Mon "scrapbook", tout simplement

Népal 2017

Texte et les photos de Louise

Préface

Depuis que je suis jeune adulte, je rêve d’aller au Tibet. En fait ce dont je rêve, c’est d’aller dans un pays où le bouddhisme est omniprésent et où les montagnes permettent d’aller s’y perdre. Ces paysages de hautes montagnes m’attirent énormément. La philosophie zen du bouddhisme me colle à la peau. La vie a fait que c’est resté un rêve inassouvi de nombreuses années. Le film “Sept ans au Tibet” l’a ravivé en 1997.

Peu de temps après ma rencontre avec Jean-François en 2010, j’ai parlé de ce rêve. À partir de ce moment, c’est devenu un projet. Pour moi, faire de la randonnée dans ces montagnes demande une préparation physique. Je voulais donc attendre d’avoir commencé ma retraite afin d’avoir le temps de m’entraîner avant de partir. J’ai débuté ma retraite en octobre 2013.

Nous avons regardé les possibilités au Tibet. Mais la dépendance face à la Chine fait que les Tibétains ont dû renoncer en grande partie à leur religion et leurs coutumes. Nous avons vite constaté que la vallée du Mustang au Népal offrait tout ce dont je rêvais.

Cette vallée était un royaume indépendant de tradition tibétaine, vassal du roi hindou du Népal. Lors de l’invasion chinoise vers 1951, il n’a pas été envahi par le pouvoir chinois et il a pu continuer d’évoluer selon ses traditions tibétaines et bouddhistes. Il a ainsi pu conserver ses valeurs.

Nous planifions donc un voyage au Népal principalement dans la vallée du Mustang au printemps 2015. Cette région n’est accessible aux touristes que depuis ±1990. Peu de touristes peuvent s’y rendre. En 2015 un nombre limité y est admis chaque année. Nous constaterons qu’en 2017 cette limitation n’existe plus. Par contre un droit d’accès de 50 dollars US par jour, nous est toujours imposé pour pouvoir y séjourner.

Donc, en mai 2015, après 1 an½ d’entraînement, nous étions prêts à partir pour le Népal. Coup de malchance ! Dix jours avant le départ, alors que tout est prêt, il y a un gros tremblement de terre qui dévaste un bonne partie du pays. Impossible de s’y rendre. Nous devons annuler. Grande déception. Mais on se console en pensant aux gens du Népal, qui vivent bien pire. Nous ferons tout de même un voyage de randonnée en remplacement, mais dans les bucoliques champs de la Belgique.

Donc nous planifions à nouveau ce voyage au Mustang pour le printemps 2017. Ce sera du 12 mai au 2 juin afin de pouvoir assister au festival Tiji à Lo-Manthang, la capitale du Mustang. Je dois mentionner que nous ne pouvons aller au Mustang qu’accompagné d’un guide népalais. Nous irons donc avec l’agence World Expeditions. Une agence spécialisée dans les randonnées pédestres. Physiquement je suis plus prête que jamais. J’espère juste que l’altitude ne me causera pas de problèmes. Nous randonnerons et dormirons entre 3,000 et 4,000 mètres d’altitude pendant 12 jours. Cinq jours de marche, trois au festival Tiji et quatre jours pour le retour.

Nous sommes à 6 jours du départ, j’ai très hâte. Le jour où je ferai tourner un moulin à prière, je crois que j’en pleurerai de bonheur. Ce rêve entretenu depuis des années sera enfin réalité.

12 au 13 mai 2017 Québec – Katmandou

Départ de Québec à 19h30 jusqu’à Montréal. Caroline est venue nous reconduire avec Maude et Catherine. Ensuite un vol de 12 heures vers Doha avec Qatar Airways à 22h. Excellent service durant le vol autant pour la courtoisie que pour la nourriture (3 repas : un souper, une collation et un déjeuner).

Arrivée à Doha à 17h. heure locale, 7 heures de décalage avec Québec. À l’aéroport c’est le dépaysement total. Beaucoup d’hommes en djellaba, beaucoup de femmes voilées et plusieurs dont on ne voit que les yeux. C’est la première fois que je viens dans la péninsule arabique, c’est différent de ce que je connais.

Comme nous avons une attente de 10h30 avant notre prochain vol vers Katmandou, on nous offre une chambre dans un hôtel en ville. L’hôtel (le Retaj Al Rayyan) est à 20 minutes de l’aéroport. Ça nous donne l’occasion de voir un peu la ville. D’anciens bateaux illuminés dans la baie. De grands édifices qui rivalisent d’originalité architecturale. Des stationnements pour auto avec des voiles en tissus qui forment un toit pour les garder à l’abri de la chaleur. Il fait 33°C. Douche et dodo à 19h, heure locale.

14 mai Katmandou

On se réveille avant le cadran, un peu après minuit. Nous devons prendre le minibus à 01h. Il nous ramènera à l’aéroport. Notre vol de Doha à Katmandou est à 03h25, en pleine nuit. Le décalage horaire est total. Durée du vol 5h. Nous avons pu voir plusieurs sommets enneigés qui se trouvaient au-dessus des nuages.

Quel choc d’arriver à Katmandou ! Nous partions de Doha où tout reflète le luxe et la propreté. L’aéroport y était neuf et un des meilleurs au monde. À Katmandou, l’aéroport est vieux et mal entretenu. Ça ressemble à un vieux hangar. Il faut plusieurs étapes avant d’obtenir notre visa. Personne non plus ne nous attend à la sortie. L’hôtel devait venir nous chercher. Par l’entremise d’un jeune chauffeur sur place, nous avons réussi à rejoindre l’hôtel. Ce même garçon s’entend avec cellui-ci et il nous amène à l’hôtel. Nous apprenons que c’est jour d’élection et que les autos, sauf permission spéciale, ne peuvent circuler. En chemin je découvre la ville. Elle me cause tout un choc même si j’en étais avertie. C’est désolant, tout est délabré, vieux et sale, autant les maisons que les rues. Jean-François trouve ça bizarre de voir les rues si tranquilles. Habituellement c’est infernal. Je verrai ça demain.

Après installation à notre chambre de l’hôtel Radisson, nous partons marcher dans le quartier touristique de Thamel. Il y a beaucoup de boutiques, pour la plupart petites mais bien garnies d’objets à vendre. Jean-François me dit que le délabrement de la ville est comme c’était auparavant. Ce n’est pas dû au tremblement de terre d’il y a deux ans. Nous avons vu un bureau de vote à l’intérieur d’une cour. Ce qui nous a surpris c’est la grosseur du bulletin de vote. Il mesurait sûrement 50 x 50 cms.

On voit peu les montagnes autour de la ville, car il y a des nuages. Il fait 27°C. C’est mi-ensoleillé, mi-nuageux. Il y a même quelques gouttes de pluie en après-midi. Vers 15h la fatigue nous rattrape. Nous retournons à l’hôtel. Petite sieste de 2 heures puis souper au buffet de l’hôtel. Jean-François “qui n’exagère jamais”, a pris plusieurs plats indiens qui l’ont fait longuement pleurer et lui ont laissé la bouche et les lèvres en feu à la fin du repas.

Toute la journée nous avions aperçu la préparation d’une salle ainsi que de la terrasse pour un mariage. Vers la fin de notre souper, nous entendons une fanfare devant l’hôtel. C’est l’arrivée des invités du mariage qui dansent au son rythmé d’une fanfare. Nous les observons pendant au moins une heure avant leur entrée dans la salle. Tous sont habillés très chics, et les femmes avec leurs saris d’apparats avec des dorures sont superbes. Le marié, un homme d’âge mûr, arrive en dernier dans une voiture décorée de fleurs. D’ailleurs les fleurs abondent aussi dans la salle de réception. Lorsqu’il sort enfin de l’auto, un jeune garçon le suit en le protégeant d’un dais. Curieusement je n’ai pas pu identifier la mariée. J’avais déjà vu un mariage indien à la télé, mais en vrai, c’est très émouvant. J’ai eu les yeux dans l’eau plusieurs fois dû à l’émotion.

