukukukus

Mon étude touchait l’impact du transport routier élémentaire sur le développement économique et social. Je portait l’essentiel de mon attention sur les populations directement desservies. L’impact semblait toucher également tous les villages situés à une demi-journée de marche de la route, et chuter dramatiquement au-delà de cette limite. Comme si les villageois ne se sentaient confortables que de marcher jusqu’à la route et en revenir à l’intérieur de la même journée.

J’ai voulu tester cette constatation en entreprenant une enquête linéaire en m’éloignant vers le sud-est de ma région de recherche.

Je projetais de traverser la rivière Lamari et de traverser en une semaine le pays des Kukukukus jusqu’au poste de Marawaka, pourtant à seulement une cinquantaine de kilomètres en ligne droite.

Photos des approches

Photos de la traversée vers Marawaka, à travers le pays des Kukukukus

Daru

La province canadienne (québécoise, en fait) des Pères Montfortains a initié la mission catholique dans la Province Occidentale de la Papouasie, qui est une des régions les moins développées du pays. Les Montfortains québécois (avec leurs communautés québécoises alliées de frères et de sœurs) ont développé les premières missions catholiques dans cette zone désolée de terres basses gorgées d’eau et de cordillères spectaculaires.

Ce sont eux qui ont créé le diocèse de Daru-Kiunga qui couvre cette province. Et ce sont eux qui continuent de le diriger, un des leurs demeurant l’évêque.

J’ai pris contact avec ces Québécois, qui étaient enchantés d’avoir la visite d’un compatriote. J’ai profité d’un vol charter (en DC3 s’il vous plaît !) organisé par le bureau de la Statistique dans le cadre du recensement national pour me rendre à Daru, la capitale côtière de la province et du diocèse.

Au cours de ce passage de quelques jours, j’ai rencontré les missionnaires et visité cette bien petite ville. J’ai failli bénéficier d’une place dans l’avionnette de la mission pour faire une tournée des missions des hautes terres du nord de la province.

Puis je suis revenu à Port Moresby par un vol multi-escales longeant toute la côte de Papouasie, pendant presque tout le vol comme seul passager d’un Twin Otter de 19 places. Il y a même eu un arrêt à Kikori, le village à l’humidité absolue, toujours à la limite de 100%, avec plus de 5,8 mètres de précipitations annuelles.

Photos de la visite à Daru

Gumine

J’ai passé les 9 derniers mois de mon séjour en Nouvelle-Guinée dans la région de Gumine (prononcer “Gouminé”), une des constituantes de la province du Chimbu. Par sa population, son altitude, son développement, la région de Gumine est bien comparable à celle d’Okapa. C’est d’ailleurs pour faire une étude comparative avec Okapa qu’on m’a demandé de faire ce séjour à Gumine.

Pendant cette période, j’étais établi dans res­thouse du village de Mul. Une cabane bien simple, mais confortable, entièrement construite de matériaux locaux. La maison disposait d’un plancher surélevé, en bambou tressé bien rebondissant, mais le feu était cantonné à la cuisine attenante.

La maison dominait un espace dégagé servant de place de marché deux matins chaque semaine. L’espace appartenait à la lignée de mon voisin, Sago Dongo, qui acceptait gentiment que j’occupe cette maison pendant mon séjour. Sago avait l’aisance et la force d’un chef de lignée. Nous avons eu une relation forte et sympathique malgré que nous n’ayons aucune langue en commun.

Photos d’un festival (singsing) à Gumine

Pour terminer

Mes remerciements à Gilles Lachance et à Évelyne Lanouette pour leur hospitalité et l’utilisation de l’équipement électronique qui m’a permis de numériser mes vieilles diapositives.