Une bonne nuit de sommeil nous attend.

15 mai Katmandou

Après déjeuner nous partons marcher dans la ville. Nous aimerions repérer des endroits où on pourrait acheter des kameez et des saris. À la suggestion d’un commis de l’hôtel nous nous rendons dans le quartier Assan.

Aujourd’hui la ville est vivante. Il y a du monde partout. Les rues sont pleines, surtout des motos mais aussi des autos, des taxis, de vieux bus de toutes les grosseurs, des vélos de toutes sortes, incluant des pousse-pousses dans la zone touristique, des rickshaws, des minibus à 3 roues, des chiens errants qui dorment sur les trottoirs ou sur le bord des rues, des vaches sacrées et des piétons. Tout ce monde se croise tant bien que mal. Chacun doit prendre sa place en respectant l’autre. Difficile apprentissage de ma part.

Les rues souvent de terre sont pleines de trous. Lorsqu’il pleut ça devient de la boue. Jean-François dit que Paris au XVIIième siècle devait être ainsi. La ville est sale. Nous avons vu des gens aller vider leur poubelle sur le bord de la rue.

Des poteaux électriques partent des centaines de fils entremêlés et certains de ces fils pendent presque jusqu’au sol. Les trottoirs ont des tuiles de béton, mais il en manque souvent plus de la moitié et l’autre moitié est à des niveaux variables. Il faut toujours regarder où l’on marche.

On peut voir dans la ville des temples, des autels et de vieux bâtiments qui autrefois ont dû faire la fierté de Katmandou. Il y a de la construction et des réparations mais ça aussi c’est fait avec les moyens du bord.

Au quartier Assan il y a effectivement beaucoup de commerces de tissus mais les boutiques sont toutes petites; on se sent mal à l’aise d’aller y voir et s’informer sans acheter. Tout-à-coup nous voyons une boutique qui ressemble un peu plus à nos commerces. En y entrant, nous sommes bien accueillis. On monte à l’étage, on enlève nos souliers pour s’asseoir sur un matelas sur le sol. Et là la vendeuse nous sort une quantité de saris qu’elle étend devant nous. Nous nous sentons à l’aise. C’est une entreprise familiale. On nous offre une tasse de thé. À l’étage inférieur, le même manège s’est poursuivi pour le kameez. Il est arrivé d’autres femmes qui ont participé à leur façon à la vente. On a dû rester environ 2 heures. On a acheté un sari et deux kameez dont un qui sera cousu sur mesure et que l’on reviendra chercher à notre retour du Mustang.

Dîner de momos pour moi et de dal bhat pour Jean-François dans le quartier Thamel. Retour à l’hôtel pour notre rendez-vous à 16h30 avec notre guide, Samdé, et les autres voyageurs. Un couple australien, Fay et Phil, puis une Anglaise qui vit en Nouvelle-Zélande, Sophie. Le guide nous renseigne sur la randonnée et ses exigences et nous remet notre fameuse poche rouge (moi c’est le sac numéroté #491).

Souper au buffet de l’hôtel. Un groupe de chinois très bruyant arrive en même temps que nous. Nous apprendrons le lendemain que leur vol avait été annulé. On remonte à la chambre sans traîner après le souper.

16 mai Katmandou

Ce matin à 09h nous avons rendez-vous avec le groupe pour une visite de 2 temples à Katmandou. Nous nous y rendons en minibus. Si ça se peut c’est encore plus terrible de circuler en auto qu’à pied. Comme en Argentine, pas de stops ni de feux de circulation. Chacun occupe la place qu’il peut prendre. Capharnaüm, je ne voudrais pas conduire dans cette ville. En plus, vu l’état des routes, on se fait secouer en tout sens.

Premier arrêt, un temple Hindou, le Pashupatinath. Tout d’abord nous voyons en face de nous, de l’autre côté de la rivière (Bagmati), deux autels où l’on est en train de brûler des corps. C’est un cérémonial universel pour les Hindous après la mort. La famille s’occupe de brûler le corps et ensuite ils jettent les cendres dans la rivière qui se doit d’être un affluent du Gange pour permettre la réincarnation. Ça sent le bois et pas la chair brûlée. Tout près il y a un hospice où les gens en phase terminale attendent la mort. Les membres de la famille peuvent y camper sur la galerie. Ça nous semble vieux et insalubre.

Le temple principal est ouvert seulement aux Hindous qui vont faire des offrandes (des fleurs surtout) en espérant des faveurs. Il y a beaucoup de monde, des touristes et des pèlerins.

Deuxième arrêt, un temple bouddhiste, le Bodnath. C’est sur le haut d’une colline. Le temple a la forme d’une pyramide. En bas il y a des moulins à prière tout autour. Plus haut ce sont les yeux de Bouddha et le sommet est doré. On ne peut pas entrer dedans, car c’est un gros bloc de maçonnerie. On en fait le tour, tout en récitant le mantra. Il y a beaucoup de moines car il y a un monastère en face. J’ai fait tourner des moulins à prière, ça m’a ému. Par contre ça m’a semblé trop touristique. Ça manquait de spiritualité.

Nous avons visité une école de thanka à côté du monastère. Ils reproduisent le temple de façon abstraite avec de la peinture sur toile. Ils utilisent un très fin pinceau en poil de chat sauvage. C’est fait de très fines lignes de peinture de 5 couleurs. Les couleurs bouddhistes. Ils reproduisent aussi le mandala et la roue de la vie. On peut dire que c’est un travail de moine. D’ailleurs il y en avait un dans la pièce assis devant ses tables de prière. Il y avait aussi une représentation du mandala en sable.

Ensuite dîner dans un resto qui offre une belle vue sur le temple. Puis retour à l’hôtel où on prépare nos bagages pour demain. Un saut à la piscine et souper à l’hôtel.

17 mai Katmandou – Pokhara

Lever à 05h ce matin pour déjeuner à 06h. Suivi du départ vers l’aéroport, le vol vers Pokhara est prévu à 08h. Finalement nous partirons à 08h30. Durant le vol, même si c’est nuageux, nous pouvons voir plusieurs sommets enneigées. C’est très beau. Vol court : environ 25 minutes.

À 09h30 nous sommes au campement de World Expeditions. Une tente nous est allouée avec des lits de camp. Ici c’est un campement permanent, il y a donc des installations tel que toilette, douche et un abri repas. Nous sommes en fin de saison pour les randonnées au Népal car la mousson est sur le point de débuter. Donc sur le site il ne reste que nos 4 tentes. En haute saison il y en a beaucoup plus. Nous sommes libres pour le reste de la journée.

Je goûte à une carambole fraîche cueillie sur le site et offerte par le gardien. Il y a beaucoup de végétation et d’oiseaux. Même si c’est à la même latitude que Katmandou, c’est à moindre altitude : 820 mètres plutôt que 1,800. Donc on se retrouve dans un climat tropical. Après dîner, une sieste pour nous car il y a du tonnerre et l’orage menace. Mais au réveil le ciel est dégagé. Nous partons donc marcher sur le bord du lac et dans la ville. À notre grande surprise, nous voyons les sommets enneigées au nord de la ville. Le soleil les éclaire magnifiquement. Nous découvrons une ville qui est touristique, mais pas trop, une ville à la campagne. Les rues sont pavées et assez propres. Nous longeons le lac puis le début de la rivière. Il y a de beaux parcs, des fleurs et une végétation luxuriante. Nous arrêtons dans un café italien prendre une bière et on nous offre une pointe de pizza en prime. Il fait très chaud et c’est humide, la bière fait du bien. Retour au camp pour le souper à 18h30. Coucher à 20h car on se lève à 04h30.

18 Mai Pokhara – Jomsom – Kagbeni

On se lève tôt pour prendre l’avion vers Jomsom. Nous passerons de 820 mètres à 2,743 mètres d’un coup. Il faut que le temps soit dégagé car les pilotes volent à vue à travers les montagnes. Le matin au lever du soleil, il y a moins de nuages qu’en journée.

Donc nous sommes à l’aéroport à 05h50. Le ciel est clair, on pourra décoller. Sinon nous aurions dû nous y rendre en jeep et ça prend 9 heures sur un très mauvais chemin. J’avais peur de prendre ce vol car c’est un petit avion mais, quand j’ai su que je pourrais rouler 9 heures en jeep au lieu de 25 min de vol, j’ai passé par dessus ma peur instantanément. Le vol est de toute beauté. C’est le lever du soleil et les sommets enneigés brillent. Nous en voyons de tous les côtés. Nous passons par dessus des cols et frôlons des parois rocheuses. Finalement l’avion n’était pas si petit que ça. Je croyais que ça tanguerait beaucoup, ce qui n’a pas été le cas. Je me suis dit durant le trajet que si l’avion tombait ce serait un très bel endroit comme sépulture. Le vol a passé très vite et c’était fabuleux.

Arrivée à Jomsom, petite ville très active, beaucoup de touristes. Nous rencontrons nos sherpas et nos bagages seront transportés par des chevaux.

Départ de la randonnée à 08h. Nous marchons sur une route de terre caillouteuse.Il fait beau et chaud. Nous en aurons pour ±4 heures jusqu’à Kagbeni. La vallée où coule le Kali Gandaki est très large, nous la suivons. Le seul déplaisir ce sont les jeeps et les bus qui sont nombreux et qui font de la poussière. Nous pouvons observer à droite la chaîne de l’Annapurna et à gauche celle du Nilgiri. Toutes les deux à plus de 8,000 mètres. Nous ferons deux pauses durant le trajet qui se fait très bien car nous demeurons toujours très près de la rivière donc dans le fond de la vallée. Vers le milieu de l’avant-midi, le vent se lève tout d’un coup. Quel vent, aussi fort que nos vents de tempête d’hiver. Il ne lâchera pas de la journée. La poussière qu’il soulève est parfois gênante.

Arrivée à Kagbeni (2,850m) à 11h30. Le dîner est servi par nos cuisiniers dans un lodge. Nos tentes sont aussi dans la cour de ce même lodge.

Après dîner nous découvrons le village. Tout à fait tibétain. Il y a un chörten, les rues sont tortueuses et elles passent fréquemment sous les maisons. Un petit cours d’eau parcours le village et il sert à laver le linge, faire la vaisselle, arroser les rues et faire le plein des bidons d’eau. Il y a des animaux dans les rues.

Par la suite une petite sieste suivi d’une visite d’un monastère bouddhiste. Lieu sacré où vivent 50 moines. Ils disent leurs prières dans ce lieu le matin et le soir durant ±2 heures chaque fois. Dans ce village il y a de nombreux moulins à prières. J’ai pu en profiter à mon goût. C’est un moment attendu de ma part. Ça m’a ému, j’ai souhaité pleins de bonnes choses à tout mon monde.

Souper et coucher tôt.

19 mai Kagbeni – Chele

Aujourd’hui 6 heures de marche de prévu entre Kagbeni et Chele (3,050m). Hier notre guide Samdé avait passé beaucoup de temps à régler les permis de séjour au Mustang. Mais ce matin il a fallu encore 45 minutes avant que tout soit réglé. Départ à 08h du site de camping mais, avec l’attente, départ véritable à 9h.

Que de beaux paysages, grandioses. Des montagnes rocheuses, un peu comme en Argentine ou encore en Turquie. Très peu végétation sauf là où il y a des villages. Aujourd’hui peu de sommets enneigés visibles. Nous suivons de plus loin le Kali Gandaki.

C’était plaisant de marcher. Nous avions deux montées importantes et j’étais bien heureuse de pouvoir suivre facilement le sherpa nommé Thula. Grâce à mon entraînement je sens que j’ai la force qu’il faut.

Gros soleil, demain je mettrai des manches longues car le soleil tape fort.

C’est aussi venteux qu’hier et la poussière est très présente. Elle s’infiltre partout, le nez les yeux, les oreilles et la gorge. J’ai finalement mis un bandeau sur ma bouche et mon nez, comme le sherpa. En soirée nous avons même dû fermer la tente car le sable entrait à pleine porte. Ça fait du bien de se débarbouiller une fois arrivé à Chele pour enlever toute cette poussière.

On se sent vraiment au Tibet. Les gens, leur habillement, les maisons, les lieux de recueillement bouddhiste, les drapeaux et les couleurs.

Nous avons dîné dans un lodge typique à Chhusang (se prononce Tsutsang).

Arrivée à Chele à 15h.

Nos tentes sont en haut du village et notre tente repas n’a pas résisté au vent. Donc le thé et le souper ont été servis dans la salle à manger du lodge. Jean-François, qui avait étendu sa chemise sur la corde à linge, croyait l’avoir perdue à tout jamais. Le vent l’avait emporté. Nous l’avons retrouvée après avoir cherché plusieurs minutes, de l’autre côté du mur qui entourait notre site de camping.

N.B. Les repas sont toujours cuisinés par le personnel de notre agence même si nous mangeons dans la salle à manger des lodges. Ils utilisent leurs propres ustensiles et vaisselles qu’ils lavent à l’eau bouillante pour éviter que l’on soit malade.

20 mai Chele – Syangboche

Tout d’abord j’ai rêvé cette nuit à trois morts. Il semblerait que ça veut dire une naissance. Est-ce que bébé #11 serait né le 19 mai vers midi ? (Mais non il est né le 30 mai et se nomme Hector). C’est connu : en altitude nous rêvons plus.

Une grosse journée de marche s’amorce, 7 heures de marche avec 4 cols à franchir. Samdé a raccourci le trajet d’une heure parce que le groupe est lent. C’est le couple australien qui est le plus lent. Je suis très fière de ma performance. Jean-François et moi sommes ceux qui ouvrent la marche derrière le sherpa. Le plus haut des cols était à presque 4,000 mètres. Pas de problème d’altitude de ma part sauf l’essoufflement augmenté lors des ascensions.

La température est belle ce matin. Le vent se lève vers 10h comme les derniers jours. Il augmente graduellement, très présent en après-midi. Il amène des nuages et ça se couvre complètement vers 16h. Nous arrivons au camp juste avant.

Nous couchons à Syangboche (3,800m) au lieu de Ghiling comme prévu.

Encore une journée merveilleuse. Nous longeons des falaises, traversons des villages coquets, surtout Samar (3,860m). Les paysages sont encore une fois de toute beauté. Au loin les sommets enneigés dont la région du Samodar – Saribung là où Jean-François a fait du trekking il y a 3 ans.

Nous constatons que la région du Mustang est vivante économiquement. Ils construisent une route. Les lodges sont occupés par les touristes. Ils reçoivent de plus en plus de touristes. Les enfants vont à l’école. On ne sent pas la pauvreté comme à Katmandou.

C’est spécial car il y a beaucoup de gens qui font la même randonnée que nous. Tout le monde veut se rendre à Lo-Manthang pour le festival Tiji. Nous rencontrons les même personnes dans les lodges et sur la route, on se croise fréquemment. On dirait un pèlerinage. Il y en a d’autres qui s’y rendent en jeep. C’est beaucoup moins méritoire. En 2015, au festival Tiji, il y avait peu de monde à cause du tremblement de terre. L’année dernière il n’y en a pas eu en signe de deuil car le roi du Mustang est mort. Alors cette année on dirait que nous serons nombreux.

Les repas sont fantastiques. C’est toujours très bon et abondant. Plats chauds aux 3 repas.

21 mai Syangboche – Tsarang

Aujourd’hui c’était une journée très longue. Neuf heures de marche avec seulement 45 minutes de pause pour le dîner. Tout allait bien pour moi, mais après dîner j’ai eu un moment de grande fatigue. Il restait encore trois heures de marche dont un col à 4,000 mètres. J’ai réussi à le faire mais le plaisir n’y était plus.

Commençons par le début. À 07h30 nous partions de Syangboche. Le ciel était couvert mais ça semblait vouloir se dégager. Nous avons eu quelques gouttes de pluie et la montagne près de nous s’est recouverte d’une fine couche de neige. Par la suite le ciel s’est rapidement dégagé et il y avait un vent léger. Après dîner il est devenu violent comme d’habitude.

Nous avons franchi deux cols à 4,000 mètres. Je me répète mais les paysages sont magnifiques. Des vallées profondes, des rochers de couleurs et de formes variés.

Nous dînons à Ghami. Trop rapidement à mon goût, j’aurais pris un peu plus de repos.

En partant de Ghami, nous avons croisé le plus long mur Mani du Mustang(260m). C’est un mur de pierre où les gens déposent des pierres gravées et/ou peintes. Ces pierres gravées ce sont des prières en alphabet tibétain. Il peut aussi y avoir des sculptures de terre cuite en forme de cône. Bien sûr les gens qui déposent ces pierres espèrent obtenir des faveurs. Très beau.

Arrivée a Tsarang (3,560m) à 16h40. Fatigués, les jambes en compote. Nous nous lavons et faisons un repos jusqu’au souper à 18h30, sautant le “tea time”. Après le repos je me sens mieux.

Nous avons encore aperçu beaucoup de chantiers de construction de la route. À mon avis le Mustang ne sera jamais plus pareil car l’accès y sera trop facilité. Je suis heureuse de l’avoir découvert avant ce temps.

Malgré la fatigue de l’après-midi, je suis très heureuse d’être ici et de vivre cette aventure. Cette longue marche me laisse l’impression d’apprendre à persévérer. Mais il faudra que j’améliore ma patience dans ces moments.

Alors que nous venions de nous coucher vers 20h, nous avons entendu de la musique venant du monastère. J’ai hâte à demain pour découvrir ce village.

22 mai Tsarang – Lo-Manthang

Avant de partir de Tsarang, nous sommes allés voir les ruines du palais royal. On ne peut y entrer, c’est trop dégradé. Puis nous sommes allés visiter le monastère. Il date du XIIième siècle. C’est impressionnant, plus grand que celui de Kagbeni. On y voit des bouddhas en or et d’autres en image. Il y a des centaines de livres écrit en tibétain sur du papier épais. Un des moines nous dit que chacun des livres est lu au moins une fois par année. Il y a aussi 2 gros tambours, des cymbales et des cloches. Pour entrer dans les monastères on doit enlever nos souliers et avons interdiction de prendre des photos de l’intérieur. Il y a 50 moines qui y vivent, dont plusieurs enfants. Il y en a déjà eu 1,000. Nous avons vu les enfants prendre leur déjeuner dans la cour. Ce n’était qu’un bol de riz avec un peu de sauce. Ils mangent avec leurs doigts (ceux de la main droite obligatoirement). Bien sûr j’y ai fait tourner plusieurs moulins à prière.

La marche de 4h30 vers Lo-Manthang est un peu moins spectaculaire que les autres jours. Le ciel est ensoleillé mais il y a des nuages cachant les sommets enneigés. Le fort vent et la poussière nous accompagnent toujours. Nous longeons une vallée où se trouvent plusieurs maisons troglodytiques

Nous découvrons Lo-Manthang en traversant un col. Je ne le reconnais pas car je ne vois pas le mur rouge qui entoure la ville. Nous constaterons plus tard que des maisons ont été construites à l’extérieur de ce long mur. C’est pourquoi, de loin, on ne le voit pas.

Nous arrivons à Lo-Manthang à 13h40 pour dîner. Nous sommes campés dans une cour, derrière un mur de pierre donnant sur la rue, près de l’entrée de la vieille ville. Pas de lodge à proximité comme les autres soirs. Nous utiliserons notre tente repas pour la première fois. Et il ne faut pas oublier de mentionner la très petite tente “chiotte” qui elle nous est habituelle. C’est basique comme installation. Un petit trou dans la terre, par dessus un simple banc de toilette sur trépied.

Par la suite nous nous rendons à la place du festival. Il y a beaucoup de monde, la place est toute petite. On demande 1,500 roupies (15 dollars) par personne par jour pour pouvoir photographier. Donc je n’ai pas photographié. Ça démontre tout de même le côté malheureusement devenu touristique du festival. Il y a d’ailleurs beaucoup de touristes qui prennent beaucoup de place et de photos sans respect du côté spirituel de la cérémonie. Ça me dérange.

Il y a beaucoup de jeunes moines (6 à 12 ans environ) qui assistent aux célébrations. Quelques-uns, adolescents, jouent des cymbales et de longues trompettes ainsi qu’un tambour. Au centre de la place des moines en habits colorés sont arrivés pour danser. Ils portent de vieux habits dont le tissu est très usé et même troué. C’est comme si ça avait été mangé par les mites. Ils ont de drôles de chapeaux jaunes sur la tête. La danse est longue et répétitive, comme la musique d’ailleurs. On a l’impression qu’ils cherchent à tomber en transe. On y reste durant environ 30 minutes puis on va marcher dans la ville, j’ai hâte de la découvrir mieux demain.

“Le festival Tiji dure 3 jours. Ça retrace l’histoire de la chasse aux démons. Le personnage principal doit sauver son peuple d’un terrible démon qui cause désolation et peur afin de détruire la société. Le danseur principal doit danser 52 danses magiques, normalement avec un masque et un costume différent pour chacune d’entre elles. Le danseur qui effectue cette performance ardue et cette rengaine difficile est toujours un vieux moine de Lo-Manthang. Il effectue une retraite solitaire de trois mois dans le monastère, pour préparer son esprit et purifier son corps avant la cérémonie.”

23 mai Lo-Manthang

Ce matin, c’est plus relax. Lever à 07h plutôt que 06h. Après déjeuner, nous partons visiter les 3 monastères de la ville. Le premier, et le plus récent, est peu intéressant. Le 2ième est le plus ancien et il y a un gros bouddha au fond. Il est face au palais royal et le roi pouvait le voir de son palais par une petite fenêtre rectangulaire percé dans le mur du monastère. Le 3ième était fascinant car vivant. Des moines en prière avec leurs instruments de musique. Moi qui croyait cette religion différente des autres, je suis très déçue. C’est culturellement intéressant de voir ça, mais ça reste une religion. Je m’explique, les gens doivent croire tout ce qui est professé et ça oblige à pleins d’obligations superflues.

La ville ressemble aux villages que nous avons vu jusqu’à présent. Des rues étroites en terre, un cours d’eau canalisé pour usages multiples et le même type de maison. C’est seulement un peu plus grand et il y a un mur qui l’entoure.

En après-midi nous nous rendons au festival pour 13h, mais à 14h ce n’est pas encore commencé. On en profite pour aller magasiner un collier et un moulin à prière. Comme j’hésitais car je trouvais ça trop cher, Jean-François m’en a fait cadeau. Je l’en remercie beaucoup. Comme ce n’est pas encore commencé après notre achat, on retourne au camping et nous irons lorsque nous entendrons les trompettes.

La place qui est petite, est noire de monde. Pas de place pour s’asseoir, le soleil est très chaud et il y a de la poussière. Les cérémonies du festival sont longues et monotones, Jean-François dit que ça ressemble à nos cérémonies du samedi saint. Par contre aujourd’hui il y a beaucoup plus de Népalais qu’hier, hommes, femmes et enfants. Ça semble une fête pour eux, les enfants mangent des bonbons, dans le même contexte que nous de la barbe à papa. Nous avons vu la danse de 2 squelettes, ils ont même réussis à me surprendre et me faire peur. Les costumes étaient différents et beaux mais les danses et la musique se ressemblent.

Ce matin lorsque nous marchions dans les rues, il y avait 2 petites filles d’environ 10 ans qui jetaient des cailloux sur les passants du haut du toit d’une maison. Au retour on ne se méfiait pas, Jean-François était devant moi et une trame d’eau venant du toit l’a raté de peu. Imaginez le plaisir des petites filles.

24 mai Lo-Manthang

Aujourd’hui dernier jour du festival Tiji.

Hier, Samdé nous a proposé de se rendre à la frontière chinoise et de visiter des troglodytes. On irait en jeep pour 50 dollars US chacun.Tous acceptent et le départ est prévu pour 07h30. Ce matin le départ est repoussé à 09h30. À 10h le chauffeur avec son jeep n’est toujours pas arrivé. Il semblerait qu’il aurait d’autres engagements avant nous et qu’il ne pourra pas être ici avant 11h. On ne veut pas manquer la fin du festival et on remet en question la fiabilité du chauffeur. Finalement Samdé trouve quelqu’un d’autre et on part à 10h30.

Le chemin est très mauvais, on se fait brasser de tous les côtés. Après ±1 heure de route, les 2 autres filles du groupe avaient tellement peur de la route et des précipices, qu’elles ont dit “Si vous voulez continuer, continuez sans nous et vous nous reprendrez au retour”. Donc difficile de les laisser sur la route où il n’y a pas âme qui vive, donc on rebrousse chemin. C’est vrai que la route était mauvaise mais on était presque rendu. Jean-François et moi sommes très déçus.

Au retour on s’arrête au village de Chhoser visiter Sija Jong Cave. Ce sont des troglodytes assez haut sur la montagne. Ils ont aménagés des échelles et on a pu visiter 4 étages et vu de nombreuses chambres et de grandes fenêtres donnant sur le vide. Les gens devaient être petits dans le temps, car les plafonds sont très bas.

Dans le même village on visite un monastère et ce qu’il a de spécial, c’est qu’il est creusé dans la montagne. Son nom est Lo-Nifu Gumba.

Puis retour à Lo-Manthang à 13h40 pour le lunch. Tout de suite après on se rend au festival, on ne veut pas manquer la fin.

Pour la dernière cérémonie les moines se déplacent en dehors des murs de la ville, dans un champ. Les gens sur la place du festival suivent. Mais nous devons passer par l’unique porte de la ville, ce qui crée un embouteillage. Les Népalais se collent facilement sur nous. Comme nous ne sommes pas habitué à cette promiscuité, c’est inconfortable. Le cérémoniant, toujours le même, a lancé une flèche avec un arc à moins de 5 mètres de lui. Ensuite, il a présenté à tour de rôle 5 sculptures de beurre avec une branche d’arbre trônant au milieu. Il les a renversées à ses pieds avec beaucoup de décorum. Des civils ont aussi tiré des coups de feu avec de vieux fusils avec une fourche au bout.

Finalement je ne deviendrai jamais bouddhiste. Les moines sont dans leur monde, je ne comprends rien à ce qu’ils font. En plus ils se font vivre par le pauvre peuple. Les Tibétains qui assistaient au festival ne participaient pas, ils regardaient comme nous. Les religions j’y ai renoncé depuis des années et ce sera pareil pour celle-ci. Le spectacle en valait tout de même le déplacement. Comme quoi le rêve et la réalité, c’est deux.

P.S. Voyager en groupe n’est pas toujours facile.

25 mai Lo-Manthang – Ghami

Première journée du retour. Alors que nous avons pris 5 jours pour aller, nous n’en prendrons que 4 au retour.

Donc aujourd’hui lever à 05h30 pour un départ de Lo-Manthang à 07h. Nous suivrons un chemin légèrement différent. Toute la journée nous serons sur des sentiers. Beaucoup plus intéressant que sur la route. Ce n’est pas le même chemin que nous avions pris pour venir. C’est donc nouveau aujourd’hui. Très beaux paysages.

La ville de Lo-Manthang se vidait de ses touristes aujourd’hui. Il y avait donc beaucoup de monde sur le sentier. On pouvait voir à l’avance où on allait passer à cause des gens devant nous.

Ce matin, j’ai passé un col à 4,320m, c’est mon record d’altitude à vie. Malgré la longueur de la marche,(8h) et 2 cols à plus de 4,000 mètres, j’ai apprécié beaucoup. J’ai fait peu de pauses. C’est la journée où j’ai eu le plus de facilité. Nous avons vu des yaks avec quelques veaux, un troupeau sauvage c’était impressionnant. Ce sont de gros animaux qui, pour moi. ressemblent à des bisons. Très belle journée.

Comme d’habitude ce matin soleil et peu de vent. Mais en après-midi, le ciel s’est couvert et le vent a pris beaucoup de force. À l’aller nous l’avions dans le dos mais aujourd’hui et les jours à venir nous l’aurons de face. En soirée on se sent le visage comme si nous avions été au soleil toute la journée.

Nous dînons à Ghar Gumba et visitons le monastère. Il a été construit au VIIIième siècle et c’est le plus vieux du Mustang.

Nous avons longé des rochers rouges près du village de Dhakmar. Au soleil ce doit être encore plus beau.

On s’arrête pour la nuit à Ghami (3,510m) dans la cour d’un lodge. Très joli petit village.

26 mai Ghami – Samar

Pour moi aujourd’hui, fin de journée difficile. J’ai très mal dormi la nuit dernière et je me suis levée fatiguée. Ce devait être une journée de 6 heures mais ça en est devenu une de 9 heures.

Départ de Ghami à 07h30 et arrivée à Samar à 17h30. Il y a eu plusieurs grosses montées et descentes, dont 2 cols à 4,000 mètres.

On s’est arrêté pour le lunch à Syangboche. On est donc en terrain connu. Pour ne pas refaire le même chemin qu’à l’aller (à la suggestion de Jean-François), nous sommes descendus dans une gorge plutôt que de monter vers le col. Très beau cette gorge, étroite et profonde. Samdé n’avait jamais pris cette route. Rendu en bas au lieu de traverser la rivière tout de suite, on s’est rendu quelques mètres plus loin, car il y a un petit monastère dans une belle caverne. Il faut monter 260 marches pour l’atteindre. Je décide de ne pas y aller pour me reposer et de les attendre en bas. J’ai bien fait même si je ne savais pas ce qui nous attendait plus loin. J’étais confortablement étendue sur une roche au soleil en écoutant l’eau de la rivière. J’ai gardé les bagages des autres, ce qui a permis à notre sherpa d’y aller.

À leur retour après avoir traversé la rivière, nous avons débuté l’ascension. La profondeur de la gorge a été estimé à ±500 mètres. Ça nous a donc pris 2 heures pour remonter, et la pente était abrupte. Je peux dire que le temps passé dans la gorge a été le meilleur moment de ma journée. J’avais retrouvé mon énergie. Après, ça s’est gâté.

Dès que nous avions remonté la gorge et atteint l’autre côté de la montagne, nous voyions le village de Samar en bas. C’est là que nous couchons ce soir. Je nous croyais donc rendus, ou presque. Nous n’avions qu’à redescendre cette montagne. Grave erreur de débutante, je n’avais pas conscience que des obstacles peuvent devoir être franchis.

Il y avait deux rivières à traverser avant d’y arriver. Donc 2 descentes vers les rivières au fond des vallées et 2 remontées. Après avoir franchi la première rivière, je nous croyais arrivé. Mais non il en restait encore une autre. Là, j’ai craqué. Trop de fatigue. Je voulais rester sur place. Je ne voulais plus bouger. Malgré les offres d’aide de Jean-François, je l’ai envoyé promener. J’étais mieux de rester seule. Comme je l’ai déjà dit, plus de 6-7 heures de marche par jour, je trouve ça difficile. Ma bonne résolution d’être plus patiente a pris le bord. Une fois seule j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai fait le dernière partie du trajet très lentement, en pleurant et en rageant.

Malgré mon attitude envers Jean-François, il m’attendait à l’entrée du village et m’a offert de l’eau sans un mot. Jean-François, je t’aime. Arrivée au camping, il a installé mes choses et j’ai pleuré. après ça tout est rentré dans l’ordre. Lavage, souper et dodo.

On dort près d’une rivière à côté d’un moulin à prière hydraulique, activé par un torrent. J’espère que la nuit sera bonne. Je le crois, car entendre l’eau couler ça calme.

27 mai Samar – Kagbeni

J’ai peut être trouvé une explication à ma fatigue d’hier. Ce matin au lever le nez me coulait comme une champlure. Ça y est j’ai attrapé le rhume de Jean-François. J’ignore comment on a pu prendre ce rhume. Peut-être par les enfants qui ont tous la morve au nez et qui nous touchait allègrement. D’ailleurs tous ici se touchent avec grande facilité.

Premier matin où on se lève et que le ciel n’est pas dégagé, mais pas de pluie. En fin d’avant-midi le ciel s’éclaircit et nous aurons de bonnes périodes ensoleillées. Cependant le vent se lève aussi. Il devient extrêmement fort lorsque nous rejoignons les rives du Kali Gandaki. Jean-François évalue les rafales à 100km/h.

Vent de face, nous l’avons combattu durant plusieurs heures. À plusieurs reprises nous avons dû dû l’affronter en nous retournant pour nous ancrer au sol afin de ne pas perdre l’équilibre. Les grains de sable nous piquaient les jambes.

Nous sommes partis de Samar pour se rendre à Kagbeni. Nous passons de 3620m à 2800m. Donc la marche de 6h30 sera surtout en descente. Dur, dur pour mes pieds. Comme c’est un trajet que nous avons déjà fait, je sens le retour à la maison.

Nous dînons tôt à Chhusang car après il n’y a plus de village où nos cuisiniers peuvent s’installer.

Coucher au même endroit qu’à notre passage précédent.

28 mai Kagbeni – Jomsom

Voilà c’est notre dernier jour de trek.

Au déjeuner Jean-François a goûté à de la tsampa. C’est un gruau d’orge grillé. Il avait demandé à Samdé de pouvoir goûter à du chang (bière d’orge), du thé au beurre salé et/ou de la tsampa. Ce sont des spécialités locales. C’est pour lui faire plaisir qu’il lui a procurer de la tsampa. Le thé salé c’est plus difficile à trouver. Du chang, il avait peur qu’il soit malade. Pourquoi ? Parce que le chang est une bière domestique à fermentation spontanée, quelquefois aidée par la mastication de la “brasseuse”; des risques possibles !

Le trajet ne sera pas long aujourd’hui et c’est presque planche. Nous marchons de 07h30 à 10h, et souvent dans le lit de la rivière. Nous sommes partis tôt pour éviter les vents forts qui se lève en milieu d’avant-midi. La journée d’hier nous a convaincu de demander à Samdé de partir tôt. Le temps est nuageux mais ça se dégage en après-midi. Comme prévu le vent a pris de la vigueur en fin d’avant-midi. Mais nous étions arrivé à Jomsom.

En chemin nous avons traversé un pont suspendu (aller-retour) au dessus du Kali Gandaki, celui qui relie le village de Pangling. C’était juste pour le plaisir car nous n’avions pas à le traverser. Rendu au milieu du pont, nous croyions qu’un troupeau de moutons s’engageait en sens inverse. On s’inquiétait à savoir s’il fallait se tasser pour les laisser passer ou rebrousser chemin. Mais finalement ils n’ont pas traversé, ils ont plutôt longé la falaise. Jean-François a compté 210 pas. Nous comparons avec celui de la Nouvelle-Zélande que nous avions traversé et qui nous avait marqué. Après vérification il ne faisait que 190 pas, mais il était plus impressionnant car il était moins large et surtout plus branlant. Ce pont-ci est beaucoup plus stable, même une moto peut le traverser.

Ce soir nous couchons dans un lodge, le Trekking’s Inn. Samdé dit qu’il n’y a pas de camping à Jomsom. Ce n’est pas le grand luxe mais comparé à la tente, ça l’est. En plus nous avons une vrai toilette, (pas une toilette turque), dans notre chambre.

Avant et après dîner nous prévoyons de la lecture, bien installé dans notre lit. Cependant après dîner nous sombrons rapidement dans le sommeil. On s’éveille vers 15h15 juste à temps pour le “tea time”. Le repos est bienvenu.

À l’heure du thé nous préparons les enveloppes contenant le pourboire pour chaque personne qui nous a accompagné tout au long de ce trek. Il nous quitteront après souper. Il y avait donc : 1 guide, 1 sirdar, 2 sherpas, 3 cuisiniers et 2 meneurs de chevaux

Ensuite nous cinq, les voyageurs, avons été au café d’à côté, goûter à du brandy aux pommes de Marphang. Moi je n’ai pas apprécié, trop fort. Par contre l’ambiance était chaleureuse,on se sentait dans un café européen. Deux musiciens nous ont joué de la musique à saveur indienne. Un pianiste et chanteur ainsi qu’un joueur de tam-tam et clochettes.

Souper spécial, suivi d’un gâteau avec toute l’équipe. Moment émouvant car ça marque la fin de cette aventure. Pour terminer la soirée il y a eu la remise des pourboires et les remerciements d’usage.

Coucher vers 08h30 car on se lève tôt demain.

29 mai Jomsom – Kathmandou

J’ai fait tourner plusieurs moulins à prière pour demander du beau temps. Nous devons prendre l’avion de Jomsom à Pokhara et je ne veux pas plus retourner en jeep que lors de notre arrivée. En plus si on manque ce vol, on ne peut pas prendre celui de Pokhara à Katmandou. Donc ça rallonge encore plus la durée du voyage en jeep.

Donc on se lève à 04h30, on déjeune et nous sommes à l’aéroport à 05h30. Il y a quelques nuages mais surtout une brume légère. Pourra-t-on décoller ? On se rend à l’aéroport à pied avec nos sacs, c’est à côté de notre lodge. On garde espoir. À 06h25 le Twin Otter arrive de Pokhara. Soulagement pour tous. Peu de temps avant que l’avion arrive, on nous avait fait mettre en file indienne au bord du tarmac. Rapidement le transfert des bagages et des passagers s’est fait. Cinq minutes après l’atterrissage, l’avion a déjà redécollé. Youpi !

Un peu d’attente à l’aéroport de Pokhara et on repart pour Katmandou à 09h10. Le vol est un peu moins spectaculaire que lors de notre arrivée à cause de la brume. Arrivée à Katmandou, le trafic fait que ça nous prends 1 heure pour nous rendre à l’hôtel. Dîner à l’hôtel. En après-midi, sieste, lecture et lavage.

À 18h nous rejoignons le groupe (les 5 voyageurs plus notre guide Samdé) pour souper ensemble. Nous allons à un restaurant (The Ship) où Samdé expose les photos qu’il fait. Très bon souper, agréable. Ensuite on lui remet notre pourboire et on retourne à l’hôtel.

À l’hôtel, il y a ce soir encore une autre réception de mariage mais tibétaine cette fois. Grand faste, ça doit coûter cher. Nous assistons à une danse,des femmes surtout, et toutes d’un certain âge. Elles formaient une ronde et dansaient tout en chantant au son d’un tambour joué par un homme au centre de cercle. Elle portaient leur costume traditionnel et la danse comme le chant étaient fort simple.

Il est tard, on monte rapidement se coucher.

30 mai Katmandou

Nous avions rendez-vous ce matin à 08h30 pour déjeuner avec le groupe. En fait hier soir aurait dû être notre dernier rendez-vous, mais Samdé devait nous remettre des documents qu’il avait oublié. Il nous a donc remis après déjeuner le permis d’entrée au Mustang et celui de trekking. Nous avions demandé de nous les remettre en souvenir. C’est imprimé sur du beau papier népalais. En plus il nous a remis l’écharpe blanche nommé khata. C’est un symbole de félicité, de courtoisie et de bénédiction.

Ensuite Jean-François et moi sommes partis vers Thamel magasiner des souvenirs et chercher le kameez que j’avais fait confectionner. Nous avons été bien accueilli dans la boutique et je suis satisfaite du vêtement.

Le ciel est nuageux et la pluie débute un peu avant midi. Nous sommes donc arrêtés pour dîner dans un café au 6ième étage d’un immeuble. C’est une terrasse avec vue sur les toits des maisons des alentours. Nous avons bien mangé.

La pluie cesse et nous partons visiter Durbar Square. Quartier très ancien qui a été en partie démoli lors du tremblement de terre de 2015. J’ai l’impression qu’il n’y avait pas eu d’entretien depuis fort longtemps. C’est dommage car c’est très beau. Beaucoup de sculpture sur les bâtiments. On voit que ce devait être des chefs-d’œuvre à l’époque. Très heureuse de m’être rendu dans ce quartier.

Retour à l’hôtel toujours en marchant. On a prévu une bière et des chips. Fort apprécié après une journée de marche en ville. C’est plus fatiguant que de faire de la rando en campagne. Lors de notre retour vers 17h, il y a beaucoup plus de monde, de trafic et de pollution. Je suis rendu très bonne pour traverser les rues.

Souper au café Escape à 5 minutes de l’hôtel, pas exceptionnel.

31 mai Bhaktapur

Au réveil ce matin, nous apprenons que bébé #11 est né. Bravo tout s’est bien passé. C’est un garçon. Sophie et Pierre-Olivier (les parents) ne savent pas encore son prénom. Avec le décalage horaire, il est né le 30 mai en après-midi. Nous avons maintenant 4 petits-fils et 7 petites-filles.

Après déjeuner nous partons en taxi pour Bhaktapur. C’est à 18 kilomètres de Katmandou et c’est un site patrimonial de l’Unesco. C’est une ancienne ville datant du VIIIièmesiècle. Il y a partout de très beaux temples. Le tremblement de terre en a affecté plusieurs mais il en reste beaucoup. On voit souvent des madriers retenir des parties de temples. C’est très grand la vieille ville. Il y a des sculptures d’animaux en pierre en quantité. Il y a aussi plusieurs réservoirs d’eau à ciel ouvert, qui ressemblent à des piscines. Et que dire de ces maisons à toits étagés. Pour moi le plus beau est le temple Nyatepola. On y est monté par des escaliers en pierre entre 2 rangées d’animaux colossaux. En haut, on a pris le temps de relaxer et de jouir de la vue. Nous sommes restés à Bhaktapur de 11h à 15h à nous promener et à admirer l’architecture des maisons. Nous avons aussi vu la place de la poterie, il y en avait partout par terre en train de sécher au soleil. Il y avait aussi des grains non identifié qui séchaient sur des toiles, dans la rue, devant les maisons, à plusieurs endroits dans la ville.

Puis vient la période des achats. Jean-François m’a offert deux foulards en pashmina et j’en ai porté un sur la tête pour me protéger du soleil. Ensuite j’ai acheté une réplique d’une porte ouvragée que l’on retrouve à l’entrée de plusieurs temples. C’est pour poursuivre ma collection de petites maisons. Jean-François n’a pas pu résister à acheter un tapis fait à la main pour mettre au mur. En fait ils appellent ça un “jewellery”. À cette boutique où on a acheté le tapis, on nous a offert le fameux yogourt de Bhaktapur. C’est vrai qu’il est très bon et c’est servi dans un petit bol en céramique.

Notre taxi nous attendait pour le retour, le même qui nous avait amené. Il préférait nous attendre que de perdre une course.

Arrivée à l’hôtel vers 16h, on rêve d’une bière et des chips. Mais avant on arrête à une boutique de kameez. Elle est situé tout près de l’hôtel et de l’épicerie. Jean-François veut m’en offrir un autre. Je trouve qu’il exagère mais je me laisse gâter. Finalement il m’en achète deux…Je me fais penser à ma mère; j’ai de la difficulté à accepter. Ça m’en fait 4 nouveaux, merci infiniment.

Souper à l’hôtel.

01 juin Kathmandou – Doha

Ce soir nous reprenons l’avion pour un retour à la maison. Mais en attendant nous avons la journée devant nous. Ce matin après déjeuner nous préparons nos bagages. Ils les garderont à l’hôtel jusqu’au moment de notre départ vers l’aéroport à 18h. Nous devons libérer la chambre pour 12h mais à 11h nous sommes prêts.

Deux visites s’offrent à nous, Patan ou le temple Swayambhu. Nous choisissons ce dernier car dans le guide on dit qu’après avoir vu Bhaktapur ça peut être décevant d’aller à Patan. Donc nous marchons jusqu’au temple sans difficulté. Ce temple est situé au sommet d’une colline boisée où vivent des singes. Il y a ±420 marches de pierre à monter mais la plupart à l’ombre des arbres. La vue d’en haut nous fait voir la vallée de Katmandou ce qui est bien beau. Par contre autour du temple c’est très commercial. Nous y avons tout de même acheté une paire de boucle d’oreilles orange, pour aller avec un collier que Jean-François m’avait rapporté d’un voyage précédent il y a 3 ans. J’avais pourtant cherché à en trouver avant aujourd’hui mais sans succès.

Au retour nous arrêtons manger des momos dans Thamel, le même restaurant où on en avait déjà mangé. Retour à l’hôtel peu avant 16h. Nous pouvons utiliser la terrasse, le vestiaire et la douche du centre d’entraînement de l’hôtel, pour nous préparer au départ. Il a fait chaud et ensoleillé; une douche est bienvenue. Nous revenons avec 3 bagages au lieu de 2, il y a eu trop d’achats…Merci encore à Jean-François de m’avoir tant gâté.

Notre transport vers l’aéroport est à l’heure, il nous demande la permission de prendre sa femme en passant, c’est sur le chemin de l’aéroport. Difficile de refuser, mais finalement ça ne nous a pas retardé. Il y a du trafic comme d’habitude.

L’aéroport est toujours aussi vétuste. Comme je l’imagine dans les pays du tiers-monde. À ce commentaire, Jean-François me dit : “Mais, nous sommes justement dans un pays du tiers-monde”. C’est bizarre car je ne voyais pas ça comme ça. J’imaginais les gens encore plus pauvres, mal habillés et malheureux. En plus, tout le monde a son cellulaire. Comme de quoi on en apprend toujours.

Départ avec Qatar Airways comme prévu à 20h20. Arrivée à Doha quelques minutes avant minuit, heure locale. Un vol de presque 5 heures. Nous avons (comme à l’aller) le droit de bénéficier d’une chambre en attendant notre prochain vol. Douche et dodo pour une durée de 3h30, ça détend même si c’est court. Ça coupe le voyage.

À minuit, il fait 39°C dehors, c’est surprenant. Je ne sais pas si c’est parce que c’est le Ramadan mais il y a beaucoup de monde dehors.

02 juin Doha – Québec

On se lève à 05h30. Le minibus nous ramène à l’aéroport à 06h. Comme c’est le Ramadan, il y a dans le hall de l’hôtel des noix et des dattes. Après s’être informé, on peut en prendre. C’est bon.

Quelle différence entre Katmandou et Doha. À Katmandou c’est la pauvreté matérielle alors qu’ici c’est le luxe à outrance. À Katmandou c’est l’aéroport de brousse, même pas d’annonce du départ des vols par télévox alors qu’à Doha l’aéroport neuf est un des plus luxueux au monde.

La chaleur est encore surprenante à 06h ce matin. Notre vol part à 08h20 à l’heure prévue. Presque 13 heures de vol jusqu’à Montréal. C’est long, mais le service est impeccable. Trois repas et une collation.

Arrivée à Montréal à 14h07, c’est nuageux et il fait 11°C. Quelle différence. Durant le vol nous avons pu voir les déserts du Golfe Persique, ensuite nous avons survolé les glaces du Groënland, pour atterrir à Montréal dans un climat tempéré.

Le départ de notre vol vers Québec est prévu à 16h30. Nous sommes assis dans l’avion, prêts pour le décollage, lorsqu’on nous dit qu’il y a un problème électrique et qu’il faut changer d’appareil. Donc, retard d’une heure en tout sur l’horaire. Louis-Gabriel qui doit venir nous chercher est avisé et il est à l’heure pour notre arrivée à 18h30.

La maison est accueillante sauf les pissenlits qui ont 12 pouces de haut et qui ont eu tout leur temps pour répandre leur pollen. “Maison sucrée maison” comme le dit si bien Jean-François.


Thèmes

Les maisons tibétaines

Au Mustang on se retrouve presque dans un autre pays que le Népal. C’est la culture tibétaine qui occupe toute la place.

Les maisons sont fabriquées en adobe (des briques de terre séchées). D’ailleurs en partant de Lo-Manthang on a vu plusieurs personnes en pleine corvée de fabrication de briques.

Il y a plusieurs étages à leur maison mais on dirait que chaque pièce a été rajoutée selon les besoins. Il y a des escaliers très à pic et de longueurs différentes qui relient ces pièces.

Les planchers sont en terre battue. Les plafonds sont des branches reliées avec de la terre. Ils recouvrent donc le plafond de tissus pour éviter que de la terre nous tombe sur la tête.

Dans la salle à manger c’est souvent des bancs assez large, le long des murs. Il y a des tables basses en long devant les bancs.

Autour des fenêtres à l’extérieur c’est peint en noir pour éloigner les mauvais esprits. Il y a des poutres qui ressortent en haut des portes et elle sont peintes de couleurs différentes.

Il n’y a pas d’eau courante dans toutes les maisons. Ils ont dans chaque village plusieurs prises d’eau provenant de canaux. Les gens vont y chercher l’eau d’usage domestique. Ils se lavent les cheveux, font leur lessive et lavent leur vaisselle dans les canaux. J’ai même vu une femme se laver le corps près d’une prise d’eau.

Dans les maisons c’est très sombre. Le soir ils allument les ampoules alimentées par des batteries à énergie solaire.


Locomotion

La circulation, comme en Argentine, ne comporte pas de feux de circulation ou de stops. Chacun avance pour occuper la place laissée libre devant lui. Pour nous nord-américains ce serait difficile de conduire dans ces conditions,nous ne sommes pas habitués et ça nous fait peur.

Nous avons aussi vu un véhicule qui sert pour les gros travaux en ville. C’est comme un motoculteur qui tire une remorque. Bizarre !

Au Mustang nous avons vu beaucoup de motos utilisées par les Népalais. Il y a des jeeps qui servent à transporter les touristes. Il y a de très vieux bus haut sur pattes qui servent au transport de toutes sortes et qui souvent peuvent rouler dans le lit de la rivière plutôt que sur la route en mauvais état.

Nous voyons encore beaucoup de Népalais transporter sur leur dos toutes sortes de matériel. C’est souvent dans des paniers en osier retenu sur leur front par une courroie. Ils peuvent être nu pied ou encore en gougounes. Il ne faut pas oublier les chevaux qui font beaucoup de transport de matériel.


Électricité

À Kathmandou, l’électricité on s’y abonne en se branchant soi-même au poteau électrique. Ça donne des poteaux inondés de fils qui partent dans tous les sens.À ce point qu’il y a des parties du poteau qu’on ne voit plus. Des fils pendent même le long des trottoirs, on peut les toucher. Nous n’avons pas essayé, j’imagine qu’ils ne fonctionnent plus.

Il y a fréquemment des pannes électriques dans la ville, à peu près tous les jours. Les gens sont habitués. Ils attendent que ça revienne. Il n’y a pas non plus de lampadaires dans les rues, enfin très peu.

 


Bois de chauffage et bouse séchée

Le Mustang est un pays de terre et de roche. Là où il pousse quelque chose, c’est parce qu’on fait de l’irrigation. C’est la même chose pour les arbres. Ils les font pousser dans un champ clôturé et prélèvent ce dont ils ont besoin. Ils coupent les branches pour le chauffage et la cuisson. Donc le tronc reste là et les branches repoussent plus rapidement. Ils utilisent les troncs à l’occasion pour construire leurs maisons. Pour conserver et faire sécher les branches, ils les cordent sur le bord des toits des maisons.

Ils utilisent aussi de la bouse séchée, de vache ou de yak, comme combustible. On en a vu fréquemment sécher sur le bord des maisons.

 


Chiens

Dans les villes, il y a énormément de chiens errants. Le jour, ils dorment sur les trottoirs ou au bord des rues. Chaque chien semble avoir son territoire. On voit souvent les même chiens dormir aux même endroits. À Jomsom on a vu un chien se faire attaquer par plusieurs autres chiens. Ça faisait peur de voir la violence s’exprimer ainsi.


Calendrier

Dans les maison du Mustang, j’ai toujours vu un calendrier. Il était séparé en deux parties. Le calendrier népalais et le nôtre, l’occidental. Le calendrier népalais commence en l’an 57 avant Jésus-Christ.


Vêtements féminins

Les femmes sont très bien habillées. Au Népal, un peu comme en Inde, elles portent des saris de couleurs différentes mais le rouge est à l’honneur. Elles le portent régulièrement et ça leur donne un air noble. Il y en a aussi qui portent le kameez. C’est une tunique avec un pantalon ou un legging. C’est aussi très beau et coloré. J’en ai d’ailleurs rapporté 4 différents. Bien sûr ça se porte avec le foulard.

Au Mustang, les femmes portent la tenue tibétaine traditionnelle. C’est une tunique gris foncée et par dessus un tablier de couleur différente selon le village d’où elles viennent. Le tablier est tissé sur de petits métiers donc des bandes de différentes couleurs. Ils les réunissent ensuite selon un ordre pré-établi. Son nom est le bangdian et c’est obligatoire pour les femmes mariées.


Drapeaux de couleurs

Fréquemment nous pouvons voir ces drapeaux flotter au vent. À chaque col de montagne, près des temples, dans les maisons etc. Chaque couleur a sa signification. On les appelle des drapeaux de prières. Ils sont carrés et imprimés de prières. Selon la légende le vent transmet les prières aux Dieux. Le bleu représente l’espace, le blanc l’air, le rouge le feu, le vert l’eau et le jaune ou orange la terre.

 

 

 


Chörtens

Au Mustang nous avons croisé sur notre route de nombreux chörtens. C’est une construction bouddhiste. Elle est supposée contenir des textes sacrés ou des corps de personnes importantes pour le bouddhisme. La base du chörten est carré et c’est surmonté d’un dôme. Il y en a de plusieurs grosseurs et on doit toujours passer à la gauche d’un chörten sous peine de subir la colère des Dieux. Parfois nous pouvons, comme à Kagbeni, rejoindre le centre du chörten par un tunnel bas et au centre on peut se remettre debout. Il y a un dôme décoré de peintures religieuses.

 

 


Construction

Nous avons été témoin de beaucoup de construction. D’abord la route du Mustang. À part quelques pelles mécaniques, il y a beaucoup de travail manuel. Nous avons souvent vu des hommes casser des pierres à coup de masse. Ça sert à fabriquer des murs au bord des routes pour empêcher l’érosion. C’est fait d’un cadre de broche rempli de roches.

Sur un sentier alors qu’ils construisaient une route plus haut dans la falaise, nous avons vu des guetteurs vérifier qu’aucun marcheur n’était sur le sentier car la pelle mécanique en travaillant faisait débouler des roches sur le sentier.

Les briques des maisons sont friables. Donc les constructions en briques sont souvent en mauvais état.

On a vu quelqu’un faire du ciment au pied d’un édifice en construction. On lui apportait des cailloux et du sable qu’il mettait dans une bétonnière. Il mettait un peu d’eau à l’œil mélangeait le tout quelques secondes et c’était prêt à être “palanté” sur le toit de l’édifice en construction.

Ils peuvent se mettre à deux pour pelleter. Un qui tient la pelle et l’autre qui l’aide avec une corde attachée à la pelle. Ils peuvent ainsi lever des charges plus lourdes.

Selon les besoins ils mettent ce qu’ils pellettent dans des bols en aluminium et des hommes transportent le contenu sur leur tête.

Plusieurs édifices affectés par le tremblement de terre sont retenus par des madriers afin d’éviter qu’ils s’écroulent. Ils peuvent retenir un toit en surplomb ou encore un mur qui bombe.